brightness_4
 

L’utilisation des huiles essentielles pures en cuisine

 
26 février 2009

Il est possible de cuisiner avec des huiles essentielles à l’état pur. Plusieurs cuisiniers le font déjà. Pour sa part, Lucie Mainguy, propriétaire du fabricant et importateur Aliksir, conseille de commencer avec des huiles essentielles pré-diluées, telles que Les Arômes de Saba, pour se familiariser avec le produit. « Ça diminue beaucoup le risque de maladresse », croit-elle. L’herboriste a vu trop souvent des clients qui connaissent des échecs avec les huiles pures abandonner leur utilisation par la suite. Elle préfère s’assurer qu’ils obtiennent du succès avec le produit facile à utiliser avant de se lancer eux-mêmes dans le dosage des huiles pures.

De quoi devrait-on s’assurer avant de travailler avec les huiles essentielles pures ?

Avant de choisir une huile essentielle pure, il faut avant tout s’assurer qu’elle soit propre à la consommation. Pas question d’aller à la pharmacie du coin et d’acheter n’importe quel produit se vantant d’être une huile essentielle ! En effet, certains produits sont destinés à un usage exclusivement cosmétique ou de loisir et contiennent des produits non comestibles.

En l’absence de documentation à ce sujet accompagnant les produits que vous désirez acheter, la meilleure façon de s’assurer que des huiles essentielles pures sont comestibles est sans doute de contacter le fabricant ou le distributeur et de lui demander de vous certifier l’innocuité de ses produits, par écrit de préférence, ainsi que de vous indiquer le dosage maximal recommandé, s’il y a lieu. Vous pourriez aussi vous adresser aux aromathérapeutes qui travaillent dans certains magasins d’aliments naturels. Toutefois, ces derniers étant spécialisés dans l’usage thérapeutique des huiles plutôt que dans leur usage alimentaire, il se peut qu’ils ne puissent pas ou ne veuillent pas vous conseiller dans ce domaine. Tant que l’usage des huiles essentielles en alimentation ne sera pas plus répandu dans la population, le contact avec le fabricant est à privilégier pour s’informer sur l’innocuité des produits.

mail

Abonnez-vous à nos infolettres

Chaque semaine, recevez nos dernières nouvelles dans votre boîte courriel.

Si un fournisseur n’est pas certain de l’innocuité alimentaire de son produit, mais qu’il aimerait bien vous en vendre pour cuisiner, il peut demander une lettre d’opinion à ce sujet auprès de Santé Canada, qui émettra cette lettre gratuitement pour chacune des huiles en cause.

À la recherche de la bonne dilution

Les huiles essentielles pures étant extrêmement concentrées, il faudra s’assurer de les diluer convenablement avant de les intégrer à une préparation. « Une chef m’a déjà avoué avoir mis 1,5 ml d’huile essentielle pure de lavande dans une recette de 1 L, raconte Pierre Boivin, responsable du marketing et du développement des produits alimentaires chez Aliksir. Elle a dit avoir trouvé son expérience plutôt traumatisante. Après avoir assisté à l’un de nos ateliers, elle a compris qu’elle en avait utilisé 500 fois trop ! ». Souvent, même une seule goutte d’huile sera trop intense pour être intégrée à une recette. Antoine Rigault, président du fabricant et importateur d’huiles essentielles Union Nature, qui commercialise les huiles essentielles Divine Essence, nous a donné une petite astuce pour arriver à obtenir des quantités minimes d’huile : il s’agit d’aller chercher dans la bouteille une fraction de goutte en y trempant une aiguille. Toutefois, cette méthode a ses limites, puisqu’elle ne permet pas de mesurer les quantités précisément.

Comme les huiles essentielles sont insolubles dans l’eau, et aussi dans le but de protéger le système digestif, le mieux sera de les incorporer dans un corps gras, comme de l’huile, du beurre ou de la mayonnaise. Il y a toutefois un hic : il faut trouver le bon taux de dilution pour chaque huile utilisée parce qu’aucune ne possède la même intensité. De plus, une même huile peut voir son intensité varier d’une marque à l’autre et même d’une année à l’autre au sein de la même marque.

Des produits à utiliser avec précaution

Beaucoup d’huiles pures sont dermocaustiques, c’est-à-dire qu’elles peuvent provoquer des dommages à la peau tout en causant une sensation de brûlure. C’est le cas notamment des huiles d’origan, de cannelle, de clou de girofle et de sarriette. « Quelques chocolatiers nous achètent de l’huile de cannelle vraie. Cette huile est extrêmement dermocaustique. Vous ne pourriez pas tolérer une goutte pure sur le poignet », avertit Antoine Rigault. Aussi, s’il vous arrivait par accident de vous éclabousser avec une huile dermocaustique, il faut utiliser de l’huile végétale – et non de l’eau – pour nettoyer la zone attaquée. « Il faut appliquer l’huile végétale assez rapidement parce que l’huile s’évapore très rapidement, conseille Lucie Mainguy. Si l’huile entre en contact avec un oeil, c’est le même principe, on met une goutte d’huile végétale dans l’oeil. »

À noter : Une fois qu’elle sont bien diluées dans de l’huile végétale, les huiles dermocaustiques deviennent tout à fait inoffensives.

Certaines huiles, comme celle de cèdre blanc, peuvent aussi être neurotoxiques à haute dose ou en usage prolongé. D’autres encore peuvent provoquer l’avortement d’une femme enceinte. Toutefois, une fois diluées correctement et incorporées à des kilos de préparations alimentaires, on est très loin d’obtenir une puissance qui pourrait causer un tel tort.

À lire aussi !

f i i
© VRTKL.media (9405-7759 Québec inc.) 2012-2024 Tous droits réservés.
HRImag est un média francophone (site Web et magazine papier) qui offre de l'information de pointe sur l'industrie des HRI (hôtels, restaurants et institutions).






arrow_right
Semaine #16
5.74 %arrow_drop_up
0.02 %arrow_drop_up
5.00 %arrow_drop_up
De quoi s'agit-il ?
Cliquez ici