Taxer les boissons sucrées : le « Oui, mais... » de trois experts
Est-il utile et pertinent de taxer les boissons sucrées ? Voici la question que se sont posée Yann Le Bodo, Marie-Claude Paquette et Philippe De Wals, trois chercheurs québécois. L’ouvrage issu de leurs réflexions, « Taxing Soda for Public Health : a Canadian Perspective », se penche sur trois aspects d’une éventuelle taxation : son bien-fondé, ses impacts potentiels et son applicabilité.
« À condition de tenir compte de certaines considérations et incertitudes, plusieurs objectifs pourraient être poursuivis par une taxe : à court terme, sensibiliser la population quant à l’importance d’éviter de surconsommer des boissons sucrées ; à moyen terme, lever des recettes fiscales en s’assurant qu’elles soient allouées à des fins de prévention et de promotion de la santé ; et à moyen/long terme, contribuer à réduire la surconsommation de boissons sucrées tout en augmentant la consommation de boissons plus saines dans la population », détaille le Dr De Wals, directeur scientifique de la Plateforme d’évaluation en prévention de l’obésité (IUCPQ-ULaval).
Alors qu’au Canada, un adulte sur quatre et un jeune sur dix sont touchés par l’obésité, le gouvernement Trudeau s’était intéressé, dès l’hiver dernier, aux effets d’une éventuelle taxe sur ce type de boisson. « Nous sommes toujours en mode écoute, et nous invitons tous les points de vue lors des prochaines consultations pré-budgétaires que nous lancerons cet automne », a indiqué ce mercredi dans un courriel Daniel Lauzon, directeur des communications du ministre Morneau, cité par La Presse Canadienne. Il a précisé, dans le même message, que cet enjeu est encore « loin de faire l’unanimité ».
Référence : Le Bodo, Y., Paquette, M.-C., & De Wals, P., Taxing Soda for Public Health : a Canadian Perspective, New York, NY : Springer International Publishing, 2016. Disponible (versions imprimée et électronique) sur le site Internet springer.com.