Madame Chose : Miser sur une expérience sensorielle
Pour certains restaurateurs, il ne suffit plus d’offrir aux clients une belle table et une expérience gastronomique. Ils veulent leur faire vivre une véritable expérience sensorielle qui dépasse les papilles. Une volonté qui peut coûter cher au restaurant, mais un risque à prendre pour attirer de nouveaux clients et, surtout, leur donner envie de revenir. C’est le pari du restaurant Madame Chose, à Québec, qui vient d’ailleurs de remporter la médaille de bronze aux International Design Awards.
Lorsqu’on rentre au restaurant, situé aux Galeries gourmandes des Galeries de la Capitale, il faut ouvrir ses oreilles, son nez et ses yeux. Le palais ne sera sollicité qu’une fois à table. On passe en effet dans un corridor où se mêlent odeurs et sons, avant d’arriver dans le restaurant en lui-même. Le concept de Madame Chose, qui appartient au groupe Restos Plaisirs, a été pensé par un concepteur issu du milieu culturel, Olivier Dufour.
Son mandat : « amener le restaurant à un autre niveau, avec le côté plus cognitif de l’expérience », explique Martin Roy, associé directeur du marketing pour Restos Plaisirs. Le but était de « sortir des sentiers battus, aller chercher une expérience encore plus sensorielle » pour attirer les plus jeunes. Selon lui, les jeunes ne se contentent en effet plus seulement de déguster un plat : ils veulent vivre un moment spécial au restaurant, dans une belle déco.
Un univers pensé sur mesure
Pour y arriver, Olivier Dufour a proposé à Restos Plaisirs toute une histoire, celle de Madame Chose et de son univers décalé. Une femme amoureuse de la gastronomie qui a voyagé partout dans le monde et qui est revenue avec une quantité de bibelots et autres artefacts. « Son univers est romantique, poétique », précise Olivier Dufour, qui travaillait sur un projet de restaurant pour la première fois.
Le défi pour lui était non seulement de se focaliser sur « l’effet du concept », mais aussi de penser à la fonctionnalité des lieux. Il a alors créé ce corridor immersif qui emmène le client dans un endroit particulier, qui « déconnecte de la réalité d’un centre commercial ». Et tout ça passe par les odeurs ; Olivier Dufour a notamment développé un parfum unique juste pour Madame Chose. Il y a aussi des sons et toute une décoration plutôt végétale.
Une fois dans le restaurant, les clients arrivent sur une cuisine ouverte où s’active le personnel. Même les ustensiles, la verrerie et les accessoires de table ont été pensés pour coller au thème. Le menu aussi a été réfléchi dans ce sens. Comme l’univers de Madame Chose emmène les gourmets dans son arrière-cour, dans son jardin, Restos Plaisirs a voulu mettre en avant les légumes : « Dans notre offre, on est à un ratio de 40% de plats végétariens ou véganes, et 60% de plats avec de la viande ou du poisson », indique Martin Roy.
Gros investissement
La mise en place du concept dans ce restaurant de 215 places assises a coûté 4,5 millions de dollars à Restos Plaisirs. « à C’est environ 1 à 1,2 million de dollars de plus que ce qu’on met normalement dans la création d’un concept particulier pour un restaurant. Par exemple, on a un projet pour le Cochon Dingue et il s’élève plutôt à 3,2 millions de dollars », explique Martin Roy.
Difficile encore de mesurer la rentabilité d’un tel investissement, puisque Madame Chose n’a ouvert que le 6 décembre 2019, trois mois avant le début de la pandémie. « Nous sommes pas mal certains qu’avec l’achalandage du centre commercial, il y aura du monde. Mais la pandémie change un peu la donne, confie Martin Roy. L’idée est évidemment de rendre cet investissement le plus rentable possible. »
Pour suivre Madame Chose :
- Sur le web : madamechose.com
- Sur Instagram : @madamechose.resto
- Sur Facebook : Madame Chose.