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Hôtellerie : la « business » du Grand Prix

 
7 juin 2023 | Par Catherine Maisonneuve
Crédit photo: Le Ritz-Carlton pendant le Grand Prix 2019 / Ritz-Carlton Montréal

« Il n’y a rien qui se compare au Grand Prix à Montréal », affirme sans détour Katia Piccolino, directrice des ventes et du marketing du Ritz-Carlton Montréal. Lorsque l’on apprend que les retombées économiques du Grand Prix de Formule 1 du Canada sont évaluées à 63,2 M$ (et grimperaient même à 80 M$ cette année) pour quatre jours de festivités, ce n’est effectivement pas « qu’un simple événement », même pour une ville qui accueille 120 festivals par année.

« Le Grand Prix est l’événement le plus important de l’année, et pas seulement pour notre hôtel, mais pour tous ceux du Grand Montréal, précise la directrice des ventes et du marketing du Ritz-Carlton, qui affiche d’ailleurs complet pour ces dates depuis la mi-janvier. La clientèle du Grand Prix dispose d’un budget rarement égalé à Montréal et, pour la clientèle américaine qui assiste au Grand Prix de Miami ou de Monaco, l’offre montréalaise est incomparable en termes de qualité-prix. »

Le Grand Prix est la seule période de l’année où la concentration de touristes internationaux à Montréal est aussi élevée avec 66 % de visiteurs, principalement américains. En raison de la dévaluation du dollar canadien, le prix d’une chambre d’hôtel au Ritz-Carlton et au Four Seasons, à environ 1000 $ par nuitée, est encore une bonne affaire pour cette clientèle exigeante qui paie habituellement en dollars américains.

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« Les visiteurs qui viennent pour le Grand Prix obtiennent une expérience de calibre mondiale à rabais, carrément, conclut Katia Piccolino. Montréal se positionne de plus en plus comme une ville où le touriste qui recherche le luxe y trouve son compte. On prend le Grand Prix très, très au sérieux en tant qu’hôtelier ; on travaille extrêmement fort pour offrir des expériences uniques où chaque détail a été réfléchi. »

Une offre en augmentation croissante

Yves Lalumière, président-directeur général de Tourisme Montréal, est également d’avis que Montréal est une destination qui se démarque de plus en plus dans le marché du luxe. « À l’heure actuelle, on compte quatre hôtels de luxe à Montréal, Vancouver en a deux et Toronto cinq. On n’a donc absolument rien à envier aux autres grandes villes canadiennes lorsqu’on parle de tourisme de luxe. En plus, 40 % des meilleurs restaurants canadiens de la liste des 100 Best sont à Montréal. On a donc une belle offre très variée pour ces visiteurs exigeants qui sont habitués au très luxueux. »

Montréal a effectivement modernisé son parc hôtelier depuis la pandémie, avec une augmentation croissante de l’offre de 2,9 % par année depuis 2019, selon l’Association des hôteliers du Grand Montréal, en misant sur de nombreuses ouvertures et rénovations d’importance. Et, à l’aube d’une saison estivale 2023 qui s’annonce spectaculaire, les hôteliers et les acteurs du tourisme sont plus que fébriles.

Une stratégie de prix… stratégique

Le Four Seasons est arrivé plus tard dans la course. Le plus récent hôtel cinq étoiles de la métropole a ouvert ses portes juste à temps pour le Grand Prix en 2019, soit avant la pause pandémique de deux ans. Autant pour le Four Seasons que le Ritz-Carlton, qui sont deux des quatre hôtels de luxe à Montréal, la stratégie pour établir les prix et les politiques de réservation a été fixée un an d’avance.

« C’est la seule fin de semaine de l’année où l’on impose un minimum de quatre nuits pour nos réservations, et on affiche complet depuis janvier, explique Milena Svetna, du Four Seasons Montréal. Notre stratégie de réservation pour cette période est principalement axée sur les groupes corporatifs qui réservent des blocs de chambres, et les touristes, majoritairement américains, qui ne viennent pas juste pour la course, mais pour profiter de Montréal dès le jeudi, jour où les festivités commencent. »

Pour clore les festivités, l’hôtel proposera un brunch thématique le dimanche à son restaurant Marcus. « Notre restaurant a connu un tel succès depuis son ouverture que la marque Four Seasons s’en inspire désormais pour ses nouveaux concepts de restauration. C’est donc autour de cette success story que nous concentrons nos activités du Grand Prix, poursuit Milena Svetna. Nous possédons un restaurant d’hôtel unique en son genre comme il s’en fait peu et nous voulons l’exploiter au maximum pour faire vivre une expérience de calibre international à nos clients pendant leur séjour. »

En 2010, Montréal avait « perdu » son Grand Prix après de houleuses négociations avec le promoteur. Tourisme Montréal estime que les pertes engendrées cet été-là avoisinaient les 50 M$. « On réalise l’importance d’un événement quand on le perd », résume le PDG de Tourisme Montréal. Finalement, le Grand Prix est là pour rester… encore quelque temps. Tourisme Montréal prévoit que ses retombées économiques ne feront que continuer d’augmenter. « Une fois qu’ils assistent au Grand Prix, les visiteurs reviennent. Ça devient donc une clientèle récurrente pour la ville et, comme on a signé le Grand Prix pour dix ans à Montréal, on est "en business" comme on dit. »

Restaurant Marcus / Four Seasons

Mots-clés: 06 Montréal
Tourisme
Événement
Hôtellerie

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