Vandalisme au restaurant 3734 : « On ne va pas céder »
Le restaurant 3734 a, une nouvelle fois, été victime d’un impressionnant acte de vandalisme dans la nuit de mercredi à jeudi. Les responsables de l’établissement refusent de céder à la panique ou de baisser les bras et ont rapidement annoncé qu’ils accueilleraient, malgré tout, leurs clients ce jeudi soir. Maxime Tremblay, l’un des trois associés, confie toutefois qu’une certaine lassitude s’installe.
HRImag : Maxime Tremblay, pourriez-vous décrire ce qui s’est passé la nuit dernière ?
Vers 2 heures du matin, un ou des individu(s) a/ont défoncé l’une des vitrines, sans doute avec un extincteur. Un dispositif a ensuite explosé et fait gicler de la peinture blanche dans notre commerce. Les sols, les murs, les tables, les banquettes, …, tout l’intérieur était recouvert de peinture à notre arrivée ce matin.
Ce n’est pas la première fois que le 3734 est ainsi visé ?
Non, il y a quelques mois, une trentaine de personnes avaient attaqué notre épicerie, située dans le bâtiment voisin : la moitié d’entre eux avaient volé de la nourriture pendant que les autres barbouillaient la façade de tracts. Ils disaient vouloir prendre aux riches pour redonner aux pauvres.
Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
Je suis partagé. D’un côté, il y a une profonde fatigue : vous connaissez le travail et les efforts que demande la restauration. Avec les travaux dans la rue Notre-Dame, on ressentait déjà une certaine lassitude. On n’avait donc définitivement pas besoin de ça… C’est décourageant. Mais d’un autre côté, on se dit que c’est l’œuvre d’individus isolés, d’une minorité.
Pourquoi avoir décidé d’ouvrir ce jeudi soir ?
Ce n’était pas une décision facile, ni unanime. Mais on souhaite rester positifs. On sait que ce ne sera certainement pas notre meilleur service mais il fallait reprendre rapidement nos activités. Leur montrer qu’on ne va pas céder.
Avez-vous eu le temps de tout nettoyer et réparer ?
Ce n’est pas parfait. Il reste des traces. Mais on sera opérationnel.
Allez-vous prendre des mesures pour mieux protéger votre établissement ?
On avait déjà des caméras de surveillance au départ. On avait à nouveau réfléchi à ça après le premier incident. On verra. Il est trop tôt pour parler de sécurité.
Comprenez-vous les motivations des vandales ?
(Soupirs) Je n’ai pas trop envie de leur accorder de l’importance. Dans toutes les villes d’Amérique du Nord, à Québec comme à Montréal, vous avez des quartiers qui bougent, qui se transforment, qui évoluent. C’est une logique qui nous dépasse. Nous, on fait de la restauration : vous pensez vraiment que nous contrôlons les loyers, les hausses de taxes, les dossiers du logement social ? Ces gens ne s’attaquent pas aux bonnes personnes.
Avez-vous songé à une fermeture du restaurant ou à son déménagement dans un autre quartier ?
Pas une seconde ! On est bien ici, on est heureux. Pourquoi partirions-nous ?
(Crédit photo : Restaurant 3734)
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