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Jo-Anne Sauvé-Taylor : « L’HOTEL10, un beau défi de carrière »

 
20 mars 2023 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Guy Hamelin

Jo-Anne Sauvé-Taylor avait 18 ans lorsqu’elle a décroché son premier emploi en hôtellerie en 1979. Un parcours inattendu puisqu’elle étudiait l’espagnol et l’allemand. Ne voulant être ni traductrice ni interprète, elle a suivi les conseils d’un de ses professeurs et a utilisé ses compétences en langues pour devenir réceptionniste de l’hôtel Le Château de l’Aéroport à Mirabel. Quarante-quatre ans plus tard, elle a reçu le Prix Hotelia de l’Association hôtelière du Grand Montréal (AHGM) dans la catégorie Gestionnaire de l’année.

« Mon directeur général au Château de l’Aéroport, Gustave Bamater, était atypique par rapport aux autres de l’époque qui se montraient peu accessibles et très autoritaires, affirme Jo-Anne Sauvé-Taylor. Lors d’une grève, il avait été le premier à enlever son veston pour aider les chefs de service à faire le ménage. Je me suis alors dit qu’un jour je serai directrice et que je serai comme lui. J’ai occupé cette fonction pour la première fois en 1992, au Château Royal, à l’âge de 31 ans. Je pense qu’il y avait 47 hôtels à l’AHGM, j’étais la troisième femme à intégrer ce monde d’hommes et j’étais la plus jeune. »

Elle a depuis développé une passion pour le marketing, notamment lorsqu’elle a rejoint en 1995 l’établissement indépendant l’Hôtel du Fort à Montréal. « Je ne bénéficiais pas de la notoriété des chaînes et de l’avantage pour les clients de connaître d’avance le décor et le service, ce qui peut être rassurant. Mais une partie de la clientèle aime être surprise, avoir une expérience client différente, ce qui ressemble à ce que j’ai envie de faire ; le côté ventes et marketing est donc très important. » Son titre de directrice générale l’aide d’autant plus dans ce département qu’elle a toujours exercé dans des hôtels d’environ 150 chambres où elle est proche des opérations, touche à tout et connaît l’ensemble des employés.

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Jo-Anne Sauvé-Taylor pensait finir sa carrière à l’Hôtel du Fort, mais le propriétaire a choisi de transformer l’établissement en condominiums. Parallèlement, l’HOTEL10 a eu douze directeurs généraux, trois propriétaires et une faillite entre 2004 à 2014. Régis Nadeau, administrateur du Groupe Tidan qui est devenu propriétaire en 2012, est venu la chercher alors qu’il l’avait lui-même embauché 30 ans auparavant.

« Je connaissais plusieurs directeurs qui avaient œuvré à l’hôtel, je savais donc que ce n’était pas une question de compétences et j’étais donc intriguée. C’était un beau défi de carrière et je pouvais vraiment exploiter ma passion pour l’art et le marketing », commente celle qui a cumulé dès son arrivée en 2014 le poste de directrice générale et de directrice des ventes et marketing.

Savoir s’entourer

Elle a mis une équipe sur pied et s’est entourée de forces complémentaires, comme son adjointe Karine Palin qui s’occupe des ressources humaines et prendra la relève. « C’est ce que j’aime des hôtels indépendants, on peut moduler des postes et des responsabilités selon les forces et les faiblesses de chacun, en plus de leurs préférences, s’enthousiasme la directrice générale. C’est aussi comme ça que je motive mon équipe et que j’ai des employés loyaux. Même si on n’a pas les mêmes avantages que les grosses chaînes, on a une ambiance de travail et une satisfaction à atteindre nos objectifs. »

La réflexion a commencé pendant la pandémie alors qu’elle passait le cap des 60 ans. Une période durant laquelle elle a emménagé avec son mari à l’hôtel qui était fermé au public, sauf pour un client épidémiologiste français, et qui avait certains services essentiels en fonction, comme les cuisines du traiteur. Elle s’est aussi assurée qu’il n’y ait pas de bris, par exemple en vérifiant l’absence de fuite d’eau, en tirant des chasses d’eau, en ouvrant des portes…

Lorsque les activités hôtelières ont repris, celle qui est aujourd’hui âgée de 62 ans a ciblé Daniela Ordonez pour reprendre sa place de directrice aux ventes et marketing. « Je suis dans un mode de transfert de connaissances pour que, le moment venu de prendre ma retraite, la relève soit naturelle et que ce qu’on a pu bâtir ensemble perdure, souligne Jo-Anne Sauvé-Taylor. Tant que j’ai du plaisir et que je me sens utile, je vais rester ! »

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Mots-clés: 06 Montréal
Hôtellerie

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