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Veille de tempête (5/5) : « Pour nous, la COVID a été une bénédiction »

 
28 septembre 2020 | Par Pierre-Alain Belpaire

Ils y ont mis leurs efforts, leur envie, leur énergie, leurs économies : dans les derniers instants de 2019 et les premières longueurs de 2020, plusieurs entrepreneurs se sont investis corps et âme pour ouvrir ou reprendre l’établissement de leurs rêves. Mais quelques semaines plus tard, une pandémie s’abattait sur le Québec et sur la planète entière. Comment ceux qui venaient à peine d’inaugurer leur restaurant, leur auberge ou leur hôtel ont-ils affronté cette terrible tempête ? HRImag donne la parole à cinq d’entre eux.

Épisode 5 : Nicholas Allan, La Knowlton Co., Knowlton
 

« Je déteste dire cela, mais la COVID-19 nous a aidés. Je ne sais pas qui sont les autres établissements auxquels vous donnerez la parole dans votre série d’articles, je me doute que je serai sans doute le seul à dire cela, mais c’est comme ça ! »

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Et Nicholas Allan a bien raison : le discours du cofondateur de La Knowlton Co. tranche particulièrement avec les avis des restaurateurs, hôteliers et aubergistes lus et entendus au cours des derniers mois.

En novembre 2019, aux côtés de son père, l’homme ouvre les portes de sa microbrasserie lovée dans le village éponyme. L’objectif est double : se faire plaisir et brasser des petits trésors capables de séduire tant le touriste curieux que le consommateur du coin. « On ne tenait pas à être simplement une micro de village, on voulait parvenir à amener, dans ce village, des personnes extérieures », indique celui qui se forma notamment dans les coulisses de la Brasserie Dunham.

Les premières semaines sont bonnes. Très bonnes. Les résidents de la petite localité des Cantons-de-l’Est et les visiteurs de passage réservent un excellent accueil au nouveau venu. Même au cœur de l’hiver, la salle à manger ne désemplit pas. « On avait de 1000 à 2000 clients par semaine, ça roulait très bien », confirme Nicholas Allan.

Mais la rumeur d’une mystérieuse pandémie sévissant en Asie parvient aux oreilles des deux propriétaires. « On en avait parlé entre nous dès Noël. Mais ça nous paraissait tellement loin. » Pourtant, au fil des semaines, la menace se précise. Et quand le virus débarque sous nos latitudes, contraignant Nicholas Allan et ses équipes à fermer leur salle à manger, le responsable est persuadé que cette parenthèse sera de courte durée. « Deux à trois semaines, tout au plus », glisse-t-il.

« Prendre le temps »

La parenthèse durera finalement plus de trois mois. Si la grande majorité des acteurs de l’industrie des HRI ont difficilement traversé le printemps dernier, Nicholas Allan avoue que son entreprise n’a presque pas souffert de ce (premier) confinement. Grâce à quelques ajustements et à une bonne stratégie de communication, La Knowlton Co. enregistrait en effet de « très bons » volumes de ventes. « Les ventes de bières en fûts, même si elles sont idéales en termes de coûts, ne sont pas indispensables à la vie de la brasserie : les canettes nous offrent moins de marge, certes, mais ça reste très correct », explique-t-il.

Et l’entrepreneur de répéter, presque gêné, que la pandémie fut, pour lui, une « bénédiction ». « C’est très bizarre à dire, je le sais, mais ça nous a permis de prendre notre temps, de réévaluer plusieurs choses, de refaire nos plans, notre comptabilité, l’administratif, de recalculer nos dépenses, … Pour nous, et j’insiste sur le "nous", ce n’était pas la fin du monde. »

Lorsque le gouvernement autorisait mi-juin la réouverture des salles à manger, les responsables de La Knowlton Co. choisissaient d’attendre avant de rallumer leurs fourneaux et préféraient faire appel à des foodtrucks de la région. Durant les chaudes semaines estivales, la vaste et paisible terrasse située à l’arrière de l’établissement permettait, elle aussi, de convaincre nombre de visiteurs de venir s’y désaltérer.

Alors qu’une deuxième vague déferle sur le Québec, la microbrasserie pourrait prochainement être contrainte de fermer à nouveau ses portes. Nicholas Allan en est bien conscient. Mais l’homme refuse de paniquer. « Ça ne me stresse pas plus que ça. Si ça arrive, on repoussera la réouverture du restaurant et on continuera à vendre nos bières en canettes », souligne l’entrepreneur. Avant de conclure, dans un souffle : « Je suis d’un naturel très positif… » On n’en doutait pas vraiment.

(Photo : gracieuseté Nicholas Allan / Facebook La Knowlton Co.)
 

Pour relire les autres articles de cette série :

Mots-clés: 16 Montérégie
Alcool
Restauration

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