Un lecteur de code QR pour la restauration jugé non sécuritaire
SHAKER, Normandin ou encore Piazzetta : ils sont plus de 2000 restaurateurs à utiliser le lecteur intégré au logiciel Libro pour afficher le statut vaccinal du client, son nom et son âge. L’entreprise leur permet déjà de gérer les réservations, les commandes en ligne, le registre des visiteurs, et de produire des rapports et analyses. L’objectif est donc de faciliter encore plus le travail. « Quand l’employé numérise le code QR, on regarde s’il y a une réservation associée à ce nom pour permettre d’asseoir rapidement cette personne », explique à Radio-Canada le responsable aux technologies chez Libro, Jim Durand.
Mais l’application n’est pas reconnue comme étant sécuritaire par le gouvernement du Québec. « La seule manière d’être assurée que ses informations personnelles sont protégées est de faire vérifier son passeport via l’application VaxiCode Verif du gouvernement du Québec », insiste le porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux, Robert Maranda, en entrevue à Radio-Canada.
Trouver un juste milieu
Selon Jim Durand, aucune donnée personnelle n’est enregistrée avec Libro : « Que ce soit notre application ou celle du gouvernement, c’est le même procédé qui est utilisé. La vérification se fait à même l’appareil. Il y a une signature qui est validée avec une clé publique fournie par le gouvernement pour s’assurer que l’information qu’on lit est bien identifiée. »
Mais Steve Waterhouse, ancien officier de sécurité informatique au ministère de la Défense et chargé de cours en cybersécurité à l’Université de Sherbrooke, émet des réserves. Il craint que des restaurateurs mal intentionnés gardent notamment la date, l’heure et la durée de repas d’un client pour ensuite formuler des offres de services sans son consentement.
L’Association Restauration Québec croit que le gouvernement pourrait collaborer davantage pour certifier l’utilisation d’autres logiciels plus efficaces et Libro se dit ouvert à discuter avec le gouvernement pour essayer de trouver des solutions. D’ici là, l’association demande aux restaurateurs de répondre aux exigences du gouvernement. Une démarche que certains clients Libro ont déjà effectuée, comme les Rôtisseries St-Hubert. « On adhère aux recommandations du gouvernement, certifie le président du Groupe St-Hubert, Richard Scofield, à Radio-Canada. Même si l’autre application était plus facile pour nous. »
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