Les restaurateurs du Québec prennent position face à certaines politiques gouvernementales
Le 17 janvier dernier, le Conseil des chaînes de restaurants du Québec (CCRQ) et l’Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires (CRFA) se sont rendus à l’Assemblée nationale pour faire part de leur opinion et de leurs inquiétudes devant le Comité sur l’agriculture, les pêcheries, l’énergie et les ressources naturelles.
Dans le cadre de leurs démarches visant à établir une politique bio alimentaire pour le Québec, les deux regroupements demandent au gouvernement de s’attaquer aux problèmes de gestion des approvisionnements dans les secteurs de la volaille et des produits laitiers. Selon eux, les politiques actuelles font augmenter les prix, limitent l’innovation et créent une concurrence déloyale entre les acheteurs.
« Les restaurants achètent le tiers du poulet produit au Québec, mais le système actuel nous limite dans l’obtention du type de produits que nos clients réclament, et ce, à des prix raisonnables, affirme Justin Taylor, vice-président main d’œuvre et approvisionnement pour la CRFA. Les politiques gouvernementales devraient favoriser l’innovation et non l’étouffer. »
Les restaurateurs demandent également que la province se penche sur l’iniquité des politiques sur les prix du fromage. Selon la politique actuelle, les manufacturiers de pizzas congelées peuvent acheter leur fromage à moindre coût alors que les restaurants doivent débourser jusqu’à 30 % de plus pour le même produit. « Les pizzerias doivent concurrencer avec des pizzas congelées qui sont commercialisées comme étant exactement "comme au resto" et qui reçoivent un rabais important grâce à des politiques gouvernementales dépassées, ce qui a pour effet de créer une concurrence inégale sur le marché », explique Jean Lefebvre, vice-président du CCRQ.
Les restaurateurs font ainsi appel aux deux paliers de gouvernement pour la mise en place de politiques bio alimentaires qui seraient équitables et transparentes et qui contribueraient à amener un juste équilibre entre les besoins des consommateurs, des restaurateurs et des producteurs.
« Plutôt que de se concentrer à limiter l’offre, nous devrions promouvoir l’innovation et développer des marchés pour les produits québécois de haute qualité », conclut Justin Taylor.