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Un transfert pour pérénniser l’entreprise

 
3 février 2023 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Motel des cascades

La propriétaire du Motel des cascades à Baie-Saint-Paul, Anet Voyer, a transféré son entreprise en mai dernier à Eve Huard. Pour réaliser les démarches, elle a choisi de recourir aux services du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ). Ce dernier souhaite développer l’image du repreneuriat pour éviter les fermetures d’hôtels et de restaurants.

La principale raison pour laquelle Anet Voyer a vendu est son âge : à 70 ans, elle voulait prendre sa retraite et voyager. Elle a ainsi confié à son conjoint Normand la responsabilité de vendre le motel et ses recherches en ligne l’ont amené à découvrir le CTEQ. « On n’avait pas de craintes pour la reprise et quand on a rencontré Eve, on est tombé en amour, sourit Normand Despins. À partir de ce moment-là, tout s’est très bien passé parce qu’on voyait qu’elle avait de l’intérêt. »

Le coup de cœur a été partagé pour la repreneuse qui a choisi cette formule, car elle se lançait seule dans le projet. « Je voulais quelque chose clé en main, je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour que cela fonctionne, insiste Eve Huard. Il y a aussi beaucoup d’entreprises à vendre ces temps-ci alors je ne voyais pas l’intérêt non plus d’en créer une nouvelle. »

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Le transfert a pris presque un an, jour pour jour, et a été conclu le 1er mai dernier. Tous les trois s’étaient entendus pour un accompagnement d’un an une fois la repreneuse en fonction. Ils communiquent ainsi plusieurs fois par semaine, par exemple en lien avec le déneigement de la toiture, et se sont notamment revus lors du party des employés à la fin de l’année dernière. Ils disent aujourd’hui être amis et annoncent qu’ils continueront de se donner des nouvelles.

Se préparer au transfert

Le CTEQ a une base de données, l’Index, sur laquelle il affiche les entreprises à vendre ainsi que les profils des repreneurs. Il peut alors organiser une rencontre de maillage si deux parties sont intéressées l’une par l’autre. Le processus peut ensuite se poursuivre avec des négociations, puis une offre. Mais ce n’est pas le service principal du CTEQ. Celui-ci se concentre surtout sur l’accompagnement en vue d’un transfert. La durée est estimée entre 6 mois et 5 ans.

« On ne garantit pas qu’on va trouver un repreneur, prévient Audrey Sebille, conseillère en transfert d’entreprise Secteur tourisme dans l’ouest du Québec. Par contre, on garantit que l’on sera présent tout au long du processus. Bien souvent, quand les cédants ou les repreneurs nous contactent, ils ne sont pas du tout au courant de ce qui les attend. Il y a un cheminement à faire au niveau des finances et des stratégies entrepreneuriales, mais aussi psychologiques. »

Différents enjeux sont notés par le CTEQ qui cherche à sensibiliser les entrepreneurs. Par exemple, le cédant doit être conscient qu’il ne pourra pas donner son entreprise du jour au lendemain, qu’il va devoir rester un peu pour faire le transfert. Bien qu’il ait géré l’entreprise pendant des années, il va également devoir apprendre à laisser la place au repreneur. Et ce dernier doit prendre en considération l’aspect humain et pas uniquement financier.

La conseillère précise qu’aujourd’hui il y a plus de cédants que de repreneurs, notamment en lien avec la population vieillissante : « N’attendez pas d’avoir 75 ans pour vendre ou d’être trop fatigué et de diminuer votre activité parce que ça diminue la rentabilité et impacte le prix de vente. Aussi, profitez de le faire tant que vous avez l’énergie et ayez confiance en la personne qui va racheter l’entreprise, en ce qu’elle propulse sur un autre chemin votre entreprise. »

Des avantages pour les repreneurs

Elle évoque plusieurs avantages à se tourner vers un transfert, en commençant par l’aspect financier. « Les entreprises existent depuis un certain nombre d’années, elles ont donc une rentabilité qui est déjà estimée, fait remarquer Audrey Sebille. C’est alors plus facile pour le repreneur et les institutions financières de se projeter dans la rentabilité de l’entreprise et donc d’aller chercher du financement. »

Dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration particulièrement, il y aurait beaucoup d’actifs immobiliers, comme les bâtiments et l’équipement, parce qu’il est plus fréquent que les cédants soient propriétaires. Il y aurait ainsi moins de risques liés au renouvellement d’un bail, d’autant plus que le loyer du repreneur devrait augmenter, ce qui peut avoir des répercussions sur la rentabilité.

Audrey Sebille poursuit en parlant de la possibilité de transférer également des ressources, notamment humaines. « Ce n’est pas négligeable dans une période de manque de main-d’œuvre, car certaines entreprises ont parfois de la difficulté à se développer parce qu’elles n’ont pas assez de personnel et peuvent se retrouver contraintes à refuser des commandes. Sans oublier que cela inclut le savoir et les connaissances acquises qui vont être bénéfiques pour la relève ! », insiste la conseillère.

Elle ajoute que le cédant lui-même peut témoigner des échecs et des difficultés rencontrées lors de la phase de démarrage pour permettre au repreneur de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Elle cite ainsi les trois éléments transférés - le pouvoir, l’avoir et le savoir - et insiste sur l’importance d’avoir une bonne cohésion entre le cédant et le repreneur.

Pour suivre le CTEQ :

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