Benoît Jalbert, une bible de l’alimentation
L’industrie de l’alimentation et de la restauration vient de perdre un important joueur avec le départ à la retraite de Benoît Jalbert, de Freeman Signature, que plusieurs considèrent comme une véritable bible de l’alimentation, un épicurien qui adorait son travail et qui n’hésitait pas à partager ses connaissances avec ses clients.
Il a une carrière de plus de 35 ans dans le domaine de l’alimentation. Diplômé de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) en 1978, Benoît Jalbert a commencé en travaillant dans des cafétérias. C’est au milieu des années 1980 qu’il fait ses débuts dans le domaine de la vente. Il a entre autres travaillé pour Freeman Alimentel et la Maison du Café, avant de fonder Alimentation Impact au début des années 1990 avec Charles Tanguay et François Chevalier.
En 2012, Alimentation Impact fusionne avec Freeman Signature, une compagnie de service alimentaire axée sur les ventes et le marketing située à Longueuil. Un retour aux sources, en quelque sorte, pour Benoît Jalbert, qui agit depuis comme vice-président au développement des comptes pour les chaînes... jusqu’à son départ à la retraite, prévu pour la fin janvier prochain.
« Sa vie, c’est l’alimentation »
« Benoît est un véritable passionné de l’alimentation, c’est un foodie. Sa vie, c’est l’alimentation. Lorsqu’il prépare ses vacances, il choisit d’abord les restaurants et prend ensuite l’hôtel en fonction du restaurant. Son passe-temps, c’est l’alimentation, c’est d’aller essayer des restaurants », raconte Danny Morin, qui a travaillé avec Benoît Jalbert pendant plusieurs années, étant devenu actionnaire d’Alimentation Impact au moment du regroupement avec Freeman Signature.
Les deux hommes sont partenaires depuis 2012, et Dany Morin a quelques anecdotes savoureuses à propos de son collègue. « Quand tu vas manger au restaurant avec Benoît, prépare-toi, parce que ça se peut que tu manges trois entrées, deux plats principaux et trois desserts ; il veut tout essayer… »
Pour expliquer les succès de son collègue dans la vente, Dany Morin souligne qu’il amenait beaucoup d’idées. « Avant la venue d’Internet, Benoît était un voleur de menus. À chacun de ses voyages aux États-Unis ou en Europe, à chaque restaurant où il allait - et ça pouvait aller jusqu’à six dans une journée -, il partait avec le menu. Il revenait de vacances avec une valise pleine de menus ; il partait d’ailleurs en voyage avec une valise supplémentaire pour ça. À sa retraite, je pense qu’il va continuer à faire la même affaire ; c’est juste qu’il ne sera plus payé ! »
Un consultant pour ses clients
Denis Dupuis est chef corporatif pour les restaurants La Cage – Brasserie sportive depuis 23 ans, et a également travaillé avec Benoît Jalbert. « Mon premier rendez-vous avec un fournisseur, c’était avec lui. J’étais intimidé de rencontrer ce monsieur, qui était fort sympathique ! C’est devenu avec les années une référence pour moi : même si je ne prenais pas ses produits, je l’appelais pour savoir s’il connaissait un produit et ce qu’il en pensait. C’est vraiment une bible, avec un humour incroyable. J’ai eu la chance de voyager beaucoup avec lui. Il m’a appris beaucoup sur l’alimentation. »
Le chef se dit convaincu qu’il n’existe personne d’autre comme Benoît Jalbert. « Benoît, c’est une référence très professionnelle. Je vois sa retraite comme la fin de quelque chose. Je le croisais presque toutes les semaines ; je suis souvent allé avec lui découvrir d’autres restaurants. »
Le chef corporatif du Groupe MTY, Alain Desmeules, demandait régulièrement conseil à Benoît Jalbert. « J’ai fait l’ITHQ en même temps que lui ; on se connaît depuis longtemps ! C’est un gars très serviable qui adorait ce qu’il faisait. Parler avec lui de produits est toujours intéressant. C’est une personne à qui on peut se fier. Il connaît tout le monde et il prend le temps de bien voir les choses dans les salons. Et surtout, c’est un épicurien... »
