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Une brasserie en Saskatchewan crée un espace pour les vaccinés

 
22 février 2022
Crédit photo: Bushwakker

En entrant dans la brasserie Bushwakker, Darlene Woywoda a cherché la section réservée pour les personnes vaccinées. Mme Woywoda, âgée de 69 ans, rencontrait des amis et ils ont décidé de dîner dans la salle Arizona - un espace de 50 places réservé à la clientèle entièrement immunisée contre la COVID-19. Le sentiment de Mme Woywoda rappelait l’époque où les hôtesses saluaient les convives avec la phrase « Fumeur ou non-fumeur ? » avant que les cigarettes ne soient interdites dans les restaurants. « Mon mari et moi parlions du fait que les entreprises devront faire quelque chose comme cela avec la vaccination contre la COVID-19, a déclaré Mme Woywoda. Sauf que la fumée peut s’infiltrer d’une zone à l’autre, alors qu’ici l’air est plus contenu. »

La salle Arizona à la brasserie Bushwakker était autrefois un espace réservé aux fêtes d’anniversaire et de départ à la retraite, jusqu’à ce que la pandémie de COVID-19 frappe. Selon le gérant de l’établissement, Grant Frew, les clients ne voulaient plus se rassembler en grands groupes. La salle est désormais réservée à l’usage exclusif des personnes entièrement vaccinées - bien que la Saskatchewan ait mis fin à l’obligation de présenter son passeport vaccinal le 14 février. Les avantages de la salle Arizona comprennent des toilettes privées, des serveurs entièrement vaccinés et un système de ventilation séparé de la salle principale du restaurant, qui peut accueillir 200 personnes supplémentaires, vaccinées et non vaccinées.

« On m’a dit de ne jamais introduire de politique et de religion dans un bar, mais cela a semblé se produire par inadvertance, ce qui a suscité pas mal de controverses », a souligné M. Frew. Le Bushwakker a introduit la section pour les vaccinés après que les clients de longue date de la brasserie, en activité depuis 31 ans, eurent affirmé qu’ils ne reviendraient pas avant un certain temps en raison du retrait par la province du passeport vaccinal. « Quand j’ai entendu cela, cela ne m’a pas fait me sentir très bien évidemment. Nous essayons de nous sortir de cette catastrophe économique causée par la pandémie à l’ensemble du secteur de la restauration, a déclaré M. Frew. Nous avons pensé : pourquoi ne pas créer cet espace où ils peuvent se sentir en sécurité et à l’aise, car c’est toujours tout ce que nous voulons faire ? »

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Adapter son modèle pour répondre aux besoins

Le président de l’Association de l’hôtellerie et de l’hospitalité de la Saskatchewan, Jim Bence, dit qu’il s’agit d’une bonne idée. Selon lui, « chaque exploitant doit prendre des décisions qui sont dans le meilleur intérêt de son entreprise ». Il a ajouté que la brasserie Bushwakker est, jusqu’à présent, unique dans son approche. « Bushwakker répond à ce que leurs clients leur disent et adapte son modèle pour répondre à ce besoin », a ajouté M. Bence.

Si la plupart des gens ont salué la décision de la brasserie, il y a eu des réactions mitigées sur internet. Des personnes ont suggéré que l’entreprise faisait de la ségrégation ou l’ont accusée de créer des divisions. « Ce n’est pas du tout le cas. C’est simplement une salle que nous voulions fournir à ceux qui ont des problèmes de santé. C’est une mesure temporaire. La ségrégation et la division n’étaient pas notre intention », a soutenu M. Frew, qui a ajouté que les clients non vaccinés peuvent toujours dîner dans la pièce principale. Selon lui, la brasserie est susceptible de maintenir sa politique en place pendant encore quelques mois. La Saskatchewan se prépare à lever l’obligation du port du masque le 28 février et n’exigera plus aux personnes déclarées positives à la COVID-19 de s’isoler.

Nazeem Muhajarine, épidémiologiste à l’Université de la Saskatchewan, soutient que de nombreux clients recherchent des alternatives maintenant que la politique gouvernementale n’exige plus que le statut de vaccination soit affiché. « C’est une solution de contournement, a-t-il indiqué. Ils ne sont pas encore à l’aise avec les personnes non vaccinées et ils ne veulent toujours pas contracter le variant Omicron, même s’il est moins grave que le variant Delta. » Selon M. Muhajarine, les gens peuvent toujours réduire leur risque d’attraper la COVID-19 au restaurant en respectant les règles de base : porter un masque, faire un test avant de sortir et rester chez soi en cas d’infection.

Pour sa part, Mme Woywoda a indiqué qu’elle aimait le principe de la salle pour les personnes entièrement vaccinées et encourageait d’autres entreprises à faire de même. Selon elle, « cela atténue toutes nos inquiétudes ».

(avec La Presse Canadienne)

Mots-clés: Canada
Restauration

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