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La nourriture d’hôpital peut-elle contribuer à la réconciliation avec les Autochtones ?

 
25 mars 2021 | Par Delphine Jung
Crédit photo: Nourrir la santé

À la suite du décès de l’Atikamekw Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette après avoir été victime d’insultes racistes, nombreux sont ceux qui réfléchissent à une manière d’accélérer le processus de réconciliation au pays. Et si cela passait par la nourriture préparée puis servie dans les hôpitaux du Canada ? L’organisme Nourrir la santé, qui souhaite utiliser le pouvoir de l’alimentation pour améliorer la santé des personnes, le croit. Il en a même fait un court-métrage de présentation, diffusé pour la première fois le 23 mars dernier.

Ce court-métrage trace le portrait de l’impact qu’ont divers projets autochtones pour aborder la réconciliation et les inégalités en santé, alors que nous tentons de bâtir un avenir meilleur pour l’après-COVID. « La nourriture, c’est quelque chose de réconfortant, ça permet de se connecter. Ici, l’idée est de montrer aux Autochtones qu’on connecte avec leurs besoins culturels en plus de leurs besoins médicaux, à travers la nourriture », explique Hayley Lapalme, directrice adjointe de Nourrir la santé.

Dans plusieurs hôpitaux à travers tout le pays, le collectif a promu l’utilisation des produits autochtones dans les cuisines des établissements comme un pas vers la sécurisation culturelle. Cette inclusion des mets autochtones dans les cuisines des hôpitaux est aussi « un moyen de montrer aux patients qu’on respecte leurs cultures », poursuit Hayley Lapalme.

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Par exemple, dans un hôpital de Colombie-Britannique, Ben Genaille, chargé de l’intégration de la nourriture autochtone, a décidé de mettre l’emphase sur des recettes ancestrales en apportant toute l’histoire qui vient avec. « Il ne s’agit pas juste mettre un mets dans une assiette ; il faut comprendre l’effort qu’il y a derrière la préparation de ce mets », indique Hayley Lapalme.

Lutter contre les mentalités coloniales

Les enjeux sont toutefois nombreux, notamment au niveau sanitaire, puisque les règles de salubrité en hôpitaux sont très strictes. L’approvisionnement est aussi un défi : « Les hôpitaux n’ont pas le droit d’acheter de la viande chassée, elle doit être offerte sous la forme de don à l’hôpital. Les cuisines dépendent donc beaucoup de la générosité des chasseurs dans certains endroits », explique la directrice adjointe.

Mais selon elle, le plus gros défi est celui des mentalités et des comportements coloniaux qui persistent. « Certains ne comprennent pas pourquoi les Inuit mangent de la viande crue, alors que c’est dans leur culture. Il faut dialoguer avec eux pour comprendre. »

L’organisme travaille en outre à bâtir des relations avec les leaders autochtones pour trouver un moyen d’amener leur nourriture dans les établissements de santé. Enfin, une campagne d’éducation sur les habitudes alimentaires autochtones sera bientôt mise sur pied pour aider à tracer la voie et permettre aux organismes et leaders du domaine de la santé de faire progresser les efforts de réconciliation à l’aide de l’alimentation.

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