Revalorisation alimentaire : Still Good veut lancer un mouvement d’ampleur
L’entreprise québécoise spécialisée dans le développement de solutions d’écovalorisation alimentaire fête ses cinq ans d’existence. En accompagnant des entreprises désireuses de redonner de la valeur à leurs résidus encore comestibles, elle souhaite lancer un mouvement d’ampleur au Québec contre le gaspillage alimentaire.
Lors de l’événement organisé pour ses cinq ans ce jeudi, Still Good a annoncé ses ambitions pour le futur : construire une usine capable de revaloriser plus de 500 000 tonnes de résidus alimentaires. « Et pourquoi pas ? lance Jonathan Rodrigue, PDG et cofondateur de l’entreprise, entouré de son équipe. On souhaite contribuer au développement d’un projet structurant pour le Québec en créant un réseau d’envergure. » Convaincu d’être la « locomotive d’un mouvement de grande ampleur », Still Good voit grand.
En doublant la superficie de ses installations de production en 2024, Still Good souhaite passer de 1000 à 5000 tonnes de résidus alimentaires revalorisés d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, un partenariat avec le Club des petits déjeuners, qui lutte contre l’insécurité alimentaire à l’école, a également vu le jour pour proposer des distributions de collations santé.
« On essaie d’aider les entreprises à transformer ce qui est un coût en source de revenus », résume Jonathan Rodrigue, qui veut changer la façon de gérer les surplus dans la chaîne de distribution alimentaire et l’industrie des HRI. Les résidus que l’on considère comme des déchets aujourd’hui « peuvent être revalorisés et doivent l’être quand c’est possible ».
Des partenariats avec plusieurs organisations et des producteurs locaux ont vu le jour au fur et à mesure du développement de l’entreprise. Aujourd’hui, Still Good propose une vingtaine de produits notamment à base de drêches ou de résidus de boulangerie comme des biscuits, des granolas ou encore de la farine qu’elle exporte désormais aux États-Unis. Dernièrement, des pains à burgers ont été développés à partir de résidus de microbrasserie.
Une entreprise récompensée
L’Assemblée nationale du Québec se penche de plus en plus sur la question de la lutte contre le gaspillage alimentaire, et Still Good s’inscrit dans ce mouvement avec ses objectifs. En mars dernier, dans le cadre du Défi de réduction du gaspillage alimentaire fédéral organisé par Agriculture et Agroalimentaire Canada, l’entreprise a remporté le Grand prix, assorti de 1,5 million de dollars, le jury ayant reconnu son modèle d’affaires « unique » pour revaloriser des ressources.
Alors que le taux de gaspillage alimentaire ou de perte atteint près de 58% de l’approvisionnement alimentaire au pays, l’ambition de l’entreprise prend sens. Pour Didier Trusewicz, conseiller développement des affaires pour Still Good, « le gaspillage alimentaire n’est pas une fatalité et des solutions concrètes existent, si on s’en donne les moyens ».