René-Luc Blaquière : Un demi-siècle au service de l’ITHQ
« C’est une vie 50 ans ! »
Quand il évoque l’ITHQ, la célèbre institution d’enseignement qui fête cette année son 50e anniversaire, René-Luc Blaquière ne peut cacher une certaine fierté. C’est que cette école, il l’a vue « grandir, se développer, s’épanouir ».
Formé en « art culinaire » à la fin des années 1950, René-Luc Blaquière est engagé en 1966 comme professeur à l’École des Métiers commerciaux, qui sera remplacé par l’ITHQ en juillet 1968. À l’époque, il n’aurait jamais pu imaginer qu’il y serait encore un demi-siècle plus tard. « Lorsque j’ai débuté comme enseignant, je m’étais donné six mois, en me disant que si ça ne marchait pas, je retournerais vers la restauration… »
Au fil des années, René-Luc Blaquière a occupé à peu près tous les postes à l’Institut : professeur, responsable du syndicat, directeur de l’hôtel, secrétaire général et conseiller-cadre de la Fondation de l’ITHQ. « J’ai rarement été plus de quatre ans dans la même fonction, j’ai touché à tous les domaines. Les 50 ans se sont écoulés et je n’ai pas vu le temps passer ! »
De l’Expo 67 à l’implantation du Baccalauréat en gestion du tourisme et de l’hôtellerie (en collaboration avec l’UQAM) en passant par l’incorporation de l’Institut en tant que société d’État, l’ITHQ a toujours été à l’avant-plan de ce qui se fait en tourisme, en hôtellerie et en restauration, se félicite René-Luc Blaquière. « On a toujours été à l’affût de la nouveauté. Et nos programmes se sont ajustés. Le fait de se maintenir à ce niveau nous a permis d’être en réflexion sur nos propres actions. » Et donc de perdurer dans le temps.
Côte de bœuf et carré d’agneau
Cuisinier de formation, René-Luc Blaquière rappelle qu’en 1968, la restauration montréalaise était très active et qu’il y avait beaucoup de restaurants d’hôtel. « Côte de bœuf, carré d’agneau, sole meunière… la gamme de menus était plus limitée et on devait composer avec les arrivages de saison, se souvient-il. Mais les gens mangeaient très bien ! »
Si l’Expo 67 a amené l’ouverture de beaucoup de restaurants, l’événement a aussi encouragé l’esprit d’entrepreneuriat. « C’était la belle époque », soupire René-Luc Blaquière. Selon lui, cet esprit se retrouve encore aujourd’hui, avec de jeunes chefs qui souhaitent ouvrir leur propre restaurant dès leur sortie de l’école. S’il reconnaît qu’« il y a des gens qui s’y donnent avec beaucoup de cœur », il soutient que « pour devenir restaurateur, il faut avoir les reins solides et travailler fort ».
De Montréal à Abidjan
L’ITHQ a notamment amené René-Luc Blaquière à travailler à Abidjan, en Côte d’Ivoire, où il encadré la création d’une école hôtelière régionale en 1974. Le projet était financé en partie par les organismes gouvernementaux. « À l’époque, l’ITHQ était le seul établissement canadien capable de répondre à leurs besoins », explique-t-il, estimant avoir eu de la chance de vivre ces sept années en Côte d’Ivoire. « C’était très formateur, ça a été un très beau projet, une expérience de vie extraordinaire. »
René-Luc Blaquière est l’un des trois administrateurs ayant présidé à la création de la Fondation de l’ITHQ en 2003. Il en a assuré la direction générale de 2006 à 2010 et y agit encore aujourd’hui à titre de conseiller-cadre.
Après 50 ans à l’ITHQ, René-Luc Blaquière n’est pas peu fier de l’établissement qu’il a vu grandir et se développer durant toutes ces années. « J’ai adopté l’ITHQ, je me suis donné à fond. J’ai fait une carrière extraordinaire parce que j’ai touché à tout, j’ai travaillé à l’international, au national, au local. J’ai participé à la mise sur pied de nombreux prix », s’enthousiasme-t-il.
Et s’il reconnaît qu’il arrive à un âge où il va devoir commencer à penser à la retraite, René-Luc Blaquière avoue ne pas être tellement pressé…
(Crédit photo : ITHQ)
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