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Le Fairmont Le Reine Elizabeth revisite les fonctions d’hôtel

 
9 janvier 2023 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Éric Carrière

De février à août dernier, le Fairmont Le Reine Elizabeth et le Cirque Éloize ont présenté le cabaret Celeste en résidence exclusive à l’hôtel dans l’intention de générer des revenus et animer le centre-ville avec une offre de divertissement différente. Ce projet leur a valu en fin d’année d’être récompensé dans la catégorie Innovation des Prix Hotelia de l’Association hôtelière du Grand Montréal.

L’initiative de créer un partenariat entre deux industries à l’arrêt en lien avec la pandémie est venue du Fonds de maintien des actifs stratégiques en tourisme mis en place par Tourisme Montréal et le gouvernement du Québec. Ce programme encourageait la réalisation de projets d’envergure pour favoriser l’achalandage au centre-ville élargi et ainsi maximiser les retombées pour tout le secteur par les effets multiplicateurs des investissements. L’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth qui compte 85 000 pieds carrés d’espaces à congrès et le Cirque Éloize ont donc décidé d’unir leur force.

« On a alors réfléchi à la relance avec l’idée d’un spectacle résident dans un hôtel, sachant très bien que les premiers voyageurs qui allaient revenir étaient des voyageurs de loisirs et non de congrès, explique Philippe Champagne, directeur régional Ventes et Marketing, Est du Canada. Cela faisait plusieurs années qu’on n’avait pas eu un spectacle comme celui-ci à Montréal et c’était une première pour notre établissement. Ça a aussi fait revenir l’idée qu’un hôtel est plus qu’une chambre. »

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Tourisme Montréal n’a toutefois pas retenu ce projet, mais pour qu’il voit le jour, les propriétaires du Fairmont Le Reine Elizabeth ont accepté de devenir partenaires, sachant que « leur vision est de créer un écosystème où le tourisme rencontre le voyageur et le travailleur ». « Il fallait de l’audace pour lancer ça en pleine pandémie ; ça a été les premiers spectacles après le variant Omicron », remet en contexte Philippe Champagne. L’organisme privé sans but lucratif a d’ailleurs trouvé une autre façon d’encourager financièrement le projet.

Un spectacle en formule cabaret

L’hôtel a donc complètement dédié l’une de ses salles au spectacle et le montage qui était permanent de février à août 2022 s’est servi au maximum du matériel déjà disponible, entre autres avec les projecteurs et les estrades. Également pour minimiser les coûts de production, le cirque s’est adapté à l’espace, par exemple les 14 pieds de plafond ne permettaient pas d’inclure de trapéziste. La collaboration constante des deux industries tout au long des étapes de création les a amenées à opter pour un spectacle en formule cabaret, notamment avec des acrobates, tout en intégrant le chant.

« On trouvait que ça faisait vraiment Montréal avec un spectacle dans les deux langues, française et anglaise, développe le directeur régional. On demeure un hôtel : les gens qui viennent nous voir sont des gens de l’extérieur et on voulait attirer des résidents du Québec et de la métropole. Ainsi, l’animateur qui faisait partie du cirque était un drag qui parlait franglais ou encore Coral Egan, la chanteuse de jazz montréalaise a chanté autant en français qu’en anglais. »

Cette formule a aussi été jugée comme étant plus propice à la consommation, ce qui permettait à l’hôtel de générer des revenus additionnels via son restaurant Rosélys et son bar Nacarat. Les représentations se sont déroulées du jeudi au samedi et elles ont donné lieu les mercredis d’été à des privatisations de groupes corporatifs.

« Pour amener le cabaret à l’extérieur de la salle, on avait des ambassadeurs comme des jongleurs qui, deux heures avant les représentations, se promenaient dans nos restaurants, sur nos terrasses et dans notre lobby. Ils faisaient leur numéro et recréaient l’atmosphère de cirque, ce qui permettait aux clients qui n’avaient pas eu connaissance de l’événement, d’acheter une place », explique Philippe Champagne.

Il précise que des forfaits ont également été créés pour les clients qui étaient intéressés à passer la nuit sur place après le spectacle. Les équipes marketing de l’hôtel et du cirque se rencontraient hebdomadairement pour réaliser ensemble toutes les communications promotionnelles. Le cabaret a ainsi généré plus d’un million de dollars en chiffre d’affaires, près de 17 000 billets vendus, 400 nuitées vendues et des revenus considérables en nourriture et boisson et en hébergement.

« On a arrêté le cabaret, non pas parce qu’il n’était pas lucratif, au contraire, mais parce que Le Reine Elizabeth demeure un hôtel à congrès. On a besoin de nos salles pour nos congrès qui étaient signés parce que durant la pandémie, on a reporté les congrès, mais on avait des obligations légales. Le divertissement va toutefois rester, mais de façon ponctuelle sur le toit de l’hôtel avec notre Espace C2. »

Les géants reviendront cet été durant le festival Montréal Complètement Cirque, place ville Marie avec le Cirque Éloize et des clins d’oeil au cabaret seront alors faits.

Mots-clés: 06 Montréal
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