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Point de vue

Protectionnisme globavore

 
15 mars 2021 | Par Robert Dion

Plus que jamais, le local a la cote. Que ce soit les ingrédients, les plats au menu, les boissons, les emballages ou encore les meubles et accessoires, tout doit être pensé et recherché pour encourager le « Fait au Québec ».

Si les ingrédients sont d’ici, le goût, le décor et le concept doivent refléter l’exotisme et mener au dépaysement. La clientèle veut certes du produit québécois, mais avec une inspiration mondiale. Peu importe comment vous interprétez le « local », vous devez dire que vous achetez québécois, le faire savoir dans sles moindres détails. N’ayez pas peur de nommer les fournisseurs locaux ou les artisans qui sont derrière les plats. Vous remplacez un ingrédient parce qu’il n’est pas disponible en cette saison ? Dites-le !

L’idée n’est pas de faire le procès des produits d’ailleurs - en fait, tout ne se trouve pas au Québec -, mais bien de se poser les bonnes questions afin d’être conséquent sur le plan de l’offre locale. J’ai voyagé dans plusieurs pays en compagnie d’hôteliers et de restaurateurs pour découvrir qu’on peut adapter beaucoup de choses à la saveur d’ici. Comme je le dis souvent : rien ne s’invente, tout se réinvente !

Pour avoir une saveur locale, il faut plus que du contreplaqué et du vieux fer, des mots en joual ou des plats de cabane à sucre. Maintenant, il est temps d’être raffiné et de créer une identité qui va au-delà du smoked meat style Montréal et la poutine. Le Québec a tant à offrir...

Robert Dion, éditeur
[email protected]

 
 
Billet de la rédaction

Jouer dehors

 
17 mars 2021 | Par Marie Pâris

Chers lecteurs,

Si le printemps qui arrive est chaque année synonyme de liberté et d’extérieur, il l’est cette fois plus que jamais. Après un an de pandémie et de longs mois d’hiver confinés, voici venu le temps de jouer dehors ! Certes, le virus est encore présent, mais la distanciation sera plus facile et agréable à l’air libre, sous le soleil.

Ce printemps, on réapprivoise l’extérieur. Des hôtels ouvrent à la journée l’accès à leurs sites extérieurs, d’autres proposent les leurs aux visiteurs pour camper, tandis que les résidences investissent leurs espaces verts. Les camions de cuisine de rue prennent la route, et les restaurants vont sortir les terrasses et les équiper spécialement - car on veut manger dehors, mais au chaud !

Le design s’y met aussi. En pensant l’intérieur des nouveaux établissements qui émergeront après la pandémie, les professionnels optent désormais pour des espaces plus grands et plus aérés : on veut de l’air, dehors comme dedans.

Le printemps, c’est aussi le temps des sucres. L’occasion pour nous de (re)découvrir le sirop d’érable, emblème du terroir québécois qui reprend actuellement ses lettres de noblesse. On vous emmène donc jouer dans la neige des érablières, qui reprennent vie après l’hibernation.

Bref, si le syndrome de l’enfermement nous a pris avec la pandémie, ce printemps nous ramène à l’air libre ! Et alors que je fais mon entrée officielle dans la joyeuse équipe de HRImag, je vous propose de sortir et de respirer un grand coup...

Bonne lecture !

Marie Pâris, rédactrice en chef
[email protected]

 
 
Personnalité HRI

Philippe Champagne

Le sens de l’accueil

 
17 mars 2021 | Par Marie Pâris

Son enfance annonçait déjà la couleur. Le dimanche, au lieu de jouer au hockey et à son grand désarroi, Philippe Champagne brunchait au Château Frontenac avec son père, critique culinaire qui a signé dans les pages du Soleil pendant plus de 50 ans. Une ascendance parfois difficile à assumer pour le jeune homme, notamment lorsqu’il commence à travailler dans les restaurants de la capitale. « Quand vous êtes le fils de Pierre Champagne et que vous rentrez au Parmesan, son ombre reste là. Il faut donc performer, confie Philippe Champagne, aujourd’hui directeur régional, ventes et marketing, pour Le Reine Élizabeth, ainsi que pour l’est du Canada chez Accor.

Comme tout bon jeune Québécois, Philippe part un jour dans l’Ouest pour travailler au sein de la société Hôtels et Villégiatures Canadien Pacifique et y « faire [ses] preuves ». C’est là qu’il tombe amoureux de l’hôtellerie. « Je trouvais ça grandiose. La capacité était tellement énorme : on servait un millier de personnes ! » se souvient-il. Il décide ensuite de reprendre l’école pour obtenir un baccalauréat en gestion hôtelière à l’UQAM, en collaboration avec l’ITHQ. Son stage de fin d’études, il le fait au Château Frontenac. « On m’a dit : “Vous parlez beaucoup, vous ! Les ventes, ça ne vous intéresserait pas ?” » Philippe Champagne venait de trouver sa voie.

S’ensuivent de beaux postes, d’abord au Centre Sheraton de Montréal. Il se promène dans plusieurs hôtels de la compagnie Starwood et ouvre notamment le premier W au Canada en tant que directeur des ventes et du marketing. Il devient directeur des ventes des comptes principaux Starwood pour l’est du Canada, puis reprend la direction des ventes aux groupes au Sheraton. Il se met ensuite dans les souliers du client en tant que courtier en hôtellerie et vice-président, ventes et marketing, pour Hotel Management International. « Comme intermédiaire, je suis allé chercher une expertise sur le processus décisionnel des clients et sur les méthodes de négociation de chacune des chaînes, explique Philippe Champagne. Et j’ai ramené tout ça à Fairmont. »

SE RECENTRER SUR L’HYPERLOCAL

En 2018, il intègre en effet Accor comme directeur régional, ventes et marketing, pour l’est du Canada, avec Le Reine Élizabeth comme hôtel maison. Il supervise ainsi Le Château Frontenac, le Manoir Richelieu, le Château Montebello, le Fairmont Tremblant et le Sofitel Montréal. « Les plus beaux hôtels d’Amérique du Nord ! On ne peut pas dire non à un terrain de jeu comme celui-là quand on a une passion de l’hôtellerie », assure Philippe Champagne, qui égrène son portfolio avec fierté.

Naturellement, on le verrait bien diriger un hôtel plus tard... Ce à quoi il ne dit pas non. Mais avant ça, un gros défi l’attend : accompagner l’industrie dans la sortie de crise et la ramener à un niveau de rentabilité, en plus de réécrire complètement l’expérience et la façon d’accueillir la clientèle. « Il faut réorganiser notre image et notre marketing autour de l’hyperlocal, pense Philippe Champagne. Le focus est sur les marchés d’ici afin d’essayer de redonner nos hôtels aux Québécois. » Il travaille aussi à démocratiser Le Reine Élizabeth et à le rendre plus accessible, notamment en montrant ses espaces au moyen de partenariats avec les émissions Sucré Salé et Star Académie. Pour occuper les 950 chambres de l’hôtel montréalais, il faut en effet se réinventer et trouver de nouvelles avenues - comme les offrir en bureaux ou en local d’études pour universitaires...

Mais Philippe Champagne n’est pas inquiet pour l’hôtellerie québécoise, notamment grâce à ses hôtels boutiques. « On a une très belle offre en la matière, et les grands hôtels n’ont pas eu d’autres choix que de s’adapter en matière d’accueil et de personnalisation du service. Les Québécois sont très axés sur l’expérience... » Selon lui, ce sens de l’accueil s’explique en partie par le fait que les employés sont fiers de leurs établissements, et surtout qu’ils aiment les gens - la qualité essentielle d’un hôtelier. « Quand tu vas dans les plus beaux hôtels au monde, un lit, ça reste un lit. Et s’il n’y a pas d’accueil ou de personnalisation, c’est pas grand-chose, au final... ».

 
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