Les transformateurs laitiers inquiets
Un projet de nouvelle réglementation annoncé le 7 février dernier par le ministre fédéral de l’agriculture, Chuck Strahl, risque de bouleverser l’industrie du fromage et, par ricochet, les services alimentaires et les consommateurs. S’il est adopté, il obligerait les transformateurs de produits laitiers à acheter davantage de lait cru riche en matières grasses pour produire leurs fromages, en restreignant ou en interdisant l’emploi de certains ingrédients laitiers tels que les protéines laitières, la poudre de lait écrémé et les concentrés de protéines de lactosérum. Ce projet vise à répondre aux préoccupations de l’industrie laitière concernant l’utilisation de plus en plus répandue de ces concentrés dans la fabrication du fromage et d’autres produits laitiers.
L’Association des transformateurs laitiers du Canada (ATLC) s’est prononcée contre le projet de réglementation et a demandé au gouvernement de suspendre le processus immédiatement. L’ATLC a expliqué, par le biais d’un communiqué émis le 1er mai, les inconvénients d’une telle réglementation. Selon l’ATLC, l’achat de plus gros volumes de lait cru augmenterait en outre les coûts de production, ce qui mènerait inévitablement à une augmentation des prix du fromage canadien. Elle prévoit notamment une augmentation de 300 millions de dollars des coûts du fromage répercutée sur le secteur de la restauration et des services alimentaires.
Par ailleurs, les fromages importés seraient également touchés par ces mesures. Selon les estimations de l’ATLC, 30 % des fromages importés ne seraient pas conformes aux nouvelles normes, ce qui limiterait l’accès à certains fromages de spécialité appréciés des consommateurs. L’ATLC estime que la nouvelle réglementation pourrait avoir pour effet d’entraîner une diminution de la consommation de fromage ce qui, selon l’association, ne pourrait que nuire à l’industrie laitière canadienne.
Communiqué d’Agriculture Canada sur la nouvelle réglementation