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Yvon Creton : « Passer le flambeau aux héritiers »

 
8 mai 2017 | Par Catherine Maisonneuve

Un vendredi soir où je me suis retrouvée par hasard au Gladstone, un bistro de quartier situé à Westmount, j’ai remarqué un grand gaillard au sourire contagieux qui se promenait de table en table pour saluer les clients, pour la plupart des habitués. Yvon Creton était, jusqu’à tout récemment, chef exécutif et propriétaire du restaurant avec ses deux fils, Maxime et Raphaël. Selon le restaurateur, le Gladstone est « l’héritage qu’il lègue à ses enfants ». « Il est temps de passer le flambeau à la relève », glisse celui qui a récemment nommé, au titre de chef exécutif, Collin Strohbach, anciennement avec le groupe Europea. Aujourd’hui, c’est donc Collin qui veille au menu, Maxime et Raphaël qui veillent aux opérations, pendant qu’Yvon, lui, veille sur « tout le monde ».

« J’ai ouvert le Gladstone surtout pour mes deux garçons que j’allais former pour prendre la relève, confie Yvon Creton. J’aurais trouvé ça dommage qu’ils aillent travailler pour quelqu’un d’autre, avec toute l’expertise qu’ils ont acquise en travaillant avec moi en restauration. Je voulais qu’ils soient leurs propres patrons. »

Le père de famille confie avoir mis à la porte son plus jeune à deux reprises au temps de L’Aventure, le restaurant qu’il a opéré pendant trente ans dans le Vieux-Montréal. « C’est le meilleur moyen de savoir s’ils veulent vraiment être là et s’ils sont sérieux dans leurs démarches, selon moi. Aujourd’hui, Raphäel s’occupe du pub parce que ça lui convient plus et qu’il est heureux derrière le bar. »

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Après trois décennies en restauration en tant que chef-propriétaire, Yvon Creton confie avoir beaucoup appris par essai-erreur. Celui qui a initialement ouvert Chez Alexandre avec son frère, Alain Creton, en 1987, puis qui a ouvert seul L’Aventure de 1989 à 2014, et finalement le Glastone, est prêt à céder les rênes. « Au tout début, mon menu était prétentieux. Trop haut de gamme, trop de fla-fla... Ça ne marchait pas. À l’ouverture du Gladstone, j’avais une équipe de première classe en cuisine, qui me coûtait la peau des fesses. Mais les clients ne venaient au restaurant qu’une fois par mois. Ça ne fonctionnait pas. On me disait : “C’est bon mais...” et c’est le “mais” qui m’a sonné une cloche. »

En 2014, un dégât d’eau a provoqué la fermeture temporaire du restaurant. Il n’en fallait pas plus pour que le restaurateur décide de changer du tout au tout. « Tu sais, on fait des erreurs dans la vie. Encore à mon âge... Je me suis donc adapté à ce que le client voulait : de la bonne nourriture sans fla-fla. Aujourd’hui, je dis à mes gars : on ne cuisine pas pour soi, on cuisine pour le client. »

C’est maintenant le chef Collin Sthrohbac qui signe les menus du restaurant, mais Yvon Creton a encore son mot à dire, bien sûr... « Récemment, le chef m’a présenté un plat et je lui ai dit : il n’en est pas question ! Mon fils Maxime est revenu à la charge en essayant de me convaincre que c’était une bonne idée, au final, de servir ce plat, qu’on pourrait faire ça et ça... J’ai fini par dire oui. »

(Crédit photo : Le Gladstone)

Pour suivre le Gladstone :

Mots-clés: 06 Montréal
Restauration

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