Les hôtels québécois pourraient être rachetés à l’international
Si aujourd’hui 80 % des hôtels montréalais appartiennent à des Québécois, plusieurs acheteurs internationaux pourraient en 2021 racheter ces établissements fragilisés par les longs mois de crise. C’est en effet ce qui est ressorti du discours d’Eve Paré, présidente-directrice générale de l’Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM), lors du Forum stratégique sur le tourisme qui se tenait ce vendredi à Montréal.
Le taux d’occupation dans les hôtels au centre-ville de Montréal était de 9,8 % en juillet, contre 83,5 % à la même période l’an dernier, d’après l’AHGM, qui indique également que les entreprises ont perdu 30 à 40 % de valeur depuis le début de la pandémie. Selon un sondage de l’AHGM réalisé auprès de ses membres en octobre, un hôtelier sur deux dit envisager de ne pas être capable de se rendre à six mois ; sur 12 mois, les deux tiers des membres de l’organisation ne pensent pas survivre
« On ne verra pas des faillites et des fermetures en série, mais on va voir des reprises de possession, possiblement par des capitaux étrangers, a commenté Eve Paré, dont LaPresse a rapporté les propos. Ce sont nos entreprises québécoises que l’on risque de perdre. C’est ça, le grand risque. »
Un rachat par des capitaux étranger « n’est pas forcément négatif », indiquait pour sa part le professeur de gestion à l’Institut de Tourisme et d’Hôtellerie du Québec (ITHQ) Jean-Thomas Henderson, en entrevue dans le dossier Tendances de notre dernier magazine. Cela pourrait en effet permettre de sauver des enseignes, des quartiers et des régions et des dizaines d’emplois.
La crise pourrait également pousser les établissements hôteliers à changer de vocation. La présidente de l’AHGM a en effet évoqué la conversion des hôtels en résidences pour étudiants ou pour personnes âgées. Un danger selon elle, qui rendrait difficile le recrutement de nouveaux congrès mais aussi la tenue de ceux qui sont déjà prévus. « C’est la capacité d’accueil de Montréal qui est compromise », a indiqué Eve Paré.
(Crédit photo : Efrain Alonso / Pexels)