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Le rapport de la CAAAQ en fait jaser plusieurs

 
19 février 2008 | Par Ginette Poulin

Mandatée par le gouvernement en 2006, la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ) devait dresser un état de situation sur les enjeux et les défis de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, examiner l’efficacité des politiques publiques dans différents domaines reliés à ce secteur, établir un diagnostic et formuler des recommandations sur les adaptations à apporter.

Le rapport de la Commission, dévoilé publiquement le 12 février dernier, pose un diagnostic clair : le secteur agricole et agroalimentaire se referme sur lui-même et les systèmes qui avaient été mis en place auparavant empêchent maintenant le développement de nouveaux types d’agriculture et l’exploration de nouvelles possibilités d’exploitation sur les terres agricoles. En plus du diagnostic, le rapport émet 49 recommandations au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Selon la Commission, notre agriculture doit se donner pour mission première de produire et d’offrir des aliments de qualité pour nourrir les Québécois, que ce soit par la préservation de terres de qualité, par le biais d’une agriculture écologique ou par l’appui aux circuits courts de mise en marché, tels que l’agriculture soutenue par la communauté et les marchés publics. Elle doit exploiter son plein potentiel et contribuer activement à l’épanouissement social et économique du Québec.

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Par ailleurs, la Commission croit que le MAPAQ doit rétablir sa crédibilité et réaffirmer son leadership en participant activement aux stratégies gouvernementales en matière d’alimentation et de nutrition, de développement économique et régional et d’occupation du territoire. « Il a joué un rôle déterminant dans la modernisation de l’agriculture et de l’agroalimentaire, mais cette expertise s’est quelque peu effritée au fil du temps. Pour trop de personnes et d’organismes, le MAPAQ gouverne peu. »

De plus, la Commission croit qu’une étude des modes d’association des agriculteurs des autres provinces et d’autres pays serait bénéfique pour les agriculteurs québécois : « Partout ailleurs, il y a plus d’une association agricole, les producteurs adhérant librement à celle de leur choix. » De ce fait, l’Union des producteurs agricoles (UPA) ne serait plus la seule organisation à pouvoir officiellement représenter les agriculteurs et parler en leur nom.

La Commission observe aussi que l’aide financière accordée à l’agriculture québécoise est substantielle, puisqu’elle atteint le milliard de dollars, mais elle suggère de revoir les paramètres du système de soutien financier et de mieux utiliser les budgets investis en agriculture.

Réactions au rapport de la CAAAQ

À la suite de la publication du rapport de la Commission, plusieurs personnes ont fait part de leur opinion dans les différents médias du Québec. Dans l’hebdomadaire La Terre de chez nous, Christian Lacasse, président de l’UPA, affirme que remettre en question le principal outil que les producteurs se sont donné historiquement est un non-sens. Par contre, l’UPA est satisfaite de la place accordée au concept de la souveraineté alimentaire dans le rapport.

De leur côté, les associations Option consommateurs et Greenpeace appuient les recommandations visant à soutenir le développement de l’agriculture biologique. Tout comme Équiterre qui se dit aussi enthousiaste quant à l’importance accordée à la souveraineté alimentaire, à l’achat local et à l’appui aux circuits courts de mise en marché.

Pour sa part, le Collectif d’Artisans de la Table, qui regroupe huit producteurs et transformateurs artisans du Québec, dont Stéphane Modat, chef cuisinier et co-propriétaire du restaurant l’Utopie, déplore que l’État amalgame les artisans à l’industrie de la transformation bioalimentaire. En créant un regroupement, les artisans espèrent convaincre le MAPAQ de leur reconnaître un statut distinct.

Finalement, par voie de communiqué, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Laurent Lessard, a souligné : « Nous examinons chacune des recommandations de ce rapport afin d’en saisir la portée et d’en mesurer la faisabilité. Il est maintenant temps que tous les acteurs interpellés par ce rapport s’engagent ensemble dans la voie du changement. »

M. Lessard a annoncé peu après le dépôt du rapport que pour lui, il n’était pas question de s’attaquer au monopole de l’UPA. Il est trop tôt pour dire quels seront les effets des changements à venir pour le secteur des HRI, mais nous vous présenterons les nouveaux développements dans ce dossier.

Pour lire le rapport de la CAAAQ

Mots-clés: Québec (province)
Aliment / Boisson
Développement durable

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