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Pétition et exaspération contre les parcomètres à Montréal

 
22 avril 2009 | Par Ginette Poulin

Le 8 avril dernier, des commerçants de la ville de Montréal ont mis en ligne une pétition visant à dénoncer les tarifs élevés et les heures d’application abusives des parcomètres du centre-ville qui, selon eux, nuisent de plus en plus à l’achalandage de leurs établissements depuis la modification de la règlementation en 2007.

En plus de réclamer la gratuité de stationnement les lundis, mardis et mercredis après 18 h ainsi que les samedis et dimanches en après-midi, les commerçants engagés dans le projet www.petitionparcometre.com souhaitent qu’une révision de la réglementation actuelle soit effectuée pour que la population ait la possibilité d’obtenir un stationnement de trois heures au taux fixe de 7 $ et qu’un délai minimal de cinq minutes soit accordé avant qu’une contravention soit émise aux contrevenants.

Un restaurateur exaspéré

Alain Creton, propriétaire du restaurant Alexandre & fils et instigateur de la pétition, s’est dit très déçu de l’inaction de la Ville face aux nombreuses requêtes qui sont restées sans réponse depuis la modification de la réglementation. « On les élit pour qu’ils nous aident parce qu’on a déjà trop de responsabilités et qu’on n’a pas le temps nécessaire pour s’engager comme eux le font. Ils disent qu’ils sont là pour nous, mais une fois élus, ils agissent comme s’ils ne nous connaissaient pas ! », explique-t-il. « 120 des commerces les plus importants du centre-ville sont engagés dans le projet et notre pétition compte actuellement 400 noms. On sait ce que les gens demandent, mais la Ville ne veut pas nous entendre. Elle dit que les parcomètres ont été installés pour nous rendre service et nous faciliter la vie, mais c’est la Ville qui ramasse le cash ! »

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Un quartier déserté par les restaurants

La propriétaire du restaurant italien La Molisana, Giovanna Giancaspro, a elle aussi tenté de faire modifier la réglementation sur les parcomètres. Depuis février 2007, elle est activement engagée avec les commerçants de son secteur pour tenter de faire changer les choses. En tant que porte-parole de la coalition « Assez c’est assez », elle a déjà présenté une pétition de 3000 noms aux instances de la Ville, mais cette dernière n’a eu aucune conséquence. « Nous travaillons fort pour gagner notre vie, mais plusieurs commerçants se découragent et abandonnent parce que la Ville ne les écoutent pas. Je n’ai pas à me plaindre parce que mon restaurant fonctionne bien, et ce, depuis maintenant 25 ans, mais c’est en partie dû au fait qu’il y a cinq restaurants qui ont récemment fermé leurs portes dans mon secteur. Je suis présentement le seul restaurant italien sur la rue Fleury, ceux qui restent sont des restaurants japonais », raconte Mme Giancaspro. « C’est triste parce que l’abondance de pancartes “À louer” n’aide pas du tout à promouvoir notre quartier. »

L’ARQ trouve aussi que la Ville devrait bouger

Le 23 mai 2007, dans une lettre adressée au maire de Montréal, l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) avait elle aussi fait part de ses inquiétudes relativement aux nouvelles tarifications des parcomètres et avait donné son appui aux organismes économiques montréalais qui se mobilisaient pour la cause. Deux ans plus tard, l’ARQ constate que rien n’a changé. « Non seulement, ça ne bouge pas, mais la Ville semble complètement déconnectée face à la situation. On sent presque du mépris vis-à-vis des restaurateurs ! », confie François Meunier, vice-président aux affaires publiques de l’ARQ. « Les clients deviennent irrités et choisissent d’aller ailleurs parce que c’est trop cher à Montréal. » Les restaurateurs de la rive sud et de Laval se trouvent ainsi avantagés avec leurs grands parkings gratuits.

Les restaurateurs montréalais ne laisseront pas tomber

« Dans un article publié au début du mois par le Journal de Montréal, Tourisme Montréal indiquait qu’elle était neutre sur la question des parcomètres parce que ses sondages démontrent que les touristes ne sont pas touchés par les mesures que nous dénonçons puisqu’il visiteraient plus souvent la ville en métro, à pied ou en taxi. Pourtant, un récent sondage effectué par la chaîne de télévision CTV démontre que 89 % des gens ne veulent pas se déplacer en ville à cause des frais encourus par les parcomètres », souligne Giovanna Giancaspro. « Les clients ne peuvent même plus relaxer lorsqu’ils sont au restaurant ; certains mettent l’alarme sur leur montre pour aller déplacer leur voiture parce que les parcomètres ne leur accordent pas plus que deux heures, c’est ridicule ! »

Malgré l’inaction de la ville, M. Creton n’abandonne pas. « Nous prévoyons utiliser un camion publicitaire nolisé qui circulera dans la ville de Montréal et affichera une pétition que les citoyens pourront signer pour démontrer leur appui. Il ne faut pas lâcher, il faut que la Ville finisse par nous entendre. »

De son côté, Mme Giancaspro a décidé de prendre les grands moyens. « Aux prochaines élections, je me présente dans mon secteur. Si j’entre au pouvoir, vous pouvez être certaine que la réglementation pour les parcomètres va changer. Certains commerçants ont choisi d’abandonner, mais moi, je vais continuer à me battre ! »

Mots-clés: 06 Montréal
Lois, règlements et permis
Tourisme
Restauration

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