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Ces voyages qui forment la jeunesse

Envie de prendre la CLÉ des champs ?
D’EXPLORER le vaste monde ?
Faites un STAGE hors Québec.

 
15 novembre 2006 | Par Marie-Carole Daigle

Un stage « qui compte » ou pas ?
Bon nombre de programmes de formation en tourisme, hôtellerie ou restauration comprennent un stage, obligatoire ou non. Lorsque ce stage est exigé par l’institution d’enseignement, il peut prendre deux formes : le stage d’observation, où l’on se familiarise avec une entreprise ou un milieu de travail, et le stage d’application, où l’on cherche à vérifier sur un autre terrain les compétences acquises en cours d’études.

À l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ),
les programmes Signature rendent obligatoire le stage
d’intégration en milieu de travail. L’acquisition de
compétences hors Québec n’est cependant pas l’avenue
retenue par tous lorsque vient le moment de faire ce
stage. « À l’automne, nous rencontrons beaucoup de jeunes qui sont tentés par l’idée de faire un stage à l’étranger. Or, quand vient le moment de prendre une décision, on dirait qu’ils se disent : " Oups ! Je suis moins sûr... " Les frais de transport aérien, l’éloignement de leur ami de coeur durant tout ce temps, bref, toutes sortes de raisons font que certains reculent », déclare Jean Lagueux, coordonnateur des stages à l’ITHQ.

Un stage obtenu par l’entremise de l’ITHQ présente le
grand intérêt d’être géré par l’établissement. Il n’est pas
nécessairement rémunéré, mais les conditions de travail
afférentes sont négociées par des gens qui savent de
quoi ils parlent.

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À l’École des sciences de la gestion de l’Université du
Québec à Montréal (UQAM), un programme de stage qui
mettait la Turquie dans sa mire vise à fournir un superbe
tremplin professionnel aux finissants. « Nous avons
sollicité des entreprises québécoises qui nous semblaient
présenter un potentiel sur le marché turc et nous leur avons
proposé d’aller les représenter là-bas », explique Julie
St-Pierre, coordonnatrice du Projet d’études internationales
en Turquie terminé en septembre dernier. La formule a
été avantageuse pour toutes les parties : les finissants
ont eu la chance de fourbir leurs armes à l’étranger, et
les entrepreneurs ont eu une équipe de démarchage et
d’étude de marchés à leur service à une fraction du prix
que leur aurait coûté un consultant déjà diplômé, car
seuls les frais de déplacement et de subsistance étaient
remboursés. « Le pays visé change chaque année, précise
Claire Sabourin, coordonnatrice des activités de formation
internationale de l’École des sciences de la gestion, et
cette année, c’est en Inde que les étudiants iront. »

De vos propres ailes
Un stage peut être tout à fait distinct de la formation,
c’est-à-dire amorcé à l’initiative de l’étudiant. Dans ce cas, il s’agit plutôt d’un emploi à l’étranger, que l’étudiant obtient par ses propres moyens ou par l’entremise de son institution d’enseignement. « Nous offrons un programme de placement hors Québec à nos finissants en pâtisserie, en cuisine et en cuisine actualisée, explique Gaëtan Tessier, du Centre de formation
professionnelle Relais de la Lièvre-Seigneurie, en Outaouais. Nous faisons affaire avec une agence qui
demande des frais d’inscription, qui sont cependant
remboursés si aucun emploi n’est obtenu. »

L’agence travaille essentiellement à Paris et fait affaire
avec quelques chaînes de restauration françaises comme
Hippopotamus et les brasseries Flo. Elle s’occupe
d’établir le salaire, d’obtenir le permis de travail et de
trouver un hébergement, souvent en foyer de jeunes
travailleurs.

Si vous croyez que l’on n’est jamais mieux servi que
par soi-même, adressez-vous directement à l’Office
franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ). Depuis plus de 38 ans, cet organisme oriente les jeunes de 18 à 35 ans désireux de vivre une expérience en France et les pilotent dans leurs démarches d’organisation, de financement et de suivi. Le participant peut choisir parmi une brochette de programmes. Ainsi, en collaboration avec l’organisme Le Tour des Pays d’en Haut, cinq jeunes des Laurentides s’apprêtent actuellement à intégrer des milieux de stage dans la région Rhône-Alpes (France) afin d’aller acquérir une expérience professionnelle pertinente qui leur permettra de mieux intégrer le marché de l’emploi de leur région à leur retour.

Si vos études sont terminées, participez au programme
Formation et emploi de l’OFQJ. Ce programme s’adresse aux jeunes diplômés qui ont terminé leurs études (par exemple un DEC technique en hôtellerie ou restauration) depuis au moins quatre mois et qui n’ont pas trouvé d’emploi malgré une recherche active. Le participant fait un stage pratique de 4 à 24 semaines dans une entreprise française afin d’améliorer ses chances d’insertion professionnelle une fois de retour au Québec. « Même si l’hôtellerie n’est pas un domaine nécessairement difficile à intégrer, une expérience en France peut être pertinente pour mieux évoluer
sur le marché, atteste Evelyne Lafond, chargée de
projet du programme Formation et emploi de l’OFQJ.
Nous avons récemment traité un poste de serveur-sommelier
dans une petite auberge du Cantal, en France. Le jeune qui vit une telle expérience accroît incontestablement son employabilité ! » Comme le participant collabore activement à son embauche (appel à l’employeur, préparation de curriculum vitæ et de lettres de motivation, etc.), tout le processus l’outille encore plus pour le marché du travail.

Le participant à un stage du programme Formation et
emploi peut être nourri et logé ou encore recevoir une
certaine rémunération de l’employeur. De plus, Emploi
Québec lui verse une allocation qui peut atteindre 300 $
par semaine afin d’assurer une partie des dépenses liées
au séjour. Pour participer, il suffit de vérifi er les critères d’admission au www.ofqj.gouv.qc.ca/programmes/
prog-FE.html
. « Nous faisons un suivi auprès des candidats trois mois après leur retour. En 2005, notre taux de placement général était de 81 %, c’est-à-dire que 81 % des participants avaient soit trouvé un emploi, soit décidé de retourner aux études afin de parfaire leur formation. »

Est ? Ouest ? Nord ? Sud ?
« Relativement au pays choisi, je dirais qu’il n’y a pas de barrière autre que la langue », considère Maxime Joly,
enseignante et coordonnatrice de stages au Collège Mérici de Québec. « La destination la plus populaire est bien sûr la France à cause des ententes de partenariat conclues avec des lycées français. Ceux-ci nous donnent notamment accès à
leurs banques de données, et les possibilités d’échanges de services y sont faciles à concrétiser. »

Pour les stagiaires québécois, l’Amérique du Sud est une autre destination courante, car de nombreux étudiants
ont des cours d’espagnol qui leur permettent de se débrouiller dans ce coin de la planète. « Le Chili, le Pérou, l’Équateur et bien sûr le Mexique et la République dominicaine s’ouvrent beaucoup à nos étudiants, car ceux-ci ont déjà une connaissance de base assez solide de la langue espagnole », dit Maxime Joly.

L’ITHQ ne craint pas d’aller hors des sentiers battus en
explorant depuis quelque temps l’Asie, notamment grâce
à une collaboration avec un lycée français. Cette année,
des élèves de l’Institut se sont ainsi retrouvés trois mois
en Chine, à Shenyang, au service de la chaîne allemande
Kempinski. « En Thaïlande et même à Shanghaï, on nous
propose des formules de stages fort alléchantes, note
Jean Lagueux. Les employeurs de là-bas recherchent
les jeunes Québécois, car ils ont la réputation de bien
travailler et ils parlent anglais et français. » Enfin, les
élèves qui s’intéressent davantage à l’organisation de
congrès et d’événements visent beaucoup l’Ouest du
Canada, comme Vancouver et Calgary.

Comme pour toute personne qui va à l’étranger pour la
première fois, le stage hors Québec est bien souvent
l’occasion d’acquérir une maturité qui ne s’obtient
pas en classe. « Les élèves qui sont allés à Nice l’an
dernier en sont revenus transformés ! », rappelle Jean
Lagueux.

Outre le dépaysement qui en vaut le coup, un stage d’études offre l’avantage de permettre aux jeunes de revenir avec une autre vision des choses. En cette ère de mondialisation et d’éclatement des marchés, le stage est sans contredit une excellente façon d’ajouter une corde à son arc !

Ira, ira pas ?
Pour partir en stage, il faut, comme dans le cas de tout emploi, poser sa candidature. Dans le cas d’un étudiant, l’étude de dossiers va au-delà des notes scolaires.
« L’étudiant doit notamment avoir été assidu dans ses études, atteste Maxime Joly, dont le programme de Techniques de tourisme comporte un stage coopératif qui peut se faire à l’international. On a ainsi pu constater qu’il est à son affaire et qu’il a un bon sens des responsabilités. » Il lui faut aussi une certaine autonomie, non seulement pour bien vivre son expérience une fois là-bas, mais tout simplement pour obtenir du financement avant le départ, par exemple auprès de l’OFQJ. « Tous les appelés ne sont pas élus. Le ratio est d’environ 13 sur 15 », estime Julie St-Pierre. Enfin, la détermination est une condition sine qua non, car la préparation d’un stage à l’étranger est souvent semée d’embûches qui mettent la patience à dure épreuve.

On aperçoit sur la photo des étudiants en Technique de tourisme du collège Mérici, de Québec, lors d’un stage à Xian, en Chine, en 1999.

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