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Vent de jeunesse à l’auberge du Mange Grenouille

 
28 avril 2021 | Par Laurence-Michèle Dufour
Crédit photo: Mange Grenouille

Ce sont finalement Mélissa Gagné et Mathieu Deschênes qui ont fait l’acquisition de l’auberge du Mange Grenouille, cette institution située au Bic dans le Bas-Saint-Laurent. Les jeunes trentenaires, originaires de Matane et de Rivière-du-Loup, retrouvent ainsi leur région natale après avoir parcouru la province pendant près d’une dizaine d’années pour occuper différents postes de service client au sein de la chaîne hôtelière Fairmont. C’est d’ailleurs au tout début de cette aventure, alors qu’ils sont tous deux à l’emploi du Château Frontenac, qu’ils tombent non seulement amoureux de la profession mais aussi l’un de l’autre.

C’est exactement ce qu’il fallait pour charmer les propriétaires du Mange Grenouille, qui avaient fait l’annonce de sa mise en vente en 2015. Toujours à la barre du restaurant et de l’auberge auxquels ils avaient donné vie 25 ans auparavant, Carole Faucher et Jean Rossignol ne se disaient alors pas pressés de passer le flambeau. Le couple recherchait la bonne relève pour ce bâtiment centenaire, reconnu pour ses parures théâtrales et excentriques.

« On ne transformera jamais cet espace en hôtel-boutique blanc. Au contraire, les gens viennent dans cette auberge parce que c’est chaleureux, parce qu’on s’y sent comme à la maison », rassure aussitôt Mélissa Gagné. Le couple échelonnera les modifications qu’il souhaite apporter à l’établissement sur les deux à trois prochaines années. « On sait qu’il y a beaucoup de gens attachés à l’auberge et on ne souhaite pas les brusquer », renchérit Mathieu Deschênes.

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Dépoussiérer les meubles

Pas de rénovations majeures au calendrier, mais exit la touche plus théâtrale des propriétaires précédents. Les nombreux mannequins et fleurs de soie qui ornaient l’endroit ont été retirés afin d’épurer le décor et de mettre en valeur les boiseries d’origine et l’immense tête de cheminée qui trône à l’étage. Deux logos distincts, pour représenter chacune des sphères d’activités de l’entreprise, ont été créés à partir du logo original. De nouveaux logiciels de réservations plus performants ont également été installés.

Le couple souhaite uniformiser les 22 chambres que compte l’auberge, dont certaines possèdent leurs propres thématiques. « On veut donner un petit feeling d’hôtel à l’auberge et apporter encore plus de confort aux chambres », précise Mathieu Deschênes, qui s’attaque d’abord à la literie et aux couettes. Les jeunes entrepreneurs se tournent d’ailleurs vers l’entreprise DecorHom, située à L’Isle-Verte et dont la confection des produits se fait entièrement dans le Bas-Saint-Laurent, pour habiller tant les lits de l’auberge que les tables du restaurant.

À table

« On veut se comparer à ce qui se fait de bien et de convivial dans les grands centres, tout en gardant une touche régionale. L’hospitalité du Bas-Saint-Laurent et les nombreux produits locaux seront toujours mis en lumière, mais dans un cadre un peu moins protocolaire qu’avant », détaille Mélissa Gagné. À la recherche d’un chef depuis quelques mois, le couple a finalement trouvé la perle rare pour prendre en charge la cuisine de son restaurant, malgré la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans le milieu.

Originaire de Rimouski, le nouveau chef exécutif Antoine Landry souhaitait lui aussi faire un retour dans sa région natale, après avoir parfait ses armes auprès de plusieurs chefs de renom tels que Pierre Joubaud (Les Botanistes), Arnaud Marchand (Chez Boulay), Jean-Luc Boulay (Le Saint-Amour) et Johanne Vigneau (La Table des Roy). On lui confie maintenant la mission de redonner un coup de jeunesse à la table du Mange Grenouille.

Les propriétaires souhaitent prendre le temps qu’il faut pour épauler le chef dans la mise en place de son nouveau terrain de jeu et de sa future brigade, qui est encore à recruter. Les réservations de l’auberge, qui vont bon train, leur assurent déjà d’atteindre le seuil de rentabilité nécessaire pour cette première saison « Ça détend un peu. Si on avait juste le restaurant, on serait plus inquiets. Ce n’est déjà pas évident un restaurant saisonnier, alors s’il fallait en plus le rouler à seulement 50 % de sa capacité ! », s’exclame Mathieu Deschênes.

Avec ses quelque 70 places en salle à manger et 40 de plus en terrasse - avec vue sur le fleuve -, le restaurant profitera cette année encore de la présence du sommelier Martin Saucier et de sa « carte des vins exceptionnelle ». Un détail qui avait d’ailleurs charmé le couple d’épicuriens. « Je me suis occupé pendant un an du programme de vins au Château Frontenac, mais honnêtement, on est tellement contents que Martin reste avec nous ! confie Mathieu Deschênes. Je peux lâcher prise là-dessus ; je vais plus avoir besoin de couper des patates que de servir du vin. On s’attend à ça, et s’il faut faire les chambres et la plonge, on va le faire. Ça fait partie de l’art de recevoir, il y a du travail et on est prêts. »

Le couple se croise les doigts et espère pouvoir lancer sa saison le 7 mai comme prévu, mais s’attend à ce que la situation actuelle puisse en repousser l’ouverture officielle.

Pour suivre l’Auberge du Mange Grenouille :

Mots-clés: 01 Bas-Saint-Laurent
HRI - Général

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