Santé mentale : un organisme ontarien à l’aide des travailleurs de la restauration
« Notre secteur a négligé la santé mentale et la sécurité psychologique sur le lieu de travail pendant des siècles. Je dis toujours qu’il y a eu une épidémie avant la pandémie. Les taux [de mauvaise santé mentale] étaient déjà élevés avant l’apparition du COVID-19 », assure Hassel Aviles à City News Everywhere. Il est le directeur exécutif de Not 9 to 5, une OBNL qui lutte pour démystifier les problèmes de santé mentale dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration en Ontario.
Après la pandémie, l’industrie des HRI a en effet été d’autant plus touchée par la maladie mentale. En cause, les fermetures d’établissements de manière temporaire ou définitive, qui ont entraîné une pénurie de personnel encore plus marquée alors que des travailleurs de l’industrie quittaient le secteur à la chaîne. La pression sur ceux qui ont choisi de rester est donc plus importante.
87% des sondés ont des symptômes d’épuisement professionnel
Pour répondre aux besoins croissants de soutien, en particulier pour les serveurs, un ensemble de services de santé mentale gratuits, baptisé Smart Serves Care, a été mis en place à la suite de consultations avec des groupes de discussion composés de professionnels du secteur. Grâce à une plateforme en ligne, le programme de l’organisme offre trois heures de conseils gratuits, une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) numérique ainsi que des ressources en ligne.
L’organisme indique que les services sont accessibles aux personnes disposant d’un certificat Serve Care, c’est à dire les personnes ayant déjà suivi un programme de formation sur l’alcool responsable dispensée par l’organisme Smart Serve qui prépare à travailler dans un environnement où des boissons alcooliques sont vendues ou servies.
« Les participants à notre enquête sur le secteur nous ont fait part à 87% de symptômes d’épuisement professionnel, à 84% de symptômes d’anxiété et à 77% de symptômes de dépression. Ces taux sont alarmants si on les compare à ceux d’autres secteurs », note Hassel Aviles.
Au Québec, les problèmes de santé mentale des travailleurs est aussi présente dans l’industrie, même s’il est difficile d’accéder à des données précises. Des articles sur le sujet avaient fleuri pendant la pandémie alors que les restaurants étaient soumis à d’importantes restrictions.