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Manifestation à Québec : « Si l’industrie ne se mobilise pas maintenant… »

 
1er octobre 2020 | Par Pierre-Alain Belpaire

Raphaël Laroche n’aime pas les manifestations. Employé d’un restaurant de la Capitale-Nationale (il préfère en taire le nom pour n’attirer l’attention ni sur lui-même ni sur son employeur), l’homme a pourtant décidé d’organiser un rassemblement mercredi prochain aux abords de la colline parlementaire. « Généralement, les manifestations, ce n’est pas du tout mon truc, glisse-t-il. J’ai toujours pensé qu’il valait mieux redoubler d’efforts au travail plutôt que de descendre dans la rue. Mais là, on m’empêche de travailler. La décision de lundi dernier, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Et j’ai pensé qu’il était peut-être temps de mobiliser l’industrie. Jamais je n’aurais pensé un jour organiser une manifestation… »

Restaurateurs, cuisiniers, collaborateurs, fournisseurs mais aussi clients sont donc invités à se réunir le 7 octobre, dès 11h. « L’objectif, c’est de montrer une industrie soudée et unie, c’est de faire entendre notre voix », indique l’organisateur, précisant au passage qu’il refuse toute récupération politique du mouvement. « Je tiens à ce que ça reste une initiative citoyenne, détachée de toute idéologie, répète-t-il à quelques reprises. Je ne veux pas non plus que ça se transforme en débat entre pro et anti-masques, ce n’est pas l’endroit pour ça. » Et d’insister pour que tous les participants portent le masque et respectent les règles de distanciation physique. « Le but n’est pas de se ramasser à 10 000 personnes et de créer un foyer d’éclosion. »

Sous ses airs timides et posés, Raphaël Laroche semble particulièrement déterminé. Et amer. Très amer. Comme tant d’autres, il regrette que la restauration soit, avec le milieu culturel, l’une des principales victimes du passage au rouge de différentes régions québécoises. « On se sent pris pour cible, glisse-t-il. En mars, c’était différent : tous les secteurs de l’économie étaient concernés et la fermeture reposait sur des faits, sur une décision de la Santé publique. Ici, on ne comprend pas, on ne nous explique pas. Pourquoi nous ? » Raphaël Laroche rappelle que, depuis juin dernier, la « grande majorité » des restaurants et des bars ont respecté les règles qui leur étaient imposées, qu’ils avaient acheté, à leurs frais, des masques et des panneaux de plexiglass. « Et pour quelques-uns qui ont fauté, on ferme tout ? Pourquoi ne pas simplement sévir contre les contrevenants, leur imposer de lourdes amendes ? On pénalise toute une industrie pour quelques récalcitrants et quelques débordements. C’est inéquitable. »

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Composée d’acteurs aux budgets, aux volumes et aux objectifs très variés, l’industrie de la restauration a souvent eu du mal à se mobiliser et à parler d’une seule voix. Elle n’est pas non plus réputée pour descendre facilement dans la rue pour faire entendre ses revendications. « Je le sais, soupire Raphaël Laroche. Mais si elle ne se mobilise pas maintenant… Moi, je me dis que j’aurais au moins essayé de faire ma part. »

Informations sur l’événement : Manifestation pour l’ouverture des restaurants

Mots-clés: 03 Capitale Nationale (Québec)
Événement
Restauration

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