« Moi et la Caisse populaire sommes propriétaires du Manoir Bécancourt depuis le 1er décembre 2004. C’était le jour de mon anniversaire et je me suis payé un beau cadeau », annonce fièrement Jasmine Hébert. Dynamique, vivante et vivifiante, taillée sur mesure pour ce métier qu’elle adore, Jasmine gère aujourd’hui les destinées du Manoir Bécancourt avec l’assurance que lui confère la certitude d’avoir fait le bon choix et de faire du mieux qu’elle peut, c’est-à-dire fort bien.

Pendant ses études, elle travaille au manoir de ses parents, en commençant au bas de l’échelle, sans sourciller. En 1994, elle entreprend un cours en tourisme
à Trois-Rivières, mais se rend compte bien vite que ce n’est pas pour elle. Elle bifurque donc en gestion hôtelière au Collège Mérici, à Québec, et trouve sa voie.
Elle peut dès lors, pendant trois ans, joindre la pratique
à la théorie en continuant de boulonner au manoir. Ce
cours terminé, elle s’inscrit en sommellerie à l’Institut de
tourisme et d’hôtellerie du Québec, à Montréal, sous la
direction de Jean-Luc Jault, ce qui lui permet d’effectuer
un stage en France. Elle part ensuite pour Vancouver afin d’apprendre l’anglais, puis s’envole vers Londres, où elle restera deux ans.

Des dix hôtels que la chaîne Radisson Edwardian possède à Londres, Jasmine en fera trois, passant de gérante de restaurant à directrice de la restauration avec une quarantaine d’employés de toutes nationalités sous
ses ordres. Après son aventure londonienne, elle fait un
saut à Dubaï aux Émirats Arabes Unis et hésite quelques
jours, se demandant si elle va y rester pour travailler ou
rentrer au Québec. Elle décide de rentrer et ne l’a jamais
regretté. Elle amène avec elle Mario Vianni, un Italien
rencontré à Londres, son compagnon de vie depuis. « Une belle histoire d’amour... », avoue-t-elle.

Les tourtereaux n’en finissent pas de savourer leur
bonheur dans ce beau coin de pays, le village de
Bécancour, situé en bordure de la rivière du même nom.
Le manoir, une superbe maison victorienne, compte cinq
chambres et une salle à manger de belle réputation. Après l’avoir acheté, Jasmine et Mario l’ont entièrement
rénové. « Le rêve de mes parents et le mien s’est enfin
réalisé, commente Jasmine. Le manoir reste dans la
famille. Mario et moi avons une passion commune pour
la gastronomie et trouvons fantastique de mettre à profit
nos talents dans l’entreprise familiale. »

Jasmine gère un personnel de 14 personnes en haute saison et de 5 en basse saison. « Avec équité et flexibilité, insiste-t-elle. Le secret, c’est d’avoir de bons employés sur qui l’on peut compter. Des gens qui ont du coeur au ventre. Certains membres de mon personnel sont là depuis dix et quinze ans. » Ainsi, la châtelaine et son amoureux, grands voyageurs devant l’Éternel, peuvent-ils s’évader encore : l’été dernier, ils ont visité la Grèce.

À ceux qui se destinent à ce beau métier, Jasmine leur
dit que ça vaut drôlement la peine de mettre l’effort et
l’énergie nécessaires pour y arriver. « Il ne faut surtout
pas avoir peur de travailler fort, de commencer au bas de l’échelle, à la plonge s’il le faut, comme je l’ai fait. » Inutile d’ajouter qu’elle ne craint pas de prêcher par l’exemple, c’est-à-dire travailler de longues heures et
en faire toujours un peu plus. « Pour qu’un employé soit
heureux, il faut qu’il sente qu’on l’utilise au mieux dans
son travail, conclut Jasmine. Et un employé heureux, ça
paraît tout de suite, ça rend tout le monde heureux, y
compris les clients. »

Jasmine Hébert, bienheureuse châtelaine !