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Lukas Vallée-Valletta : « Les plans B sont faits pour s’en servir ! »

 
29 novembre 2019 | Par Pierre-Alain Belpaire

Directeur de la réception au Fairmont Le Manoir Richelieu et diplômé en Hautes Études en gestion hôtelière internationale (ITHQ), le Québécois Lukas Vallée-Valletta a brillé, voici quelques jours, lors des prestigieux Worldwide Hospitality Awards organisés à Paris. Finaliste dans la catégorie « Réussite Professionnelle » (réservée aux candidats de moins de 30 ans comptant moins de cinq années d’expérience), il a ainsi été récompensé pour les nombreux efforts fournis lors de l’organisation du G7 dans Charlevoix en juin 2018. De retour au travail ce vendredi matin (« C’est un peu brutal avec le décalage horaire »), le jeune homme de 28 ans revient sur ce concours, sur son parcours et sur un G7 qui a laissé certaines traces…
 
 
HRImag : Lukas Vallée-Valletta, comment réagit-on quand on apprend qu’on termine parmi les meilleurs aux Worldwide Hospitality Awards ?

En un mot ? Wow ! C’était déjà un véritable honneur de participer à une telle compétition. Les Worldwide Hospitality Awards, c’est un événement mondialement reconnu, qui célébrait cette année son 20e anniversaire. C’est gros, vraiment très gros. Je sais que ça ne se dit pas vraiment, mais je suis très fier de ce que j’ai réalisé, je suis tellement heureux. L’hôtellerie est un univers parfois ingrat : vous travaillez fort, vous travaillez dur, mais les reconnaissances sont rares. Alors aujourd’hui, je profite !

Que retiendrez-vous de ce séjour parisien ?

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Quand vous vous retrouvez devant Sébastien Bazin et Paul Dubrule, les dirigeants du groupe Accor, devant des ministres, des décideurs, que vous échangez avec eux…, le tout, dans un événement placé sous la présidence d’Emmanuel Macron, vous comprenez rapidement que vous vivez un moment inoubliable.

Qu’est-ce qui vous a permis de vous distinguer des autres candidats et de finir parmi les trois finalistes de votre catégorie ?

Le sommet du G7 a évidemment marqué les esprits, ce fut un événement incroyable. Je pense aussi que mon parcours différait beaucoup de celui des autres candidats. J’ai été plongeur dès mes 14 ans, puis chasseur et superviseur, j’ai lâché l’école avant de reprendre mes études, …

Quel est le principal défi rencontré dans la planification et l’organisation du G7 ?

Sans aucun doute l’ampleur de cet événement. Tout doit être parfait et ça amène un énorme stress. Il a fallu dealer avec le gouvernement canadien, tenir compte des attentes et des envies de chaque délégation, ... Mais j’avais la chance de ne pas être seul : le directeur général du Manoir, Jean-Jacques Etcheberrigaray, et les autres responsables m’ont fait confiance, m’ont soutenu, m’ont aidé. Et nos équipes ont livré une solide prestation ! En 10 jours, on a par exemple servi 86 000 repas, aux dignitaires, évidemment, mais aussi aux délégations, à la GRC, à l’armée, aux employés… Si les gens mangent bien, l’événement se déroule bien !

La particularité d’accueillir un sommet du G7, c’est qu’en plus de l’hébergement et de l’accueil, il y a un important volet sécuritaire. Était-ce facile à prendre en compte ?

Non, c’était un élément nouveau pour moi. J’avais déjà dû tenir compte de cet aspect lorsqu’une personnalité ou un politicien nous rendait visite, mais là, on était dans une tout autre dimension. Je dirais même que la sécurité était le volet principal de cet événement. S’il devait arriver quelque chose à un dignitaire, ce serait évidemment très mal vu mais cela pourrait éventuellement mettre en danger la planète entière. Durant l’année précédant le G7, on a multiplié les contacts avec la GRC et le gouvernement canadien, Santé Canada était également impliquée. Mais vous avez beau être au courant de tout cela, ça fait toujours bizarre d’apercevoir des snipers sur les toits et de croiser des gars avec des AK47...

Avez-vous malgré tout pris du plaisir durant ce G7 ?

Oui ... lorsqu’il a débuté. Dans les semaines et les mois qui ont précédé, on a travaillé comme des fous. Même une semaine avant le début du sommet, on se demandait encore si on serait prêts et on redoublait d’efforts. Mais lorsque ça a commencé, j’ai décidé de vivre l’événement à fond, de profiter de chaque minute. Je savais que ça ne se représenterait sans doute jamais…

Avec le recul, que retenez-vous de cette expérience ?

J’ai appris à déléguer. Face à une tâche d’une telle ampleur, vous ne pouvez pas tenter de tout faire seul. On a abordé ça ensemble. Et on a réussi ensemble. Du chasseur à la réception en passant par les préposés aux chambres, tout le monde a parfaitement joué son rôle. J’ai aussi appris à être flexible. Très flexible, même ! Si quelque chose ne fonctionne pas comme prévu, tu dois te relever immédiatement, tu dois enchaîner. Les plans B sont faits pour s’en servir ! Tout ne sera peut-être pas parfait sur papier, mais il ne faut pas que cela se ressente sur le terrain.

Comment avez-vous vécu l’après-G7 ? Avez-vous ressenti un vide ?

Personnellement, j’avoue que ce fut assez difficile. Quand on organise un G7, on sort de sa zone de confort, on est très loin d’une routine. Et puis soudain, l’événement se termine et vous retrouvez votre vie quotidienne, vous retrouvez l’hôtellerie « normale ». Heureusement, j’ai rapidement dû me remettre en selle et retrouver le rythme car la saison estivale débutait. Et l’été chez nous, c’est 300 check-in par jour…

Vous aviez arrêté vos études avant de finalement reprendre le chemin de l’école. En quoi votre formation vous a-t-elle aidé dans la préparation de cet événement ?

Le terrain et l’expérience sont importants, mais la formation l’est tout autant ! Je pense que sans les études, vous ne pouvez pas prétendre aux plus hautes fonctions dans l’industrie hôtelière. Quand j’avais lâché l’école, je pensais que je pouvais aller loin sans théorie, mais j’avais tort. Si tu veux voir large, si tu veux viser haut, le terrain ne te suffira pas. L’école t’amène une base solide, des notions de finances ou de gestion, l’opportunité de faire des stages… Comment aurais-je appris ce qu’est le RevPar sans un cours sur le sujet ? J’irais même plus loin : je pense que la formation continue est la meilleure décision que tu peux prendre si tu veux faire une belle carrière. Dans notre univers, où tout évolue rapidement, tu n’auras jamais fini d’apprendre.

Les Worldwide Hospitality Awards étaient votre première compétition. Cela vous a-t-il donné le goût de participer à d’autres concours ?

Avec grand plaisir ! J’ai adoré cette expérience, j’ai surtout apprécié écouter les conférenciers, rencontrer d’autres passionnés, … Finir sur le podium est évidemment un honneur, mais c’est surtout l’expérience que j’ai vécue à Paris qui me marquera longtemps.

Mots-clés: Québec (province)
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Hôtellerie

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