Impôts : Les hôteliers exigent qu’Airbnb paie « sa juste part »
Ce lundi 30 avril marquait la date limite pour produire ses déclarations de revenus. Les représentants des hôteliers en ont profité pour rallier Ottawa et souligner au gouvernement fédéral l’urgence de « contrer l’évasion fiscale dans l’espace numérique ».
« Alors que tous les Canadiens à travers le pays remettent leurs déclarations de revenus, il est important de se pencher sur ceux qui ne paient pas d’impôts, soulignait Susie Grynol, présidente de l’Association des hôtels du Canada (AHC). Actuellement, les plateformes de location en ligne qui opèrent au Canada, comme Airbnb, ne perçoivent et ne versent pas la TPS et la TVH ; elles ne paient aucun impôt sur les revenus générés par leurs activités commerciales au Canada et rendent beaucoup trop facile aux utilisateurs de ces plateformes l’évitement fiscal ». Selon elle, cette situation leur offre un « avantage inéquitable par rapport aux entreprises légitimes d’hébergement ».
Xavier Gret, président-directeur général de l’AHQ (Association Hôtellerie Québec) et membre du conseil d’administration de l’AHC, était également présent dans la capitale fédérale. « Nous demandons aux gouvernements d’agir rapidement afin d’offrir une fiscalité équitable pour tous les intervenants dans l’industrie de l’hébergement touristique », a-t-il souligné.
Pour étayer leurs propos, les responsables ont avancé plusieurs chiffres, rassemblés dans un communiqué :
- « Au cours des deux dernières années, l’activité commerciale sur Airbnb — ceux qui louent plusieurs unités dans un même édifice — a augmenté de 108 %. Ces locations ont généré 83 % des revenus d’Airbnb. Il apparaît évident que ces locateurs exploitent des entreprises commerciales par l’entremise d’Airbnb. Pourtant le gouvernement fédéral n’exige pas que ces entreprises fournissent ni que Airbnb produise des bordereaux d’information fiscale afin que les revenus générés puissent être comptabilisés et les impôts calculés. »
- « En 2016, on estime la contribution des clients des établissements hôteliers légitimes du Canada à environ 2,2 milliards de dollars en taxes à la consommation et en frais basés uniquement sur les revenus de chambres. Si les mêmes taux étaient appliqués aux revenus d’Airbnb, ce sont potentiellement près de 100 millions de dollars qui seraient injectés dans l’économie canadienne. »
« D’autres juridictions à travers le monde ont modernisé leurs lois fiscales et le Canada doit emboîter le pas », a conclu Susie Grynol. Aux États-Unis, une exigence fédérale impose de remplir un formulaire afin de soutenir la conformité fiscale. Dans l’Union européenne, les taxes sur la valeur ajoutée sont appliquées et perçues directement sur la plateforme sur le montant total d’une réservation. « De telles mesures devraient être adoptées au Canada afin de pallier les lacunes actuelles. »
(Crédit photo : pixabay et Twitter. D’après communiqué. Pour découvrir l’intégralité du communiqué, visitez hotelleriequebec.com)