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Point de vue

Une industrie de précision, la restauration ?

 
8 mai 2017 | Par Robert Dion

J’ai été amené à réfléchir à cette question lorsque je préparais une conférence à donner chez un distributeur alimentaire : la restauration est-elle une industrie de précision ?

L’un des thèmes abordés lors de cette journée de conférences était le menu. On cherchait à aider les restaurateurs à créer des menus plus performants tant sur le plan du visuel que sur celui de la rentabilité. Pour atteindre cet objectif, le restaurateur doit pouvoir déterminer avec justesse le prix de revient des plats à son menu. Or, c’est là où le bât blesse. Peu de restaurateurs connaissent en effet le véritable prix coûtant de leurs plats. Plusieurs font des approximations, beaucoup utilisent des multiplications bien peu savantes, et de bon nombre d’entre eux arrondissent les prix sans se baser sur une information précise.

Comment une industrie qui clame son peu de rentabilité peut-elle continuer à être gérée de la sorte, dans un tel à-peu-près ? Selon moi, plus la restauration sera précise dans son organisation interne, plus elle sera performante, et plus il sera difficile pour les amateurs de s’y intégrer. Quand on parle de « barrière à l’entrée », pas besoin de chercher midi à quatorze heures : si l’industrie était plus précise dans le calcul de ses opérations, moins de gens pourraient s’y improviser. C’est d’ailleurs la grande force des chaînes, qui utilisent des systèmes de contrôle et de gestion performants, de pointe. De là leur présence de plus en plus prépondérante dans le marché. Bien entendu, on voit actuellement les restaurateurs indépendants revenir en force. Or, primo, on constate aussi ce fait dans d’autres marchés et industries. Et, secondo, on voit bien que leur durée de vie est très variable.

Je vous invite à être encore plus pointilleux dans vos calculs de coûts et encore plus professionnels dans votre approche de l’industrie. La beauté de la chose ? Ce faisant, vous gagnerez en efficacité et en rentabilité et pourrez ainsi en profiter pour aller essayer de nouveaux restos ! Votre réussite professionnelle vous procurera une récompense qui vous mènera elle-même à… encore plus de succès professionnels en enrichissant votre point de vue !

Robert Dion, éditeur
[email protected]

 
 
Billet de la rédaction

Mais où est passé Roger ?

 
8 mai 2017 | Par Redaction Carufel

On nous avait pourtant bien dit, aux gens de ma génération, qu’on aurait l’embarras du choix quand on arriverait sur le marché du travail. Ce qu’on avait oublié de nous préciser, c’est que la crise durerait assez longtemps pour que le problème nous retombe aussi sur les bras quand nous serions en âge de gérer une entreprise !

Or, rien ne permet de croire que la situation sera réglée de sitôt — du moins pas dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration. Non seulement les exploitants sont-ils déjà en manque flagrant de personnel (et ce sera pire encore à la rentrée scolaire), mais les écoles hôtelières vivent aussi une crise d’achalandage. Celle-ci est notamment due à un creux évident dans la courbe démographique du pays, ainsi qu’à un désintérêt de la relève pour tout ce que « faire carrière dans les HRI » implique socialement et humainement.

Quand on voit un établissement comme l’ITHQ, à la veille de fêter son 50e anniversaire, annoncer qu’il est à la recherche de ses 12 000 anciens étudiants, c’est à se demander où ils sont tous passés ! Le Roger de 1968, et tous les autres qui ont suivi aussi !

On en revient encore à la question de la valorisation du métier… et du diplôme. Et c’est sur quoi planchent actuellement les différentes institutions scolaires et associations du domaine.

Je vous invite à réfléchir à cette question des plus importantes pour notre industrie. Un bon point de départ serait le dossier que nous vous avons préparé après avoir discuté avec plusieurs intervenants des quatre coins de la province. Ça se passe en page 22 ! Bonne réflexion !

Sonia Carufel, rédactrice en chef
[email protected]

 
 
Personnalité HRI

Marie-Line Beauchamp : Siffler en travaillant

« LA JOURNÉE PARFAITE ? DES DOSSIERS PASSIONNANTS, DES RENCONTRES INTÉRESSANTES ET DU PLAISIR. BEAUCOUP DE PLAISIR. MES EMPLOYÉS ET MES PROCHES LE SAVENT : J’AIME M’AMUSER. » MARIE-LINE BEAUCHAMP A LE SOURIRE COMMUNICATIF, L’HUMOUR ÉLÉGANT… ET UN CV PARTICULIÈREMENT ÉLOQUENT. AVANT DE DEVENIR CHEF DE L’EXPLOITATION AUX RESTAURANTS MIKES, LA DIRIGEANTE AVAIT NOTAMMENT PRÉSIDÉ AUX DESTINÉES DES RÔTISSERIES ST-HUBERT ET OCCUPÉ UN POSTE DE VICE-PRÉSIDENTE AU DÉVELOPPEMENT DURABLE AU SIÈGE PARISIEN DE SODEXO.

 
8 mai 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

Voici plus de 30 ans que Marie-Line Beauchamp évolue dans l’industrie de l’alimentation. « Mon premier emploi, c’était dans une fromagerie. Au suivant, je vendais du chocolat et des crèmes glacées. Et ainsi de suite… Je n’ai finalement jamais quitté cet univers. Et je n’en ai jamais vraiment eu l’intention. »

Malgré ces impressionnants états de service, la responsable estime qu’elle en apprend encore tous les jours. « Heureusement d’ailleurs », soufflet-elle. Pour rester « éveillée et connectée », Marie-Line Beauchamp s’intéresse donc aux nouvelles technologies, aux équipements de pointe, aux évolutions du menu. « Et même à la chimie alimentaire ! Savoir écouter et avoir envie d’apprendre, ce sont les deux clés pour réussir. »

Si elle a exercé de hautes responsabilités et géré des dossiers de première importance, c’est de l’aspect humain de sa carrière dont Marie-Line Beauchamp est aujourd’hui le plus fière. « J’ai rencontré tellement de belles personnes, travailleuses et courageuses ! De voir des collègues et employés travailler dur pour atteindre leurs objectifs, c’est quelque chose de réellement inspirant », confesse celle qui se définit comme une « rassembleuse harmonieuse ». « Je ne pourrais concevoir ma vie professionnelle autrement que sous l’angle collectif. »

La responsable estime également que si cette industrie la passionne toujours autant après trois décennies, c’est parce que l’indispensable nécessité de se nourrir vient ajouter une pression supplémentaire, permanente. « Tout être humain est un client potentiel. À nous de nous adapter, de rehausser la qualité de nos produits, la fraîcheur de nos aliments, dans un seul et unique but : satisfaire notre clientèle. C’est un immense défi. »

Pour améliorer encore un peu plus ses services, l’industrie québécoise pourrait sans doute s’inspirer davantage de ce qui se fait ailleurs. Marie-Line Beauchamp retient ainsi, de son passage en Europe, l’intelligente utilisation des espaces restreints et le bon usage des technologies. « Mais attention, précise-t-elle, ils ont leurs forces, nous avons les nôtres. Dans le domaine de la restauration, le Québec n’a rien à envier au reste du monde. De plus, les gestionnaires québécois ne doivent pas se concentrer sur ce qui plaît aux clients français, britanniques ou chinois : ils doivent garder en mémoire que leurs clients, ce sont les Québécois. »

Les restaurants Mikes et les dirigeants d’Imvescor pourront bénéficier des précieux conseils de leur souriante capitaine au long cours tandis que se multiplient les grands chantiers. Rénovation des restaurants, révision du design, amélioration des services en ligne, développement de formations pour les franchisés et employés… « Les défis ne manquent pas. Et ça tombe bien : j’adore ça ! »

 
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