Partys de Noël : Quand les restaurateurs jouent aux modérateurs
Le mois de décembre est une période faste pour plusieurs restaurateurs qui deviennent l’hôte de partys de bureau de tout acabit. Ce genre de rencontre peut toutefois entraîner certaines dérives et l’établissement a un rôle à jouer pour éviter des débordements pouvant s’avérer fatals.
Mais entre la loi et la réalité, il y a deux poids deux mesures. « Les restaurateurs doivent encourager la modération, mais ça va à l’encontre des ventes d’alcool qui représentent ce qui est le plus payant en restauration, explique Hélène Turcotte, professeure au département des techniques de restaurant à l’ITHQ. Même si les choses commencent à changer, beaucoup de travail reste à faire. »
D’un point de vue réaliste, il est absolument impossible pour le restaurateur d’anticiper et de contrôler entièrement le déroulement d’un party de bureau dans son établissement. Par contre, une certaine préparation est nécessaire afin d’encourager les équipes à agir de façon responsable. « Un restaurateur qui veut se protéger dans l’éventualité d’un incident et d’une poursuite doit être en mesure de prouver qu’il était conscient de la situation et qu’il y était préparé », précise la professeure de l’ITHQ. Des mesures simples suffisent à amoindrir les risques potentiels d’incidents.
Voici quelques points incontournables :
- l’hôte doit toujours offrir de la nourriture (même s’il s’agit d’un bistro, par exemple) ;
- on doit proposer une carte de cocktails sans alcool (Éduc’alcool offre plusieurs alternatives élaborées par des mixologues d’ici) ;
- le restaurateur doit prévoir un système de raccompagnement, adhérer et promouvoir l’organisme Nez Rouge et/ou avoir une liste de coordonnées de taxis ;
- il est obligatoire, selon la loi, d’empêcher des personnes en état d’ébriété de continuer à consommer de l’alcool.
Le propriétaire a donc l’obligation de s’assurer que son personnel est en mesure d’identifier les gens en état d’ébriété et de ralentir le service. Hélène Turcotte mentionne que « le restaurateur peut aussi cibler la personne responsable dans le groupe et lui transmettre la responsabilité de garder un certain contrôle sur les membres de son équipe de travail ». Cette initiative montrera par le fait même au groupe invité que le propriétaire a une responsabilité morale.
Malgré le fait que la réalité diffère de la législation, les risques d’incidents demeurent bien réels. « Si quelqu’un meurt ou est gravement blessé suite à une soirée dans un établissement, le code civil s’applique. Si par exemple, mon enfant se fait frapper par quelqu’un en état d’ébriété qui sortait d’un débit de boisson, le parent peut entamer des procédures contre le propriétaire », conclut la professeure de l’ITHQ.
À la lumière de ces informations, mieux vaut, cette année encore, prôner la modération !
Pour la région de Montréal et de la Montérégie-Ouest : Raccompagnement Point Zéro8
(Crédit photo : Pexels)