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Salaire minimum : l’ARQ salue « une hausse modérée »

 
1er février 2024
Crédit photo: La Presse Canadienne / Justin Tang Justin Tang

Le salaire minimum au Québec sera haussé de 50 cents, passant de 15,25 à 15,75 $ l’heure à compter du 1er mai prochain. Québec a pris cette décision « en raison de l’incertitude économique » qui touche notamment le commerce de détail et la restauration — des secteurs qui vivent présentement une situation difficile, voire des fermetures.

Selon le ministère du Travail, 200 700 travailleurs seront touchés par cette hausse du salaire minimum, dont 111 200 femmes. Le ministre du Travail, Jean Boulet, justifie la hausse de 50 cents l’heure par l’incertitude économique.

« Hausser le salaire de façon importante pourrait avoir un effet négatif et entraîner une pression importante pour les employeurs et ainsi occasionner des fermetures dans le milieu du commerce au détail, des restaurants ou bien de l’hébergement, ce qui n’est pas souhaitable, avec tout ce que cela pourrait entraîner comme conséquences néfastes sur l’économie québécoise », indique le ministre.

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Le gouvernement souhaite que le salaire minimum se maintienne à environ 50% du salaire moyen. Avec la prochaine hausse, il atteindra 50,8%. Le ministre Boulet souligne que la hausse annoncée équivaudra à 3,28% et qu’elle sera ainsi « plus élevée que l’inflation anticipée pour l’année financière 2024-2025 qui est de 2,3% ».

Il fait aussi valoir que le gouvernement « a fait de grands efforts pour protéger la population contre l’inflation », comme la distribution de chèques ponctuels, le plafonnement de tarifs gouvernementaux, une baisse d’impôt et la bonification du crédit d’impôt pour aînés.

Une augmentation « somme toute raisonnable »

L’Association Restauration Québec (ARQ) salue « l’écoute » du ministre du Travail, qui « a choisi de préconiser une hausse du salaire minimum moins forte que celle du salaire moyen », faisant ainsi passer le taux minimum régulier à 15,75 $ de l’heure (+0,50 $ de l’heure) et celui au pourboire à 12,60 $ de l’heure (+0,40 $ de l’heure).

Cette augmentation de 3,28% « demeure somme toute raisonnable, si on la compare à certaines vécues les dernières années, et tient compte de la situation économique actuelle de l’industrie », indique l’association dans un communiqué.

« Les restaurateurs subissent également les effets persistants de l’inflation. Des hausses trop importantes des taux du salaire minimum pourraient causer des défis majeurs dans l’exploitation de leurs établissements, notamment en période de rattrapage post pandémie, de remboursement de prêts et d’incertitude économique. Ce qui est craint, ce n’est pas tant la hausse du salaire minimum en elle-même que l’effet domino qu’elle engendre sur l’ensemble des salaires d’un établissement : les salariés rémunérés près du taux minimum devant souvent être augmentés du même coup », écrit l’ARQ.

Enfin, le maintien de l’écart de 20% entre le taux régulier et celui au pourboire, un « gain historique » obtenu il y a quelques années par l’industrie, est « une bonne nouvelle ». L’apport des pourboires étant significatif dans la rémunération globale des employés payés à ce taux, il « doit être absolument pris en considération » dans l’élaboration des augmentations.

Travailleurs et employeurs

Le Collectif pour un Québec sans pauvreté n’est pas du tout satisfait de cette hausse. « C’est presque une insulte », s’est exclamée sa porte-parole, Virginie Larivière. « Dans le contexte actuel, où on voit une hausse fulgurante des personnes qui ont des revenus d’emploi et qui sont obligées de passer à la banque alimentaire » pour se nourrir, une augmentation à 15,75 $ l’heure est nettement insuffisante, à ses yeux.

Elle s’indigne aussi dans le contexte où il y a pénurie de main-d’œuvre, particulièrement dans les secteurs à bas salaire et dans le contexte où Québec a même dû encadrer le travail des enfants. Mais du côté de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui représente des PME, le vice-président pour le Québec, François Vincent, se dit soulagé par cette « hausse modérée ».

« C’est une hausse qui semble raisonnable dans le contexte », mais qui accroît tout de même les coûts pour les petites et moyennes entreprises, a-t-il fait valoir en entrevue. Les PME souhaiteraient « que les augmentations du salaire minimum soient accompagnées d’une baisse du fardeau fiscal, d’une baisse des taxes sur la masse salariale ou d’un crédit d’impôt qui pourrait être disponible pour les aider ».

La plus grande centrale syndicale du Québec, la FTQ, a jugé qu’offrir une hausse de 50 cents l’heure était « complètement déconnecté de la réalité ». « Le gouvernement se moque du pauvre monde », a réagi le secrétaire général, Denis Bolduc.

(avec La Presse Canadienne)

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Mots-clés: Québec (province)
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