Domaine Château-Bromont : miser sur la pérennité
Le Domaine Château-Bromont, à Bromont, a nommé mi-avril trois nouveaux vice-présidents : Gilbert Lemieux, qui a été vice-président des ventes et du marketing puis directeur général en 2020, devient vice-président exécutif et développement, Martin Ducharme, directeur général du Golf Château-Bromont depuis 2009, prend le titre de vice-président golf, et Benoît Pigeon, à la direction du développement organisationnel et des projets spéciaux depuis 2021, passe vice-président opérations.
Entre 280 et 315 employés travaillaient annuellement au Domaine Château-Bromont avant la pandémie. « Depuis, beaucoup de gens nous ont quittés parce qu’il n’y avait plus de travail et ils sont carrément allés dans un autre secteur, rapporte Benoît Sirard, actionnaire et partenaire de gestion. Pour ceux qui sont restés, plus que jamais, il fallait créer un phénomène de rétention et de mise en valeur, et offrir un modèle d’esprit d’entreprise pour assurer la pérennité. » L’Auberge Bromont, qui faisait partie du Domaine Château-Bromont et était en activité depuis plus de cinquante ans, a ainsi fermé ses portes en octobre dernier à cause du manque de main-d’œuvre.
Composer avec sa main-d’œuvre
Benoît Sirard travaille à valoriser le secteur, notamment en participant à des colloques et des panels : « J’ai été refusé à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec en 1984, donc je suis la preuve que tout peut arriver à partir du moment où on y croit. » Celui qui adore travailler avec des gens en personne ouvre la porte à de nouveaux profils, par exemple des entrepreneurs qui occupent un poste de serveur parallèlement à leur entreprise en démarrage ou des étudiants qui voyagent plusieurs mois par an avant de revenir chaque année à leur poste de cuisinier.
Pour composer avec la main-d’œuvre, l’actionnaire du Domaine Château-Bromont rappelle l’importance de connaître des mois à l’avance le nombre de réservations. Ses clients seraient pour leur part de plus en plus sensibilisés à réserver bien en amont. « Si vous ne réservez pas à Bromont à l’avance, vous n’aurez pas de chambre parce qu’il n’y a que quatre ou cinq hôtels. Les deux dernières années, le phénomène s’est intensifié, et cet été ce sera pire. On bonifie les longs séjours, on l’a toujours fait, mais c’est encore plus populaire aujourd’hui. »
Il souligne aussi l’intérêt des clients pour les nouvelles formules, comme les condos. Le domaine en met d’ailleurs 40 en location - avec chambres, cuisinette, espace salon et terrasse - sur le Mont Brome. « Il faut arrêter de faire du marketing là où ce n’est pas nécessaire parce qu’il n’y a rien de pire qu’une mauvaise expérience, qui peut venir du manque de personnel, souligne Benoît Sirard. Et on n’est pas les seuls à avoir un défi de main-d’œuvre ; ça peut aussi venir d’un producteur, d’un fournisseur... »
Développement des activités extérieures
La pandémie a forcé l’établissement à mettre l’accent sur les activités extérieures. Certaines déjà présentes ont pris de l’ampleur, comme la randonnée, les raquettes et le cyclisme. « Les gens viennent maintenant avec leur fat bike à l’hôtel, chose qu’on ne voyait pas avant, rapporte le partenaire de gestion. Le cyclisme se développe à Bromont et le Centre national de cyclisme ouvrira en septembre ; on va devenir la capitale du cyclisme au Québec ! »
De nouvelles activités se sont aussi ajoutées ; une activité guidée par SkiRaque a par exemple été développée cet hiver sur les sentiers du golf pour inviter les clients à faire du ski-raquettes, un hybride entre le ski de randonnée et la raquette. L’an prochain, un hébergement individuel extérieur de nuit devrait également faire son apparition dans le jardin du Château-Bromont. Il s’agirait de « mini chambres igloo », dans le même esprit que l’Hôtel de Glace de Saint-Gabriel-de-Valcartier, mais avec une offre différente. « Il faut que ce soit amusant, avec un effet "wahou" et qu’il n’y en ait pas en quantité industrielle, insiste Benoît Sirard. Aujourd’hui, on n’est pas en compétition avec notre voisin, mais avec le monde parce que les gens voyagent et sont au courant de ce qui se fait partout ailleurs ! »
Pour lui, le défi de la main-d’œuvre va de paire avec la créativité et la discussion avec la collectivité. « Ma préoccupation est surtout dans la compréhension de nos élus et des citoyens. Le tourisme est dans l’ADN de Bromont : beaucoup de gens s’y sont établis grâce à la qualité de vie qui existe depuis 1964, avec sa station balnéaire, puis sa station de ski, son terrain de golf, son auberge et son parc équestre... »
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