brightness_4
 

Main-d’œuvre : vos idées pour attirer et garder le personnel

 
21 juillet 2021 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Fiorella

Certains restaurateurs ou hôteliers ont décidé de multiplier les avantages pour garder et attirer des employés. Le chef propriétaire du nouveau restaurant La Boissonnerie à Granby, Laurent Godbout, a pour sa part commencé à s’aligner avec le marché en augmentant les salaires d’au moins 20 % ; mais ça ne suffit pas : « Je regarde des restaurants qui payaient 17 $ de l’heure et qui aujourd’hui en proposent 22 $, mais ne réussissent toujours pas à trouver leur main-d’œuvre. Les candidats veulent un salaire compétitif, des assurances maladie et une vie à côté. Ce sont des demandes qui reviennent depuis plusieurs années, mais personne n’en avait vraiment les moyens... Aujourd’hui, on n’a pas les moyens de fermer, donc on s’est adaptés. » Les prix affichés au restaurant ont ainsi augmenté.

Laurent Godbout recrute présentement à Québec, où il ouvrira en septembre un restaurant italien, Fiorella. Il organise des rencontres hebdomadaires pour trouver des solutions. Il propose par exemple des semaines de quatre ou trois jours d’affilée, ce qui permet soit d’avoir de longues fins de semaine, soit d’agencer facilement le travail avec les études. Le restaurateur paye en outre 50 % des pass d’autobus dès le premier mois d’embauche pour les employés qui travaillent au moins 25 heures par semaine, et 50 % de leur assurance-maladie trois mois après leur arrivée.

L’employeur offre en plus des rabais chez différentes entreprises locales : un mois gratuit sur l’abonnement d’un an pour le Maxi-Forme Fitness, 15 % à la Lunetterie SkyVision du QG Sainte-Foy ou encore 10 % de rabais au Centre de yoga et d’arts martiaux du QG. « J’ai des amis qui travaillent pour la chaîne d’hôtels de luxe Fairmont et qui nous font déjà des rabais, donc je me suis dit qu’on pouvait étendre l’offre à tous les employés. De là, on a eu envie de faire la même chose avec des restaurants, des spas... Une équipe est en train d’y travailler. » Après un an dans l’établissement, les employés ont également le droit à une prime qui équivaut à un dollar pour chaque heure travaillée pendant l’année.

mail

Abonnez-vous à nos infolettres

Chaque semaine, recevez nos dernières nouvelles dans votre boîte courriel.

Récompensé pour trouver des employés

Le Ristorante Il Teatro du Capitole de Québec propose quant à lui différentes primes pour les nouveaux employés. « C’est 500 $ quand ils viennent se joindre à notre équipe, à condition bien sûr qu’ils restent un certain nombre de mois avec nous. Si notre personnel interne nous réfère des employés, ils ont aussi 500 $ en deux temps : 250$ trois mois après l’arrivée du nouvel employé, et un autre 250$ un an après », confie à Radio-Canada le directeur des opérations du Capitole, Jean-Claude Crouzet. Le regroupement de 2 hôtels, 4 restaurants et 1 bateau de croisière des Cantons-de-l’Est, groupe PAL+, offre quant à lui un chèque-cadeau de 100 $ échangeable à tout parent qui référera son enfant pour un emploi.

Par ailleurs, la chaîne Riôtel héberge gratuitement ses employés saisonniers provenant de l’extérieur de la région. « À Percé, par exemple, on a acheté et transformé un établissement de douze chambres en résidence pour employés, explique la vice-présidente des ventes et du marketing du Groupe Bertrand-Rioux, Nathalie Blouin, au journal Le Soleil. Ce sont des chambres individuelles avec des aires communes. »

L’auberge Le Baluchon Éco-villégiature a pour sa part misé sur un tournage et des séances photos. Dans une vidéo d’environ deux minutes, le cuisinier Olivier Chaussy parle ainsi du concept du champ à l’assiette, de développement durable et de qualité de vie. « Ces capsules vidéo visent à faire rayonner nos valeurs et à mettre en lumière le facteur humain essentiel à l’atteinte de notre but commun qui est de procurer du bonheur à notre clientèle », affirme la directrice du marketing, Émilie Gélinas. Si elles permettent à la clientèle de découvrir les acteurs de l’établissement, elles sont avant tout destinées à recruter du personnel et ont d’ailleurs engendré des candidatures.

Des avantages pour s’ajuster au marché

Certaines demandes sont là pour rester. « Pour les salaires, ça faisait longtemps qu’on était sous-payés, donc je pense que c’est en train de s’ajuster, considère Laurent Godbout. Les serveurs restent plus longtemps, ce sont les cuisiniers qui tournent parce que c’était les plus négligés. Maintenant, ça va être différent alors peut-être qu’ils vont rester... » Le chef parle toutefois d’avantages qui répondent seulement au moment présent, car il est difficile d’envisager le futur de la restauration pour l’instant. Il s’attend toutefois à voir revenir des employés qui avaient quitté le domaine lors de la pandémie.

Cependant, il reste un coût à payer pour les établissements avec tous ces changements. « Certains restaurants vont peut-être fermer parce qu’ils ne pourront pas assumer une aussi grosse augmentation, car en plus des coûts de personnel, les coûts de marchandises ont augmenté de 20 à 30 % selon les produits, conclut le chef. À un moment donné, tu es mieux de travailler pour un autre... »

Mots-clés: Québec (province)
Rémunération / Salaires
HRI - Général

À lire aussi !

f i i
© VRTKL.media (9405-7759 Québec inc.) 2012-2024 Tous droits réservés.
HRImag est un média francophone (site Web et magazine papier) qui offre de l'information de pointe sur l'industrie des HRI (hôtels, restaurants et institutions).






arrow_right
Semaine #15
-0.47 %arrow_drop_down
0.16 %arrow_drop_up
-2.73 %arrow_drop_down
De quoi s'agit-il ?
Cliquez ici