Une anti-manifestation à Montréal pour la réouverture des terrasses
Après plusieurs mois de résilience, un regroupement de restaurateurs et propriétaires de bars de l’île de Montréal souhaite faire entendre sa voix, ou plutôt son silence. Ce nouveau mouvement, qui se nomme « Le cimetière de la restauration ! », partageait ce jeudi un événement via Facebook : une « anti-manifestation » se tiendra le dimanche 2 mai prochain (au lendemain de la journée internationale des travailleurs) au carré Saint-Louis à Montréal. Propriétaires et employés sont ainsi invités à venir planter une pierre tombale au nom de leur restaurant dans le parc situé devant l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec.
« Soyez créatifs ! Année d’ouverture de votre établissement - jusqu’à une éventuelle fin en 2021 ou 2020, nombre d’emplois sujets à être perdus, etc.
AUCUN RASSEMBLEMENT.
C’est une anti-manifestation, une démonstration silencieuse et percutante. Vous êtes adeptes de conspirations ou contre les mesures sanitaires, merci de vous abstenir », peut-on lire sur la page de l’évènement.
« On ne questionne pas les mesures sanitaires, le port du masque ou la vaccination, ce n’est pas le but de notre mouvement, précise Tania Raymond, copropriétaire du Dépanneur Café et du restaurant Manoubia à Montréal, et à la tête du regroupement. On souhaite faire la démonstration visuelle de l’impact de la fermeture des salles à manger. Que les gens passent, déposent leurs pierres tombales où sera indiquée l’année de création de leur resto et cette année en guise de fin, pour montrer au gouvernement que si ça continue comme ça, c’est vers là qu’on se dirige tous. »
Fermé l’équivalent d’un an en 15 mois
Les revendications sont claires : le mouvement souhaite l’ouverture des terrasses (dans le respect des mesures sanitaires), un plan de réouverture défini pour les salles à manger ainsi qu’une prolongation de délai pour les dépôts de demandes des aides offertes par le gouvernement provincial.
« Si on regarde ce qui s’est fait ailleurs, le "outdoor dining" est permis, indique Tania Raymond. Les gens se rassemblent quand même, ils vont dans les parcs ou dans les cours privées. On croit que le milieu de la restauration peut être une option plus sécuritaire. On arrive bientôt à avoir été fermé l’équivalent d’un an en 15 mois. La belle saison s’en vient, on ne veut pas être pris à ouvrir le 1er juillet comme l’année passée. »
Faits dénoncés par le Regroupement (capture d’écran) :
Inspirés par ce regroupement, des restaurateurs de Québec ont évoqué l’idée de créer un événement du même genre dans la capitale.