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Changements climatiques : « L’industrie du vin doit s’adapter »

 
25 octobre 2017 | Par Katherine Boisvert

Le monde vinicole fera face à des défis inédits d’ici 2050. De la vallée du Rhône à la Toscane en passant par la vallée de Napa, le Chili ou l’Australie, les grandes régions viticoles risquent de se modifier ou de se déplacer, prédisent les experts. Quels seront les impacts concrets des changements climatiques pour les producteurs, les consommateurs et les restaurateurs ?

« Il y a des régions pour qui, dans le passé, c’était plus difficile de faire pousser la vigne et pour qui ça va devenir plus facile. Ça veut dire à long terme de nouvelles régions émergentes, d’autres qui vont être en danger, explique la sommelière, auteure, enseignante et chroniqueuse, Michelle Bouffard. On a vu par exemple la semaine passée des vignes qui ont été rasées au Portugal. On a aussi vu en Californie des domaines qui ont été brûlés. Est-ce que ça met en danger la pérennité de certaines régions ? Probablement. »

Michelle Bouffard croit que les producteurs devront s’adapter, certains en protégeant les raisins des effets néfastes du soleil, d’autres en achetant de l’eau pour irriguer les vignes, comme c’est actuellement le cas en Australie. « Les agriculteurs sont actuellement en mode observation mais ils sont très conscients que les cépages qu’ils viennent de planter ne seront plus les cépages du futur ni ceux les plus adaptés à leur région, explique Michelle Bouffard. Dans certains cas, c’est un problème, parce que replanter des vignes coûte très cher. »

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Même s’il est encore trop tôt pour juger de l’impact réel des changements climatiques sur l’industrie du vin canadien, une chose est sûre : les conditions météorologiques changent. C’est d’ailleurs le cas au Québec où, selon la sommelière, certains vignerons délaissent déjà les vignes hybrides, mieux adaptées aux hivers rigoureux, au profit des Vitis vinifera, plus fragiles mais permettant de produire des vins de haute qualité comme le Chardonnay ou le Pinot noir.

Les consommateurs et les restaurateurs pourraient ainsi voir de nouveaux vins arriver sur le marché et d’autres disparaître, avance la sommelière. Michelle Bouffard affirme toutefois ignorer l’impact des changements climatiques sur le prix du vin.

D’ici là, le public et les professionnels des HRI doivent être conscientisés, croit la spécialiste. « Je pense que c’est un devoir pour nous tous de soutenir les producteurs qui ont une conscience environnementale, précise la sommelière. Ça signifie acheter d’un producteur qui prend tous les moyens nécessaires pour réduire son impact sur les gaz à effet de serre, grâce au bâtiment qu’il a construit, aux panneaux solaires qu’il a installés ou parce qu’il réduit son utilisation d’herbicides et de pesticides. »

Afin de conscientiser les œnologues, la sommelière organise, le 31 octobre, la toute première édition canadienne du sommet Goûter aux changements climatiques / Tasting Climate Change. La conférence réunira des experts internationaux (Steven Guilbeault, Pedro Parra, Albert Antonini, Dr Gregory Jones et Jamie Goode) qui échangeront sur les principaux enjeux climatiques et identifieront des pistes de solutions durables.
 
 
Pour suivre Michelle Bouffard :

Mots-clés: Québec (province)
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