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Les propriétaires de bars veulent le retour de la danse au Québec

 
25 octobre 2021
Crédit photo: StockSnap / Pixabay

Le Québec et la Colombie-Britannique sont les deux seules provinces qui continuent d’interdire la danse dans les bars et les boîtes de nuit dans le cadre de leur réglementation liée à la COVID-19. Alors que le Québec a assoupli d’autres restrictions sanitaires, les propriétaires de bars, les DJ et les personnes avides de danser disent qu’ils ne comprennent pas pourquoi l’activité demeure interdite.

Pour Tommy Piscardeli, propriétaire de la boîte de nuit montréalaise Stereo, c’est une question d’équité. Son établissement - qui ne sert pas d’alcool et dispose d’un permis lui permettant de rester ouvert après l’heure de fermeture de 3h du matin - est fermé depuis le début de la pandémie. Pour ajouter à sa frustration, il a vu des vidéos de milliers d’admirateurs de Ricky Martin danser lors d’un récent concert au Centre Bell. Selon lui, cela n’a aucun sens que 17 000 personnes puissent se trouver dans un amphithéâtre à crier, danser, s’époumoner, chanter, alors qu’il ne peut pas avoir 500 personnes dans son club.

« Ils ne crieraient pas, ne s’époumoneraient pas, ne perdraient pas la tête, a-t-il soutenu. Ils ne feraient que danser. » M. Piscardeli affirme que sans lieux légaux pour danser, les gens vont maintenant dans des soirées clandestines où les passeports vaccinaux ne sont pas requis et où les autres mesures de sécurité publique ne sont pas appliquées. Autoriser la danse « ramènerait les gens dans les lieux qui ont mis en place tous les protocoles, qui vont vérifier les passeports vaccinaux, vont faire tout ce qu’ils nous demandent de faire », a-t-il assuré.

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Mathieu Grondin, directeur général de MTL 24/24, une organisation à but non lucratif qui défend le secteur de la vie nocturne de la ville, considère la réouverture des pistes de danse comme une initiative de « réduction des méfaits », ajoutant que les lieux qui bafouent les mesures de COVID-19 sont également susceptibles d’enfreindre d’autres règles de santé et de sécurité. « Montréal est l’une des dernières villes au monde où l’on ne peut toujours pas danser, et nous avons l’un des taux de vaccination les plus élevés au monde pour les adultes. Les pistes de danse ont rouvert partout en Europe et en Amérique du Nord », a-t-il noté, ajoutant que 20 % des touristes de Montréal viennent pour la vie nocturne de la ville.

Manifestation à Montréal

Une grande foule a participé samedi à une journée dansante sur le mont Royal afin d’exhorter le gouvernement Legault à lever l’interdiction de danser dans les bars et les boîtes de nuit. Ils soutiennent les efforts que la province a déployés pour lutter contre la pandémie de COVID-19, mais croient que la danse peut reprendre en toute sécurité dans des lieux où le passeport vaccinal de la province est requis. Plusieurs manifestants portant des perruques, des combinaisons et des costumes scintillants se dandinaient au rythme de la musique en agitant des pancartes invitant les gens à « danser pour le droit de danser ».

Les manifestants sont d’avis que l’interdiction a assez duré et qu’il est temps de laisser les gens se détendre et s’amuser tout en respectant les mesures pour limiter les risques. Plusieurs manifestants ont fait valoir qu’il est injuste que le gouvernement autorise les grandes salles comme le Centre Bell à rouvrir au maximum de sa capacité pour les concerts et les matchs de hockey tandis que les boîtes de nuit et les bars ne peuvent pas ouvrir leurs pistes de danse à des foules beaucoup plus petites. « Nous en sommes à un point où on peut avoir de grande foule dans une grande salle. Je ne vois pas pour quelles raisons on ne peut pas permettre les activités noctambules si le gens respectent les mesures de la santé publique », dit une manifestante.

Le gouvernement veut une « approche progressive »

Le ministère de la Santé adopte une approche progressive pour assouplir les restrictions liées à la COVID-19, guidée par le nombre de cas, a écrit la porte-parole Marie-Louise Harvey dans un courriel. Bien qu’elle ait déclaré que le département était au courant des appels pour que la danse soit autorisée, il est trop tôt pour dire quand cela pourrait se produire. « Des discussions sont en cours concernant l’ajustement des différentes mesures sanitaires. Des annonces seront faites en temps voulu, en fonction de la situation épidémiologique », a-t-elle écrit.

Le Dr André Veillette, immunologiste à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, affilié à l’Université de Montréal, pense que la danse devrait être l’une des dernières activités à reprendre. « Habituellement, quand les gens dansent, ils respirent plus vite, ils parlent aux gens autour d’eux, les gens sont très proches. Ils n’observent pas une distance de deux mètres, ils sont parfois à deux centimètres de distance », a-t-il dit dans une récente entrevue, ajoutant que les gens peuvent crier pour se faire entendre, car la musique est forte. Il s’inquiète également de la ventilation dans les bars et les discothèques. « Il y a la bonne combinaison pour causer beaucoup de problèmes », a-t-il déclaré.

Même avec des passeports vaccinaux, M. Veillette pense qu’autoriser la danse est trop risqué avant que le nombre de cas de COVID-19 au Québec ne diminue considérablement. « Je pense que nous y arriverons, nous devons juste éviter d’aller trop vite, a-t-il dit. Chaque fois que nous avons essayé d’aller un peu plus vite, nous nous sommes fait du mal. »

(avec La Presse Canadienne)

Mots-clés: Québec (province)
Restauration

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