On mange encore !
En ce début d’année où les annonces de fermeture se multiplient, il y a un constat qui doit demeurer bien présent : on mange encore ! Des 16 à 21 repas pris par semaine à la maison, il n’y a pas si longtemps, nous sommes maintenant plus près de 2 à 5 repas consommés au domicile. Alors, pourquoi autant de fermetures ?
Si l’on prend le temps d’analyser les sortes de commerces qui jettent l’éponge, on voit bien qu’ils sont de type familial, généraliste, souvent très locaux et offrant uniquement un service en salle. D’une espérance de vie de plus de 25 ans, les établissements sont maintenant conçus pour des cycles de cinq ans maximum ; ils ne doivent pas forcément fermer au-delà de ce cycle, mais ils devront alors trouver un moyen de s’adapter à la nouvelle réalité du moment.
Mais où mange-t-on, si ce n’est plus à la maison ni au resto du coin ? Si vous regardez bien, vous verrez que la nourriture est maintenant partout sur votre chemin : à la banque, au dépanneur, chez le fleuriste, ou bien virtuellement en commandant depuis le lieu où vous vous trouvez. La faute à l’inflation ? Oui, mais non : c’est la faute de la réaction en chaîne provoquée par celle-ci.
Les prix augmentent, les taxes suivent, donc les pourboires explosent. On voit bien que les établissements où les pourboires sont limités ont la cote ; pas juste dans la restauration rapide, mais dans toutes les catégories de cuisine. Du sandwich gourmet aux cafés de spécialité, ils sont les rois de la jungle alimentaire. Sans oublier les dépanneurs, qui sont maintenant des joueurs importants dans les occasions de repas hors domicile.
Que faire ? Il devra y avoir une remise en question des types de services, voire une segmentation de l’offre dans un même établissement. Il faut devenir encore plus professionnel quand il y a une prestation complète de repas, pour créer une expérience positive et offrir plusieurs services au même endroit. Tous ceux à qui je disais de multiplier leurs offres et qui me répondaient « Pas nous, c’est pas notre modèle » doivent maintenant évaluer toutes les pistes pour rester concurrentiels.
Une chose est certaine : les locaux laissés vacants par les fermetures auront rapidement un repreneur qui, on l’espère, aura su trouver la bonne formule.
Robert Dion, éditeur
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