Les ventes de Tim Hortons grimpent malgré les réouvertures limitées
Les ventes de Tim Hortons ont progressé au plus récent trimestre, mais elles continuent d’être inférieures à leur niveau d’avant la pandémie en partie parce que la réouverture des bureaux est au point mort et fait en sorte que plusieurs cafés dans les centres-villes sont toujours déserts. Les restaurants urbains de la chaîne doivent jongler avec l’absence de nombreux travailleurs - dont plusieurs « consommateurs à forte fréquence » qui achètent des aliments et des boissons plusieurs fois par jour -, révèlent les derniers résultats trimestriels de l’entreprise.
Mais la situation est différente dans les cafés des régions rurales ou des banlieues, où l’achalandage reste bon et les services au volant font fureur, même si les pénuries de main-d’œuvre compliquent l’embauche. « Il y a un frein clair, concentré dans les emplacements urbains et super urbains de nos activités », souligne José Cil, chef de la direction de Restaurant Brands International, la société mère des enseignes de restauration rapide Tim Hortons, Burger King et Popeyes.
Malgré le solide élan observé au début de l’été, l’augmentation des cas de COVID-19 attribuables au variant Delta et la remise en place de certaines mesures de santé publique ont suspendu les plans de réouverture et ralenti la reprise des restaurants. « Le centre-ville de Toronto, par exemple, n’a toujours pas repris le travail, a observé M. Cil. Beaucoup de grands employeurs ont repoussé leur retour au bureau jusqu’en 2022. »
Restaurant Brands a affiché lundi un profit en hausse pour son troisième trimestre, par rapport à l’an dernier, et ses revenus ont grimpé de plus de 10 %. La dichotomie entre la performance des ventes des différents emplacements souligne l’inégalité de la reprise, alors que les habitudes des consommateurs continuent d’être modifiées par la pandémie.
Pénurie de main-d’œuvre et hausse des coûts
Tim Hortons est également aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et des hausses de coûts - des problèmes qui affligent une grande partie de l’industrie de la restauration à travers le pays. Le directeur financier de Restaurant Brands, Matt Dunnigan, a affirmé que la société mère fait face à un « environnement de coûts plus difficile » en raison de l’inflation générale et des salaires du personnel. Il a ajouté que les prix étaient touchés par l’inflation et que la société cherchait à simplifier ses menus pour atténuer les pressions exercées sur la main-d’œuvre.
Tim Hortons a récemment lancé une campagne nationale pour embaucher plus de travailleurs de première ligne dans ses restaurants à travers le pays. Le chef des affaires commerciales de Restaurant Brands, Duncan Fulton, a assuré que les propriétaires de franchises Tim Hortons « aimeraient réembaucher autant de personnes qu’ils peuvent en trouver ».
De nombreux sites offrent des primes de recrutement aux employés existants qui recommandent à un ami de rejoindre l’entreprise, tandis que d’autres ont lancé des primes pour les nouveaux employés, pour leur fournir un incitatif après une certaine période, a-t-il expliqué. « Je sais qu’il y a beaucoup de restaurateurs qui paient plus que le salaire minimum, a ajouté M. Fulton. Tous ces efforts visent à répondre à l’environnement concurrentiel du marché. »
En ce qui concerne les augmentations des prix des menus, il a indiqué que des ajustements étaient effectués « très soigneusement et de manière très réfléchie » pour suivre l’inflation. Mais M. Fulton affirme que Tim Hortons se concentre pour rester concurrentiel et est à l’abri des hausses de prix de certains produits de base et des problèmes de chaîne d’approvisionnement en raison de sa taille et de ses relations de longue date.
« Nous avons la chance d’effectuer nos achats à une très grande échelle, cela nous donne donc la possibilité d’obtenir des prix favorables, a-t-il affirmé. Nous avons également une équipe de chaîne d’approvisionnement sophistiquée qui entretient des relations de longue date, depuis plusieurs décennies, avec les fournisseurs et les fournisseurs de transport. »
Profits et revenus en hausse
La société a réalisé un profit net attribuable aux actionnaires de 221 millions US$, soit 70 US¢ par action, au cours du trimestre clos le 30 septembre. En comparaison, elle avait gagné 145 millions US$, ou 47 US¢ par action, pour la même période un an plus tôt. Les revenus ont totalisé près de 1,5 milliard US$, un chiffre d’affaires en hausse par rapport à celui de 1,33 milliard US$ du même trimestre l’an dernier.
Les ventes des établissements ouverts depuis au moins un an ont grimpé de 8,9 % pour la bannière Tim Hortons et de 7,9 % chez Burger King. Celles des restaurants Popeyes ont cependant diminué de 2,4 %. Sur une base ajustée, Restaurant Brands a réalisé un profit par action de 76 US¢, comparativement à celui de 68 US¢ du troisième trimestre de 2020. Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 74 US¢ par action, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.
(La Presse Canadienne)