Des étudiants anglophones recrutés dans les hôtels de Québec
« Les anglophones sont les bienvenus et ils sont recherchés dans notre région pour travailler dans notre industrie », annonce le directeur de l’Office du tourisme à Québec, Robert Mercure. Le message, qui se retrouvera dans une campagne publicitaire, s’accompagne d’un projet pilote qui devrait voir le jour en juin. L’objectif est d’accueillir une vingtaine d’étudiants avec un emploi à temps partiel, un logement et des cours de français.
« On veut offrir des solutions clé en main face à la pénurie de main-d’œuvre et on voit l’occasion de se positionner comme la capitale de la francophonie en encourageant les Canadiens à apprendre le français à Québec », ajoute le directeur ; l’idée est la même que celle utilisée il y a une centaine d’années par l’Ouest pour inciter les Québécois à apprendre l’anglais, tout en comblant la pénurie de main-d’œuvre du lac Louise. Un volet sera pensé pour l’Université de Laval, qui reçoit des étudiants en immersion en français, et un autre pour les hôteliers.
« Les gens sont peut-être plus à l’aise d’aller à Montréal, où ils pensent pouvoir mieux se débrouiller, reconnaît Robert Mercure. Mais on a une industrie en pleine croissance à Québec, avec une pénurie majeure, donc on veut montrer notre ouverture à accueillir les Canadiens quel que soit leur niveau en français. » Il précise qu’il n’est pas obligatoire de placer les étudiants au contact du public, comme à la réception, et qu’ils peuvent très bien travailler dans les chambres ou encore dans les cuisines.
Un bail mensuel à l’hôtel
Intitulé La capitale de la francophonie, le projet pilote a plusieurs partenaires, dont l’Association Hôtellerie Québec, qui mettra cette semaine à disposition de ses membres un sondage pour connaître l’intérêt à embaucher des anglophones et à louer des chambres privées. Ces dernières devraient avoir un accès à une cafétéria dans l’hôtel ou à une cuisinette afin que l’étudiant ne soit pas obligé de manger à l’extérieur.
Si l’étudiant pourra travailler à temps partiel parallèlement à ses cours, il aura aussi la possibilité de poursuivre son implication pour rester tout l’été à Québec. « Par manque de main-d’œuvre, on sait que beaucoup d’hôtels n’étaient pas capables d’ouvrir toutes leurs chambres l’été dernier et ça risque d’être la même chose cette année, prévoit Robert Mercure. On propose donc de louer des chambres avec un bail mensuel. » L’étape suivante sera de déterminer un budget et des subventions allouées au loyer.
À long terme, le directeur de l’Office du tourisme veut créer des partenariats, par exemple avec Québec International, pour gérer les opérations - comme une plateforme qui permettrait de répondre à de plus grands volumes -, car l’intention est de rejoindre une centaine d’étudiants.