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Parti Culinaire du Québec : Le Chef Thémis Premier ministre ?

 
26 mai 2017 | Par Pierre-Alain Belpaire

Enseignant à l’ITHQ, connu et apprécié du grand public, le Chef Thémis, de son vrai nom Jean-Louis Thémistocle Randriantiana, a confié ce jeudi au journal La Presse son intention prochaine de fonder son propre organe politique, le Parti Culinaire du Québec. Depuis cette annonce, le téléphone du jovial cuisinier ne dérougit pas. « Je ne m’attendais pas à ce que ça prenne une telle ampleur, confie-t-il. Je voulais garder ça secret encore quelque temps... Mais tant pis ! »
 
 
HRImag : Chef Thémis, êtes-vous sérieux ou est-ce une blague particulièrement réussie ?

Non, je suis sérieux. À 100% sérieux.

On a pourtant un peu de mal à vous croire…

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À la base, je dois avouer que moi-même, je prenais ça un peu à la légère, que je voyais ça comme une joke, un projet fou. Et finalement, quand j’y réfléchis bien, ce serait parfaitement cohérent avec les idées que je tente d’enseigner depuis des années aux élèves de l’ITHQ, avec le message qui est mien depuis tant de temps.

Quel message ?

Celui qu’un cuisinier ne doit pas rester derrière ses fourneaux, qu’il peut – et doit – aborder des sujets comme le développement durable, les crises humanitaires, l’écologie… Il est l’un des mieux placés pour discuter de ces thématiques-là.

Ce parti politique, c’est une idée en l’air ou un projet concret ?

C’est pas mal concret : j’ai fait enregistrer le nom auprès du Directeur général des élections du Québec (DGEQ). Avec notaire, signatures et tout et tout.

Êtes-vous un passionné de politique ?

Pas du tout. Je m’y intéresse un peu comme tout le monde mais je ne suis pas une bête de politique, loin de là. Pourtant, l’idée d’une gastronocratie trotte dans ma tête depuis quelques années déjà.

« Gastronocratie » ? Vous nous devez une explication !

(rires) C’est une invention, je vous rassure. Un néologisme. Mais qui résume bien mon projet politique. Le véritable objectif d’un élu devrait être le bonheur de la population, de la société. Et quel meilleur chemin pour y parvenir que la nourriture, le terroir, le partage des aliments… ? Les cuisiniers se sentent généralement très concernés dès qu’on touche aux terres, à la planète. Pensez au dossier des pipelines par exemple. Si un projet menace des terres cultivables ou des produits comestibles, il faudrait immédiatement l’oublier et passer à autre chose.

Imaginons : vous devenez Premier ministre…

(rires)

J’ai dit « Imaginons »… Quelles seraient vos priorités ?

La santé, le développement durable, l’écologie… Autour de la nourriture gravitent bien d’autres domaines, comme l’économie, l’éducation, le tourisme…

Quelles seraient vos premières mesures concrètes ?

Je me pencherais tout d’abord sur le dossier de la nourriture servie dans les hôpitaux et CHSLD. C’est une catastrophe, une honte. J’ai subi une lourde opération voici quatre ans. Ce qui a failli me faire mourir, ce ne sont pas les interventions médicales, c’est la nourriture qu’on m’a servie durant mon séjour à l’hôpital. Enfin, si on peut appeler cela de la nourriture… Le bonheur et la santé des Québécois passent par leur assiette. Les politiciens semblent l’avoir oublié.

D’autres mesures concrètes ?

Dans les écoles du Québec, j’instaurerais des cours de cuisine obligatoires dès le plus jeune âge. Mon gouvernement revaloriserait aussi les métiers d’agriculteur et de cuisinier. Autre mesure importante à mes yeux : l’abolition de la TPS pour tous les restaurateurs travaillant des produits locaux et bios, pour les véritables artisans… L’idée de fermer tous les commerces le dimanche, restaurants compris, permettrait de remettre la famille et l’humain au centre des préoccupations, de se retrouver, de prendre le temps de se parler.

Et dans votre gouvernement, on trouverait qui ?

Il est bien trop tôt pour vous donner une liste de noms ! Je vais aller voir des amis, des confrères pour savoir s’ils sont prêts à embarquer dans cette aventure. Je rêve de voir des Normand Laprise, Martin Picard ou Charles-Antoine Crête se joindre à ce projet. Et pourquoi pas Sœur Angèle ? Il me faudra des gens motivés par cette recherche du bonheur.

Comment réagissent vos collègues de l’ITHQ ?

Ils en rigolent, bien sûr. Mais après réflexion, ils se rendent compte que ce n’est peut-être pas aussi fou que cela en a l’air…

Vous souhaitez prendre votre retraite en juin 2018, les élections générales auront lieu en octobre 2018. Cela vous laisse du temps pour convaincre…

(il coupe) … et surtout pour organiser toutes mes idées !
 
 
 
(Crédit photo : Facebook)

Mots-clés: Québec (province)
Chef
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