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Pierre Diamond : « Il n’y avait jamais de monotonie »

 
17 juillet 2018 | Par Pierre-Alain Belpaire

Au cœur de l’été, alors que la plupart des écoles de la province ont fermé leurs portes et que certains établissements préparent - déjà - la future année scolaire, HRImag a tenu à rendre hommage à quelques enseignants fraîchement retraités qui auront marqué de leur empreinte l’industrie québécoise de l’hôtellerie et de la restauration.
 
 
Plusieurs générations d’étudiants de l’École internationale d’Hôtellerie et de Tourisme du Collège LaSalle se souviennent certainement de ses vestons et cravates. Entré en fonction en janvier 1990, Pierre Diamond a notamment accompagné différents groupes de finissants « dans leur dernière ligne droite ». « Les voir réussir, c’est la plus belle de nos récompenses », souligne-t-il.
 
 
HRImag : Pierre Diamond, alors que se termine votre carrière d’enseignant, expliquez-nous comment vous avez intégré le Collège LaSalle.

À la veille des années ’90, j’étais un jeune franchisé Saint-Hubert, j’avais une petite expérience en hôtellerie également. J’évoluais dans une industrie qui m’intéressait mais ma formation en administration des affaires m’a permis de devenir chargé de cours. Ça m’a plu, au point de vendre ma franchise pour accepter un poste d’enseignant à temps complet. Et je n’ai plus jamais quitté le Collège.

L’enseignement n’était donc pas, à la base, un objectif de carrière ?

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Pas vraiment... Mais j’ai immédiatement aimé le contact avec les élèves, la flexibilité, une certaine forme de liberté aussi. Former la relève et transmettre mes connaissances m’ont apporté énormément de plaisir.

Quel élément en particulier vous plaisait dans ce métier ?

Il n’y avait jamais de monotonie. Chaque session amenait de nouveaux défis, de nouveaux groupes, de nouveaux élèves, de nouvelles dynamiques.

De quels cours avez-vous été en charge ?

J’ai eu la chance de donner peut-être une trentaine de cours différents dans ma carrière. J’ai fait des ressources humaines, du marketing, du droit, de la gestion... Durant une vingtaine d’années, j’ai également supervisé les projets de fin d’études de nos finissants. J’ai pu développer leur esprit entrepreneurial.

N’avez-vous jamais regretté d’avoir quitté le monde de la restauration, d’avoir vendu votre franchise ?

Jamais ! J’enseignais et ça me rendait heureux. J’ai aussi continué, en parallèle, à donner des formations en entreprises, à agir comme consultant. Et ainsi, d’une certaine manière, je gardais un pied sur le terrain. Je me suis aussi présenté en politique une fois ou deux mais ça, on n’en parlera pas trop longuement... (rires)

Est-il possible de retirer, de ces trois décennies, un souvenir en particulier ?

Ouf, non, c’est impossible. Il y a eu tellement de bons moments. S’il fallait tout de même en souligner un, ce serait l’accompagnement des finissants. Le concours, le gala de fin d’année, la présentation des projets face aux juges issus de l’industrie, le sourire sur les visages... Ce sont d’excellents souvenirs. Un autre beau moment, ce fut le lancement d’un programme de Gestion d’une résidence pour personnes âgées. Une belle fierté.

Face à une classe, quel était le « style Diamond » ?

Je pense avoir été un professeur exigeant et compétent. J’ai par exemple toujours donné cours avec une cravate ou un veston. Cela amenait un petit côté professionnel. Un étudiant qui sort du Collège LaSalle devra avoir cette allure professionnelle s’il veut convaincre. Et cette rigueur semblait appréciée : beaucoup d’étudiants m’en ont remercié.

Votre manière de donner cours avait-elle évolué depuis 1990 ?

Mon approche a changé, la structure de mes cours a changé. À mes débuts, quand je donnais trois heures de cours, c’étaient trois heures de conférence, de monologue. Peu à peu, on a introduit des notions de compétences et d’objectifs, on a fait participer les jeunes. Aujourd’hui, enfin, avec les différentes technologies modernes, on est encore rendu à un autre niveau.

Et les élèves, eux, ont-ils évolué ?

Oui... et non. La clientèle du Collège a beaucoup changé, elle s’est internationalisée, elle est davantage multiethnique. Depuis le début des années 2000, on retrouve dans les classes anglophones une large part d’Asiatiques et dans les classes francophones des jeunes venus d’Europe, du Maghreb, du Liban... Comme professeur, le véritable défi était de m’assurer que tous ces élèves, qui débarquaient avec des bagages, des moyens et des antécédents différents, aient les mêmes chances de réussir.

Le Collège LaSalle présente des campus sur les cinq continents. Auriez-vous souhaité donner cours à l’étranger ?

La seule fois où l’opportunité s’est présentée, pour un poste au Maroc, cela ne s’est pas concrétisé. Mais je n’ai aucun regret. Je me suis impliqué dans divers projets ici. J’avais aussi mes trois enfants. Tout quitter pour aller enseigner ailleurs aurait été difficile.

À vos yeux, le mot « retraite » rime-t-il avec « inactivité » ?

Pas du tout ! Je travaille pour une fondation, je vais pouvoir me consacrer à la peinture à l’huile, voyager, profiter.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune enseignant qui s’apprête à vivre sa première année scolaire ?

De croire en lui, évidemment, mais d’être toujours prêt à se perfectionner, à en apprendre davantage.

Mots-clés: 06 Montréal
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HRI - Général

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