Normand Bérard réalise tout un exploit
Dans le domaine de la restauration, 50 ans de service au sein de la même entreprise, c’est plutôt rare. C’est pourquoi depuis le début du mois de mars, un employé du populaire restaurant sherbrookois Louis’ Luncheonnette suscite l’intérêt de nombreux médias.
Le 6 mars 1959, à l’âge de 14 ans, Normand Bérard a débuté sa carrière en restauration pour venir en aide à son père qui, en raison d’une paralysie, n’arrivait plus à subvenir seul aux besoins de sa famille (Normand Bérard est le septième de 19 enfants.) « Le propriétaire a dû obtenir un permis spécial de la ville pour que je puisse être autorisé à travailler pour le restaurant, se rappelle M. Bérard. J’ai commencé en lavant les vitres et les comptoirs et j’épluchais des patates. »
La patate n’a d’ailleurs plus de secret pour ce dernier puisqu’il débute chaque journée en épluchant (à la machine) une tonne et demie de patates. Il se charge ensuite de préparer la nourriture pour les trois succursales du Louis’ Luncheonnette et pour la Taverne Alexandre qui appartient aux mêmes propriétaires. « Je commence à travailler à 4 h du matin et je fais entre 10 et 11 heures par jour, six jours par semaine. Ma seule journée de congé, c’est le dimanche. Heureusement, j’ai une conjointe qui est compréhensive ! », confie M. Bérard.
Que lui réserve l’avenir ?
Le 10 octobre prochain, Normand Bérard célébrera ses 65 ans, mais loin de lui l’idée de la retraite. « Je vais peut-être diminuer mes heures, mais je n’arrêterai pas de travailler d’un coup sec », annonce-t-il avec aplomb. « En 50 ans de carrière, je n’ai jamais été en retard et je n’ai pas manqué une seule journée de travail. Ce n’est pas un métier qui est fait pour tout le monde, mais moi, j’aime ce que je fais et je suis en bonne santé, alors je continue. Mon patron m’a déjà dit que j’étais le dernier des dinosaures ! »
Même s’il est bien connu des clients de la maison, Normand Bérard ne s’est pas encore habitué à recevoir autant d’attention. « Je sais qu’on m’organise quelque chose de gros pour mes 50 ans, mais je ne sais pas encore quoi. Ce que je trouve spécial, par exemple, c’est de voir tout le monde qui souhaite me rencontrer pour parler de moi. Depuis quelques semaines, on me voit à TQS, LCN, au Canal Vie et à Historia, ça n’arrête plus ! »
Sur la photo en tête d’article, de gauche à droite, Normand Bérard au travail avec son père Alphé.
Photo : Imacom, Frédéric Côté © La Tribune
