Foires alimentaires et distanciation sociale peuvent faire bon ménage
Comme tous les autres secteurs d’activités de la restauration, les foires alimentaires des centres commerciaux ont dû s’adapter aux nouvelles normes sanitaires qu’exige la crise actuelle. Ces espaces ont toutefois l’avantage de ne pas offrir de service aux tables et sont très souvent pourvus de spacieuses salles à manger.
« C’est une ouverture qui se passe plutôt bien. Ce n’est pas la folie d’avant, mais les Montréalais semblent quand même répondre à l’appel », constate Laurent Ruffier-Lanche, directeur général du Time Out Market Montréal situé au Centre Eaton. Lorsque le Marché a vu le jour à la fin de l’année 2019, on assistait à une arrivée en force de ces halles gourmandes, marquée par l’ouverture, coup sur coup, de deux autres projets similaires dans la métropole, Le Cathcart et Le Central. Tous trois ont connu un succès presque instantané.
Dans un centre-ville maintenant désert, la réalité est tout autre depuis la réouverture. Seulement six des 16 restaurants partenaires du Time Out Market ont repris leurs activités. « Pour certains, c’est une épreuve difficile : ils doivent d’abord rouvrir leur restaurant-mère, retrouver les équipes et consolider leurs finances, explique Laurent Ruffier-Lanche. On préférait toutefois garder le Marché en activité, on peut ainsi faire une reprise graduelle en attendant le retour à la normale. »
Dans le grand espace de 40 000 pieds carrés, le nombre de places assises est passé de 550 à 390. Des plexiglas colorés sur lesquelles sont affichées quelques citations de célébrités montréalaises divisent les tables communes. Des équipes de nettoyage supplémentaires sont déployées et les ustensiles sont protégés dans des sacs individuels en papier. « On a également mis en place une application que l’on peut télécharger, ou non, permettant la prise de commande sans contact. Il est même possible de l’utiliser à distance et à l’avance, précise Laurent Ruffier-Lanche. Nos ambassadrices à l’accueil peuvent assister les clients moins familiers avec ces nouvelles technologies. »
En dehors de la métropole
Dans les centres commerciaux des autres municipalités, rouverts depuis bientôt deux mois, c’est un tout autre son de cloche. La compétition y est souvent moins féroce et la clientèle semble au rendez-vous. « On a retrouvé près de 75 % de notre achalandage normal, précise Michel Roy, directeur du Carrefour de l’Estrie, à Sherbrooke. L’aire de restauration n’était pas accessible au tout début, mais tous les kiosques étaient, quant à eux, déjà ouverts en mode take-out. »
Pour assurer la désinfection des lieux, des équipes supplémentaires d’entretien sont désormais déployées. Des stations sanitaires sont également accessibles un peu partout dans l’aire de repas. Un très grand nombre de places assises ont été retirées (il y en a aujourd’hui 150 au lieu de 500) pour permettre une meilleure distanciation et ainsi ne pas avoir recours au plexiglas. « Au début, on avait même augmenté le nombre d’agents de sécurité, mais les clients sont vraiment très respectueux des consignes qui sont clairement affichées, affirme Michel Roy. On n’a même pas eu besoin d’intervenir depuis l’obligation du port du masque ! »
(Crédit photo : Time Out Market Montréal)