Avez-vous reçu votre première facture incluant une surcharge de carburant en raison de l’augmentation du prix du pétrole ? Si ce n’est pas le cas, ça ne saurait tarder, car de plus en plus de distributeurs et d’entreprises de notre secteur ont commencé à le faire.
Qui peut les blâmer ? Nous ne sommes certainement pas la première industrie à le faire. Et dans un milieu aussi compétitif que celui de l’alimentation où tous se battent sur de petites marges de profits tout en ayant à coeur la qualité du service, les augmentations pour compenser le prix du pétrole aident les entreprises à survivre. Certaines l’ont inclus dans leur prix, mais d’autres, par souci de transparence, l’indiquent noir sur blanc, ce qui aide à mieux faire comprendre où le bât blesse.
Une tendance qui se dessine conséquemment à l’augmentation du prix du pétrole est que les clients hésitent avant de se déplacer très loin de leur résidence, que ce soit pour les projets de vacances aussi bien que pour une sortie au restaurant à l’autre bout de la ville. Maintenant, chaque déplacement compte, pour eux.
Que faire ? Malheureusement, vous ne pouvez livrer ou servir vos repas par Internet. Et les clients, s’ils ont décidé de se déplacer chez vous, ne voudront pas débourser beaucoup plus !
Où cela va-t-il s’arrêter ? Personne ne le sait, mais si on se compare, on peut dans certains cas se consoler. En effet, dans certains pays d’Europe, l’essence est à plus de 2 $ le litre depuis longtemps. Et, à ce que je sache, les Français mangent encore au restaurant et le prix de leurs produits de base a augmenté également.
Et si c’est vous qui devez livrer la marchandise, qu’avez-vous décidé de faire ? Augmenter le prix de la livraison, rendre la livraison payante, si elle était gratuite auparavant, ou exiger des frais supplémentaires ? J’ai consulté quelques restaurateurs qui offrent la livraison et qui ont ajouté des frais à leur facture et il ressort de ces témoignages que très peu de clients ont protesté devant le montant à acquitter. Certains ont même émis des commentaires selon lesquels ils comprenaient que les restaurateurs exigent ces frais. Le service de livraison de certains restaurants étant fortement ancré dans les habitudes de la clientèle, ces derniers n’auront sans doute pas le choix d’ajouter des frais plutôt que d’éliminer le service.
En ce qui concerne l’industrie touristique, qui a dit qu’on ne pouvait pas « payer » nos clients pour qu’ils viennent chez nous ? Je ne prétends pas que là réside la solution, mais quelques établissements ont déjà pris ce chemin. Au Témiscouata, par exemple, un établissement d’hébergement offre de payer le kilométrage des clients selon la durée de leur hébergement. Qui sait, peut-être qu’une carte fidélité offrant des rabais d’essence pourrait vous amener une nouvelle clientèle... C’est en ces temps difficiles qu’on doit redoubler d’ardeur, d’innovation et d’analyses de coûts pour éviter la catastrophe. Ne dormez pas au gaz !
Personnalité HRI
Claude Labonté
De la restauration rapide aux Restos Quartier DIX30
La première chose qui frappe quand on téléphone à Claude Labonté, c’est sa grande accessibilité. Même s’il est un homme très occupé, il n’est pas rare qu’il soit au bout du fil en cinq secondes. Si on s’en étonne, il répond qu’il se fait un devoir de traiter immédiatement les situations qui se présentent à lui, qu’il essaie de mettre le moins de gens possible entre ses relations extérieures et lui, et aussi entre ses employés et lui. « Je suis au service de mes employés et de l’industrie, résume-t-il. La porte est ouverte, je suis disponible 24 heures sur 24 ». Une philosophie qui n’est peut-être pas étrangère au succès de celui qui a été le plus important franchisé Burger King au Canada.
Claude Labonté a abordé la restauration par hasard il y a près de 35 ans. Alors étudiant en techniques administratives, il assiste à une fête au McDonald’s de St-Jean-sur-Richelieu, où travaillait celle qui allait devenir son épouse – et qui l’est toujours d’ailleurs. C’est lors de cette soirée que le directeur général de la chaîne lui offre le poste de gérant de succursale. Gravissant les échelons, il accède au poste de gérant de district dans l’entreprise où il travaillera quelque huit ans. Puis, à l’aube des années 1980, un défi se présente à lui avec la chaîne de cafés bistros A.L. Van Houtte, dont il développera les 50 premiers établissements. Dans les années 1990, il mènera lui-même sa barque en exploitant deux restaurants indépendants, puis fera une demande pour devenir franchisé de Burger King. Il développera par la suite 26 restaurants en tout sous cette bannière.
Le jour où nous l’avons interviewé, le 16 mai dernier, M. Labonté effectuait un changement important dans sa vie de restaurateur. Son associé Jean-François Breton et lui venaient de se délester de plus de la moitié de leurs restaurants Burger King en les vendant à la chaîne. De quoi laisser aux deux hommes un peu plus de temps et d’énergie pour diriger leurs nouveaux bébés du Quartier DIX-30. Un quartier, il faut le dire, dont le promoteur est Devimco, une compagnie coprésidée par Jean-François Breton.
Le Quartier DIX30, c’est ce jeune secteur commercial de Brossard inspiré du modèle américain de Lifestyle Center. Dans l’entreprise Restos Quartier DIX-30, M. Labonté est le capitaine du développement de tout le volet restauration de l’endroit. Il s’assure notamment de la cohérence et de la diversité de l’offre de restauration du quartier. MM. Breton et Labonté détiennent d’ailleurs plusieurs restaurants haut de gamme dans le lot : L’Aurochs, Cumulus et Tomate Blanche, en plus d’un autre à venir cet automne. Des restaurants qui misent sur l’authenticité des mets qui y sont servis. « Toute la cuisine de nos restaurants est sans gras trans et faite tous les matins avec de la nourriture fraîche », indique fièrement M. Labonté. De plus, les établissements ont pour directeur général nul autre que François de L’Étoile, qui a été président de Burger King Canada pendant sept ans. Déjà, le Guide Debeur a octroyé 4 étoiles au restaurant l’Aurochs, qui est ainsi devenu le restaurant le plus étoilé du secteur de la Rive-Sud de Montréal.
Bien qu’il soit très heureux des succès des entreprises qu’il exploite, M. Labonté dit accorder la plus grande importance à la réussite de ses deux enfants, qui sont tous deux présentement en Europe et qui développent leurs connaissances du monde et des langues étrangères. Sa fille, qui vit en Italie, étudie dans le domaine de la mode en langue italienne, alors que son fils a suivi ses traces : après avoir terminé une maîtrise en management et en finance en langue allemande, il travaille comme responsable des achats pour les cuisines du Paddock Club, exploité par le géant danois des services alimentaires DO&CO, un travail qui l’amène dans les courses de Formule 1 du monde entier. Le jeune homme doit travailler pour cette entreprise pendant au moins deux ans et après... on verra !
À la barre de Restos Quartier DIX30 et de ses sept succursales Burger King restantes, Claude Labonté, à 53 ans, se voit loin de la retraite. S’il se donne parfois le droit de larguer les amarres pour s’adonner à la voile au Lac Champlain ou dans les Îles Vierges, c’est pour revenir au poste l’esprit encore plus clair et s’attaquer à de nouveaux projets, comme ce rêve qu’il caresse d’implanter des restaurants à l’étranger. Même s’il sait bien qu’il n’a pas le contrôle sur les événements futurs, il ne cache pas qu’il aimerait beaucoup que son fils fasse partie de la réalisation de ce rêve et assure une continuité à son oeuvre.
En attendant, il ne tarit pas d’éloges pour les équipes avec qui il travaille, tant chez Burger King que dans les établissements haut de gamme de Brossard. Convaincu que le capital humain constitue la base du milieu, il croit qu’il faut redonner leurs lettres de noblesse aux métiers de la restauration. Par ailleurs, l’une des choses qu’il déplore le plus dans l’industrie, c’est que n’importe qui s’improvise restaurateur : « On a plein de gens qui viennent gaspiller l’industrie ». Car, croit-il : « Être restaurateur est une vocation ! »
Science de l’agencement de boissons alcoolisées avec les ingrédients les plus divers, la mixologie évolue sans cesse depuis quelques années. Les pros du cocktail utilisent des ingrédients et des techniques de plus en plus spécialisés. Cocktails mangeables, glaçons de toutes formes, azote liquide et machines à sous-vide font partie de leur arsenal qui a de quoi ébahir plus d’un client.
La mixologie moléculaire
Application de la gastronomie moléculaire, la mixologie moléculaire met la science au service du cocktail. Bien sûr, les pionniers dans le domaine sont le duo Hervé This/Pierre Gagnaire ainsi que Ferran Adria et son équipe du restaurant elBulli. Mais maintenant, des restaurants et bars de partout dans le monde s’inspirent de leurs découvertes et expériences.
Toutefois, oubliez ça si vous croyez que la mixologie moléculaire n’est que du tape-à-l’oeil nous prévient Mike Ryan, mixologue au restaurant otom, le petit frère du fameux restaurant moto, de Chicago. « L’idée globale de la mixologie moléculaire n’est pas de présenter quelque chose dans un contexte totalement inusité, mais d’utiliser les principes scientifiques et la connaissance de la chimie des saveurs pour arriver à un résultat qui est – habituellement – un prolongement logique d’un standard couramment accepté. Et parfois, ça revient simplement à faire ce qui vous plaît. »
À chaque resto son mixologue ?
Après avoir conquis bien des bars, la mixologie s’installe maintenant dans les cuisines de restaurants. Dans les grandes villes américaines, on compte de plus en plus de restaurants fameux qui engagent un mixologue pour créer des cocktails qui s’agencent aux divers plats de leur carte. Lors de son dernier voyage à Chicago, le chef montréalais bien connu Laurent Godbout a été impressionné par les trouvailles de plusieurs mixologues, S’il n’est pas encore prêt à engager un mixologue à temps plein, le propriétaire de Chez L’Épicier a décidé de plonger dans la tendance. Il s’est inscrit à différents cours auprès de l’Académie culinaire afin de pouvoir notamment intégrer la science à ses cocktails.
Le cocktail coup de coeur de François Chartier
Nous avons demandé au sommelier bien connu François Chartier quel était le cocktail le plus original qu’il ait jamais goûté. Sans hésiter, il nous a parlé d’une déconstruction de pina colada qu’il s’est fait servir chez elBulli. « La barbe à papa qui disparaît » a été lancée en 2004 par le chef Ferran Adria. « C’est assez hallucinant, a décrit le sommelier. C’est servi dans un grand verre avec une barbe à papa de douze pouces de haut et des perles à la noix de coco. On t’apporte un jus qu’on verse dessus et la barbe à papa, qui est du sucre cristallisé à l’ananas, disparaît. C’est spectaculaire et c’est bon. Tout est bien dosé, il y a une belle acidité et il n’y a pas trop d’alcool. »
Le « hard shake »
Attention : la technique du « hard shake » du pape new-yorkais de la mixologie, Eben Freeman, ressemble davantage à une chorégraphie mystique qu’à un simple secouage de cocktail, car le secret de cette technique semble résider en grande partie dans la posture adoptée. Inspirée de techniques slovaques et japonaises, le « hard shake » demande de secouer la glace, dans un petit shaker, pour ensuite la transférer dans un plus gros shaker qu’on secoue selon différents angles et postures. On ajoute finalement les jus et alcools au shaker pour obtenir une boisson vraiment très froide, contenant tout l’air voulu et parsemée de petits cristaux de glace. Pour comprendre toutes les subtilités de la technique, nous vous recommandons le visionnement d’une vidéo en ligne publiée par le New York Magazine et dont le lien se trouve dans l’article « Vidéos de mixologie » ci-bas.
Les cocktails mangeables
La science étant maintenant entrée en mixologie, ce n’était qu’une question de temps avant que les boissons alcoolisées puissent être servies à l’état solide. C’est ainsi qu’on trouve une multitude de déclinaisons de cocktails réalisés notamment avec les gélifiants et texturants popularisés par Hervé This et Ferran Adria. Le plus populaire est l’alginate de sodium, qui permet notamment de faire de jolies sphères.
Toutefois, la frontière est mince entre le succès et le flop quand on présente des cocktails aussi flyés. Il faut d’abord s’assurer que la clientèle a compris le concept qu’on leur propose. Ensuite, le produit livré doit être à la hauteur des attentes du client. Si votre « oeuvre » n’a l’air de rien de plus qu’un simple carré de Jell-O ou bien si elle a été mal démoulée, l’effet risque d’être plutôt raté.
Magic Spoon
Verrerie : cuillère à soupe chinoise
Ingrédients pour le mix
30 ml de vodka
20 ml de Cointreau
30 ml de purée de framboises ou de fraises (ou autre parfum)
Ingrédients pour les billes
2 g d’alginate
10 g de chlorure de sodium
1 L d’eau de source
Chauffez une petite casserole avec 500 ml d’eau de source, à une température de 50°C. Faites dissoudre l’alginate dans l’eau. Remuez jusqu’à obtenir une gélatine translucide. Retirez la gélatine à l’aide d’une petite passoire. Dans un bol, versez le mix au parfum choisi et la gélatine obtenue. Remuez énergiquement jusqu’à ce que le mélange soit uniformément coloré et gélatineux. Préparez un bac avec 500 ml d’eau de source et faites-y dissoudre le chlorure de sodium. Prenez une petite cuillerée du mélange au fruit et mettez-le délicatement dans une passoire plongée dans le bac de chlorure de sodium. C’est au contact du chlorure que la boule va devenir solide. Reproduisez l’opération autant de fois que nécessaire. Rincez à l’eau de source la passoire avec la boule obtenue. Posez la boule dans une cuillère chinoise.
Recette tirée du livre In sensé, recettes cocktails et snacking, Jacques et Laurent Pourcel et Sébastien Bonnefoi, Éditions Solar.
Le retour des oeufs crus
Plusieurs mixologues américains de renom ont remis à l’honneur un ingrédient utilisé anciennement dans les cocktails : les oeufs crus. C’est le cas de Mike Ryan, qui a créé le cocktail signature « Summer Storm ». Garni d’une variété de basilic pourpre, ce mélange est réalisé à partir de rhum Pyrat XO, d’un blanc d’oeuf, de bière de gingembre maison, de basilic fraîchement pilé, d’amer (bitters), de cardamome maison et de sirop d’orange maison. « Le blanc d’oeuf permet d’émulsifier le cocktail et de lui donner du corps », explique le mixologue. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) souligne toutefois qu’il est important de choisir des oeufs frais et de bien respecter les règles d’hygiène si on veut utiliser des oeufs crus dans un cocktail, dans le but de limiter les risques de salmonelle. De plus, il est impératif d’informer les clients que le cocktail contient des oeufs crus. En effet, certaines personnes y sont allergiques, et la consommation des oeufs est déconseillée aux femmes enceintes ainsi qu’aux gens dont le système immunitaire est affaibli.
L’Alco-mist
Thierry Hernandez, le mixologue de l’hôtel Plaza Athénée, à Paris, dévoilait fin 2007 son Alco-mist. Pour 26 euros, les clients peuvent déguster de fines tranches de meringue accompagnées d’un alcool en spray (jet) présentés sur un support en verre de Murano. Une fois la meringue en bouche, il suffit de vaporiser l’alcool.
Le sous-vide pour une infusion éclair
Une tendance émergente est d’utiliser des équipements pour le sous-vide afin de faire infuser des saveurs. Un exemple extrême est le martini mangeable de Dave Arnold, enseignant au French Culinary Institute, de New York. Pour réaliser ce cocktail, il faut prendre une tranche de concombre et la faire infuser sous vide avec du gin et du sirop. La pression fera que les bulles d’air contenues dans le concombre se rempliront du liquide, et le résultat sera le même que si le concombre avait macéré pendant plusieurs jours. De plus en plus de chefs sont à même de créer des cocktails à l’aide du sous-vide grâce à des machines telles que le Cryovac (des mêmes fabricants que le fameux PacoJet).
Pour découvrir la technique de Dave Arnold, visionnez la vidéo dont le lien se trouve dans l’article « Vidéos de mixologie » ci-bas.
Les fabricants prennent aussi le train
En début d’année, Cointreau lançait en grande pompe en Europe et aux États-Unis le Cointreaupolitan caviar, des perles irisées renfermant du Cointreau. Elles sont faites pour accompagner le cocktail Cointreaupolitan, composé de jus de canneberge, de citron et bien sûr de Cointreau. Les mixologues qui utilisent les perles reçoivent une formation pour apprendre à les réaliser. Le produit n’est pas commercialisé au Canada pour l’instant.
Le fluo
Eh bien oui, des chefs de restaurants et des bars se mettent au « fluo ».
Nous ne pouvons par contre vous en dire plus sur le secret de fabrication du « glowing cocktail » du J-POP Cafe, à Shibuya, au Japon.
Le simple cube de glace est out !
De plus en plus de mixologues portent une attention particulière à l’utilisation qu’ils peuvent faire de la glace. Ils en sont même devenus un peu maniaques.
Voici certaines des tendances observées :
Grands morceaux de glace découpés dans un bloc à l’aide d’un pic à glace, pour décorer une boisson servie dans un verre old fashioned. Très chic, les grandes brisures de glace qui dépassent du verre !
Glace faite avec de l’eau de source d’une certaine marque
De l’alcool transformé en glaçon En faisant congeler de l’alcool à l’azote liquide à -320°F, on peut créer des glaçons qui, en fondant, vont donner du goût au cocktail plutôt que de le diluer.
Des moules spéciaux de toutes formes Certains restaurateurs et barmans utilisent des moules anciens à glace, ou encore se font fabriquer des formes avec le logo de leur établissement. Le chic, dans bien des endroits, c’est de confectionner de grosses sphères de glaces qui donnent un look bien spécial à la boisson qu’ils rafraîchissent. Les sphères du chef Daniel Boulud contiennent chacune une orchidée fraîche qui leur donne un air très distinctif.
On peut voir ci-dessus des shooters en glace et des glaçons en forme de pierres précieuses faits à partir de moules en silicone. On peut se les procurer par l’intermédiaire de différents sites Internet. Toutefois, Fred, la compagnie qui les fabrique, indique qu’ils sont conçus pour un usage domestique. À essayer à vos risques !
Tendances cocktails pour 2008, selon le Distilled Spirits Council of the United States
1. Spiritueux haut de gamme Dans les cinq dernières années, l’intérêt pour les spiritueux haut de gamme a augmenté de 92 % aux États-Unis. Vodkas de luxe, scotchs et whiskys en édition limitée, tequilas extra anejo et rhums âgés sont de plus en plus utilisés pour créer des cocktails hors de l’ordinaire dans les bars les plus courus chez nos voisins américains.
2. Infusions originales C’est la course aux idées dans le choix des infusions à intégrer aux cocktails. Violette, lavande, cardamome et thé sont déjà bien en vogue, mais des ingrédients plus inusités comme les piments chili, la fumée, le bois et le porc servent maintenant à faire des infusions.
3. Attention particulière à la technique La technique se raffine de plus en plus chez les mixologues. Certaines recettes de cocktails sont essentiellement basées sur une technique particulière qui, si elle n’est pas bien maîtrisée, pourra donner un résultat décevant pour le client (c’est le cas notamment du « hard shake »).
4. Ingrédients frais et de saison – amers maison La cuisine avec les ingrédients de saison a déteint sur la façon de faire les cocktails. Plusieurs mixologues évitent maintenant le plus possible les ingrédients préparés. Par ailleurs, avec la disparition de certaines marques d’amers (bitters) aux États-Unis, des mixologues se sont mis à faire leurs propres recettes.
5. Retour d’ingrédients traditionnels oubliés Les liqueurs traditionnelles comme la chartreuse, le curaçao et la crème de violette ont été ressuscitées dans les cocktails modernes. Les oeufs crus, évités dans les dernières décennies à cause de la peur de la salmonelle, sont maintenant inclus dans plusieurs cocktails haut de gamme afin de recréer des recettes traditionnelles. (Voir la section sur le retour des oeufs crus dans le présent texte.)
Sources
In’Sensé, recettes cocktails et snacking, Jacques Pourcel, Laurent Pourcel et Sébastien Bonnefoi, Éditions Solar, 2007.
Bannie dans plusieurs pays au début du XXe siècle, l’absinthe (dont le nom officiel est plutôt « spiritueux aux plantes d’absinthe ») était la boisson préférée de bien des Européens au XIXe siècle, dont plusieurs artistes et poètes célèbres. Une vague de légalisation dans les 20 dernières années, tant dans les pays d’Europe que d’Amérique du Nord, a permis de perpétuer la légende jusqu’à nous. Légalisé en 2007 aux États-Unis, le spiritueux a conquis bien des bars branchés des grandes villes américaines qui l’utilisent pour créer des cocktails et qui ont ressuscité des équipements légendaires pour le servir, comme la fontaine d’absinthe.
Il est indéniable que monsieur Tout-le-monde montre une fascination souvent mêlée de peur pour le spiritueux vert. Chaque fois que vous en servez, l’imagination des clients s’emballe et ils posent mille questions. Mais avez-vous les réponses ? En voici quelques-unes !
- Est-ce vrai que l’absinthe peut rendre fou ? Il semble que l’absinthe, telle que commercialisée aujourd’hui, puisse difficilement avoir un quelconque effet sur la santé mentale autre que celui que peut avoir n’importe quel autre alcool. Par ailleurs, rien ne prouve que l’absinthe d’autrefois ait pu rendre fou. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, plusieurs facteurs ont contribué à donner à l’absinthe cette réputation, dont sa très haute teneur en alcool – dans les 70 % – qui pouvait causer rapidement le delirium tremens en cas d’abus. De plus, certaines absinthes bon marché pouvaient avoir un effet néfaste sur la santé parce qu’elles étaient frelatées ou contenaient des ingrédients comme des teintures à base de métaux. Enfin, plusieurs buveurs d’absinthe consommaient en plus divers stupéfiants, ce qui ne devait pas aider à leur donner l’air sain d’esprit...
- L’absinthe est-elle un hallucinogène ? L’absinthe traîne aussi avec elle la réputation d’être hallucinogène à cause d’une de ses composantes : la thuyone (ou thujone). Santé Canada nous a indiqué que cette réputation serait non fondée, bien que l’absorption de thuyone puisse, selon l’organisme, « causer du délire » lorsqu’on en consomme selon une certaine concentration. Voici ce que dit à ce sujet Paul Spendlove, agent des relations avec les médias chez Santé Canada, « [...] le prétendu effet hallucinogène était peut-être attribuable à d’autres substances qui contaminaient l’absinthe [avant son interdiction]. De récentes études suggèrent que le niveau de thujone dans l’absinthe est trop faible pour avoir des effets pharmacologiques aigus. » Néanmoins, Santé Canada indique que la thuyone est une toxine, donc une substance toxique. Or, i l est interdit au Canada de vendre un aliment qui contient une telle substance. C’est pourquoi Santé Canada recommande « de maintenir ces concentrations au niveau le plus faible qu’il soit raisonnablement possible d’atteindre ». Ayant analysé des spiritueux aux plantes d ’absinthe dont la teneur en thuyone ne dépassait pas 1 ppm, Santé Canada a trouvé que ces absinthes n’étaient pas dommageables pour la santé.
La question de la quantité de thuyone acceptable dans une liqueur d’absinthe en est une d’importance, selon Pascal Desjardins représentant au Québec pour le spiritueux aux plantes d’absinthe Absente. « S’il n’y a pas de thuyone, il n’y a pas d’absinthe... », argue-
t-il. Selon lui, la seule façon de retrouver le goût amer caractéristique des absinthes de la première heure serait d’augmenter sensiblement le taux de thuyone.
Alors qu’en France et aux États-Unis la limite légale de thuyone dans l’absinthe est de 10 ppm, les normes sont beaucoup plus floues au Québec. En effet, la SAQ nous a d’abord indiqué accepter 3 ppm, puis nous a ensuite confirmé qu’elle tolérait plutôt jusqu’à 5 ppm, disant se fier aux recommandations de Santé Canada, qui, pourtant, nous l’avons déjà dit, recommande que l’absinthe contienne le moins possible de thuyone. Toutefois, il s’agit de recommandations, et ni loi ni règlement ne semblent régir cette concentration. La SAQ pourrait donc théoriquement accepter des absinthes avec une bien plus grande quantité de thuyone, en autant que la substance ne soit pas présente à un niveau toxique, niveau que nous ne connaissons pas et qui se détermine au cas par cas.
- Connaissez-vous le B-55 ? Vous connaissez assurément le B-52, ce cocktail servi en shooter composé de liqueur de café (Kahlua ou Tia Maria), de crème irlandaise (Bailey’s) et de Grand Marnier. Eh bien, en changeant ce dernier ingrédient pour de l’absinthe, vous obtiendrez son petit frère, le B-55.
- Pourquoi l’absinthe est-elle aussi appelée la fée verte ? Cette appellation viendrait tout simplement du fait qu’un producteur d’absinthe avait autrefois illustré l’une de ses publicités avec une attrayante fée verte, et que les gens se sont mis à désigner la boisson spontanément sous ce nom.
- Depuis quand l’absinthe est-elle légale au Canada ? Assez étonnamment, en dehors de l’époque de la Prohibition, en 1919-1920, il semble que l’absinthe n’ait jamais été interdite par une loi ou un règlement au Québec, ni même au Canada. C’est ce que nous avons pu conclure des renseignements obtenus auprès de Santé Canada, de la SAQ et de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec. Peut-être nos instances gouvernementales n’ont-elles pas senti le besoin de réglementer l’absinthe, puisque sa production était déjà interdite depuis le début du XXe siècle dans les principaux pays producteurs. C’était le cas de la France et de la Suisse, qui ont légalisé à nouveau le spiritueux respectivement en 1988 et en 2005. Après environ un siècle d’absence au Québec, c’est en 2001 que les premières bouteilles de spiritueux à base d ’absinthe ont commencé à faire leur apparition sur les tablettes de la SAQ.
- À quoi sert une fontaine d’absinthe ? Cet équipement popularisé à la toute fin du XIXe siècle est utilisé tout simplement pour distribuer l’eau qui sert à diluer le spiritueux et à faire fondre le sucre que certains amateurs ajoutent à l’absinthe pour adoucir son goût amer.
- De quoi est faite l’absinthe ? En général, le spiritueux est fait à base de plantes dont principalement la grande absinthe, la petite absinthe, l’anis vert, le fenouil et l’hysope, mais aussi dans certains cas la mélisse, la badiane (ou anis étoilé), le calamus, l’angélique, le dictame de Crète, la coriandre, la véronique, la marjolaine, la menthe poivrée et plusieurs autres plantes.
- D’où vient la couleur de la « fée verte » ? Une absinthe faite selon les règles de l’art tire sa couleur de la chlorophylle de certaines plantes, notamment la petite absinthe, l’hysope et la mélisse citronnée. Selon les experts, pour vérifier la qualité du produit, on doit s’assurer que, lorsqu’on y ajoute de l’eau, la couleur se brouille et devient d’un vert « opalescent », qualificatif attribué par le poète Baudelaire, notoire utilisateur du célèbre spiritueux. La liqueur ne doit surtout pas être « fluo », ce qui indiquerait que d’autres types de colorants que la chlorophylle ont été utilisés.
- Pourquoi utiliser une cuillère trouée pour le service traditionnel de l’absinthe ? La cuillère sert à maintenir au-dessus du verre un cube de sucre sur lequel on verse la liqueur et l’eau. Si certains croient que son utilisation ne sert qu’à en faire un élément spectaculaire, d’autres, comme Pascal Desjardins, y voient un outil nécessaire : « En fait, bien sûr qu’il y a le rituel, mais, avant tout, c’est que le sucre ne se dissout pas dans l’eau froide. En imbibant doucement le sucre d’eau, on permet à celui-ci de tranquillement se dissoudre de lui-même, d’où l’importance de ne pas verser l’eau d’un coup, mais un peu à la fois. Le bout pointu de la cuillère a aussi son utilité : il sert à touiller le sucre non dissous dans le fond du verre. »
Merci à Pascal Desjardins, de Bella Vita, à l’agence Mosaiq et à Emanuel Cesario, de Versinthe, aux experts de Santé Canada et de la SAQ, à Dominique Lapierre, de la bibliothèque de droit de l’Université Laval, et à l’auteur Benoît Noël pour leur contribution à cet article.
Bien rares sont les Québécois qui n’ont jamais entendu parler du fort engouement que connaît le poker partout dans le monde à l’heure actuelle. La vague du Texas Hold’em déferle sur la Belle Province. Cette variante du poker est à l’origine de la popularité grandissante du fameux jeu de cartes. Sa simplicité et le fait que les Séries mondiales de poker qui sont télédiffusées au Québec utilisent le Texas Hold’em ont amené une mode qui ne s’essouffle pas. Elle a connu un essor fulgurant depuis le lock-out de la Ligue nationale de hockey en 2004. Au lieu des matchs, les chaînes de télévision ont diffusé des parties de poker !
Depuis de nombreuses années, le poker se joue dans les bars ou ailleurs de façon légale... ou illégale, selon les points de vue. Une situation qui est tolérée depuis longtemps par les policiers. Le gouvernement et Loto-Québec ne statuant pas sur la question du poker dans les bars, trois organismes québécois ont décidé de fonder la Ligue de tournois de poker du Québec (LTPQ). Grâce à cette ligue, il est maintenant possible de jouer au poker dans les bars et restos-bars du Québec tout à fait gratuitement, pour le plus grand plaisir des amateurs et des propriétaires d’établissements. Aucun frais n’est exigé par les établissements pour jouer dans les tournois organisés. C’est seulement si le joueur souhaite voir ses points comptabilisés afin de se comparer avec les autres joueurs qu’il doit payer un montant de 10 $, un service offert à ses membres par l’Association des joueurs de tournois de poker du Québec.
Le lancement de la Ligue de tournois de poker du Québec ne pouvait arriver à un meilleur moment, selon les organisateurs, car l’industrie des bars et des restaurants a subi les contrecoups de l’entrée en vigueur de la Loi sur le tabac et peut ainsi tenter de reconquérir la clientèle perdue. Les établissements peuvent maintenant compter sur une clientèle masculine de 18 à 45 ans passionnée du poker et qui peut passer de nombreuses heures à jouer sur place.
La LTPQ propose aux gagnants des prix totalisant plus de 250 000 $ en plus d’offrir à ses meilleurs joueurs la chance de participer à des événements de poker internationaux. Un championnat télévisé couronnera le vainqueur de la Ligue en décembre prochain. Les finalistes du championnat seront sélectionnés parmi les meilleurs lors des quatre tournois d’étape regroupant les gagnants de toutes les régions du Québec pour chaque période de trois mois. Certains ont même la chance de participer à des tournois à Las Vegas et d’y rencontrer des célébrités telles que Guy Laliberté. La ligue a d’ailleurs organisé dernièrement un tournoi avec des personnalités québécoises et c’est Guy A. Lepage qui a remporté la partie. Le glamour fait décidément bon ménage avec le poker !
Les avantages pour un établissement
Renaud Poulin, président de la Corporation des bars, brasseries et tavernes du Québec, est d’avis que les établissements ont l’avantage avec l’arrivée de la ligue de pouvoir accueillir un meilleur achalandage aux heures plus creuses de la journée ou en début de semaine. De plus, une nouvelle clientèle a fait son apparition, souvent des gens qui ne fréquentaient pas le bar auparavant. « Dans mon bar, j’invite ceux qui participent aux tournois à revenir le samedi pour une autre activité et certains le font », explique M. Poulin. En général, les bars semblent satisfaits de l’activité que la ligue génère dans leur bar. Seulement deux établissements se sont retirés jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, la ligue compte 13 000 membres joueurs et environ 130 établissements offrent des tournois. Des restaurateurs et des hôteliers se sont aussi joints à la ligue comme l’Hôtel Jonquière, à Saguenay, le Bar Resto Grill Le Clac, à Charlesbourg, le Resto Bar Friends, à Montréal, et l’Hôtel Forestel, à Val-d’Or.
La LTPQ La Ligue des tournois de poker du Québec a été créée par le partenariat de trois organismes : la Corporation des bars, brasseries et tavernes du Québec (CPBBTQ), l’Association des joueurs de tournois de poker du Québec (AJTPQ) et Gestion Poker Tour. Cette dernière gère l’ensemble des activités de la ligue.
Les arguments des opposants au poker
La même crainte habite tous les intervenants gravitant autour de la thématique du jeu dans les universités et les centres de recherche : le jeu pathologique ou compulsif. Les études réalisées au cours de la dernière décennie démontrent, selon le Centre international d’étude sur le jeu et les comportements à risque chez les jeunes, que la popularité des jeux de hasard et d’argent est à la hausse chez les jeunes. Selon les plus récentes évaluations, 80 % des jeunes ont participé à une quelconque forme de jeu de hasard au cours des 12 mois précédant l’enquête. Par ailleurs, une enquête de Statistique Canada publiée en 2002 a révélé que le pourcentage de joueurs pathologiques au Canada était de 0,5 % de sa population adulte et que celui des joueurs à risque était de 1,5 %. Les joueurs problématiques représenteraient environ 1 % de la population.
M. Poulin, pour sa part, ne s’inquiète pas du tout au sujet du jeu compulsif. « La grande majorité des gens au Québec n’ont aucun problème avec le jeu. Si on ne peut pas perdre ou gagner, il n’y a pas de raison de devenir gambler. C’est sur Internet ou avec les loteries vidéos que c’est possible. » Il explique que, même si un joueur se rend à Las Vegas grâce à la ligue, il ne peut perdre plus que le prix d’entrée, qui est d’ailleurs acquitté par la ligue pour les joueurs les plus performants. Le jeu compulsif est donc improbable, selon lui, avec la LTPQ.
Comment devenir membre ? Pour pouvoir offrir des tournois de poker avec la ligue dans son établissement, il est essentiel de faire partie de la CPBBTQ. Après avoir procédé à l’adhésion, vous recevrez de l’information sur la ligue ainsi que les règlements que vous devrez respecter. Actuellement, de nombreux établissements sont en attente d’être accrédités par la ligue.
Qu’est-ce qui est légal et illégal ?
Légalement, c’est Loto-Québec qui gère toutes les maisons de jeux, sauf les courses de chevaux et les bingos. C’est pour cette raison qu’organiser un tournoi de poker dans un bar est considéré comme illégal, selon l’article 201 du Code criminel du Canada. Dans cet article, on dit qu’il est illégal de tenir un maison de jeux ou de s’y trouver. Dans la définition d’une maison de jeux, on indique qu’il s’agit d’un local tenu pour fins de gains et fréquenté par des personnes pour se livrer au jeu. Est une maison de jeu illégale tout local où on tient une banque, où on reverse la totalité ou une partie des gains au tenancier, où on exige un droit d’entrée aux joueurs et où il est clair que les chances de gagner ne sont pas égales pour tous les participants. Tous ces cas de figure sont illégaux.
Les propriétaires de bars arguent que leurs tournois sont légaux étant donné que les joueurs ne jouent pas avec de l’argent sur la table. Dans le cas de la ligue, il n’y a pas du tout d’argent mis en jeu. « Ça devient illégal lorsqu’il y a un meneur de jeu qui garde une partie des profits ou qui charge un droit d’entrée », note Jean-Pierre Roy, de Loto-
Québec, dans un article publié sur www.poker-en-ligne.biz. Une disposition indique également que les tenanciers de bars ne devraient pas pouvoir faire de l’argent avec la vente d’alcool. M. Poulin nous a expliqué qu’une cause a statué que c’était légal si le tenancier n’oblige pas le joueur à prendre une consommation. Les bars qui tiennent des tournois à l’argent redistribuent la plupart du temps les frais d’inscription en bourses pour les joueurs, ce qui est tout de même considéré comme illégal, étant donné qu’ils font payer un prix d’entrée. La question de la légalité du poker semble donc incertaine et sujette à de nombreuses interprétations. Les établissements profitent en ce moment d’un flou juridique, qui subsistera jusqu’à ce que le gouvernement adopte une nouvelle loi à ce sujet ou qu’un jugement vienne clarifier la loi actuelle.
PETIT GLOSSAIRE DES TERMES UTILISÉS AU POKER
Buy-in : coût d’entrée Se coucher : abandonner, se retirer, déposer ses cartes sur la table (fold) Tapis : Totalité des jetons d’un joueur qu’on mise lorsqu’on a une main particulièrement forte Petite mise à l’aveugle (small blind) : joueur à la gauche du brasseur qui joue une mise forcée déterminée à l’avance, mise qui augmente tout au long de la partie Grosse mise à l’aveugle (big blind) : joueur à la gauche du joueur qui joue la petite mise à l’aveugle (une mise du double de la petite) Brelan : 3 cartes de même valeur Carré : 4 cartes de même valeur Passer (check) : Attendre un peu avant de jouer son tour Flop : Cartes retournées sur la table et accessibles à tous les joueurs pour compléter leur main Flush : 5 cartes de même couleur Full (main pleine) : brelan + paire Paire : 2 cartes de même valeur Quinte : 5 cartes d’une suite, mais pas de la même couleur Quinte flush : 5 cartes d’une suite de la même couleur Rivière : 5e et dernière carte retournée sur la table
Par tradition, par convention ou pour innover, l’eau occupe la table des consommateurs depuis toujours. L’appréciation de l’eau du robinet ou de l’eau embouteillée repose essentiellement sur les perceptions. Néanmoins, l’eau en bouteille est la boisson qui a connu le taux de croissance le plus élevé dans le monde. Eau de source, minérale, distillée, enrichie ou simplement prélevée à même des réseaux d’aqueduc ou de puits artésiens, en 13 ans, la consommation mondiale de ces produits a été multipliée par 20, passant de 7,5 milliards de litres d’eau embouteillée en 1990 contre 154 milliards en 2004. Ce marché est évalué à 43 milliards de dollars. Au Canada, une étude [1] réalisée en 2006 révélait que presque 3 ménages sur 10 buvaient principalement de l’eau en bouteille, peu importe s’ils étaient raccordés à un réseau d’aqueduc municipal ou à une source d’alimentation privée.
Une source de profits
Malgré un léger fléchissement en 2007, l’augmentation des ventes d’eaux embouteillées se poursuit. Dans une entrevue qu’elle a accordée au magazine Nation’s Restaurant News, Bonnie Riggs, analyste de la firme de recherche américaine NPD, indique que leur côté pratique, le nombre important de nouveaux produits introduits, leur grande diversité et les bienfaits pour la santé qu’on leur attribue constituent les principales raisons de cette popularité grandissante. Elle ajoute que même si la croissance des ventes d’eau en bouteille a diminué, ce produit demeure important pour les consommateurs et est recherché sur les menus.
Les résultats de l’étude conduite en 2007 par ce groupe de recherche concluent que l’eau en bouteille occupe la 3e position des boissons ayant connu la plus importante croissance des ventes après le thé glacé et les cafés spécialisés. Les établissements à service rapide ont obtenu les plus fortes augmentations. Enfin, ces experts s’entendent pour dire que les ventes d’eaux embouteillées vont continuer leur progression, et ce, dans tous les types de restaurants.
Les stars montantes
On répertorie quelque 3000 marques d’eau en bouteille en provenance de partout sur la planète. Les consommateurs adorent le goût de ces eaux et, surtout, leur bouteille originale. Il existe une vingtaine d’eaux rares et recherchées, dites premium, qui se distinguent par leur origine, leur bouteille et leur goût novateurs. Par exemple, la Bling H2O offre une bouteille incrustée de véritables cristaux Swarovski, la 420 vante ses propriétés aphrodisiaques, la Ogo révèle une teneur en oxygène 35 fois supérieure à la moyenne, etc. De l’avis de spécialistes, après avoir longtemps été négligé au profit du café et du vin, le secteur de l’eau se développe enfin !
Oui, mais...
Fondée sur la croyance que l’eau en bouteille est meilleure pour la santé et plus sûre que l’eau du robinet, la popularité de ces eaux est toutefois ébranlée depuis quelque temps.
D’abord, de plus en plus d’associations de consommateurs décrient le fait que certaines compagnies vendent... l’eau du robinet ! Cette pratique, parfaitement conforme au Règlement sur les eaux embouteillées du Québec et à la Loi sur les aliments et drogues fédérale, concerne 25 % des eaux en bouteille. Les exemples les plus connus sont les marques Dasani et Aquafina, embouteillées respectivement par Coca-Cola et Pepsi, puisées à même les réseaux de distribution municipaux.
Les consommateurs sont aussi conscients que l’eau embouteillée coûte cher. Dans les grandes villes canadiennes, un litre d’eau embouteillée peut coûter de 300 à 5000 fois plus cher qu’un litre d’eau du robinet alors que la matière première, l’eau, ne coûte presque rien aux embouteilleurs. Ils ne versent que de maigres redevances aux municipalités...
Il apparaît de plus en plus évident que l’eau embouteillée n’est ni plus ni moins sécuritaire que celle coulant des robinets de la plupart des municipalités canadiennes. Les lois concernant les réseaux de distribution publics d’eau ont été considérablement resserrées depuis le drame de Walkerton en 2000. Cette tragédie de l’eau contaminée à la bactérie E. coli, qui a fait officiellement sept morts et rendu des milliers de personnes malades dans cette petite ville agricole de l’Ontario, a mis en relief la déficience des usines de traitement de l’eau potable. Aussi, dès 2001, le gouvernement du Québec a adopté le Règlement sur la qualité de l’eau potable faisant passer le nombre de normes de qualité de 44 à 77. Ce règlement prévoit également l’augmentation des fréquences d’échantillonnage et du nombre de réseaux surveillés en plus d’exiger une meilleure formation des exploitants.
Enfin, un nombre grandissant de groupes, d’associations et de personnes reconnaissent ce produit impropre au plan écologique. Après leur courte vie, la plupart des bouteilles vides se retrouvent dans un site d’enfouissement des déchets. Cela représente des tonnes de plastique qui se désagrègent pendant 1000 ans dans les sols et y rejettent des substances toxiques qui risquent de contaminer les sources d’eau souterraines. De plus, la fabrication des bouteilles de plastique, leur transport et leur recyclage nécessitent l’utilisation de ressources non renouvelables alors que leur destruction dégage des fumées polluantes.
Récupérer... enfin possible !
Les restaurants, bars, hôtels et aires publiques du Québec peuvent enfin participer à la récupération des matières recyclables. Ambitieux et prometteur, le programme mis en oeuvre en septembre 2007 par la Table pour la récupération hors foyer permet le recyclage des bouteilles et des emballages, notamment du verre et du plastique. Des entrepreneurs de collecte sont attestés pour desservir la majorité des régions du Québec. Il s’agit d’un pas important et très favorable pour l’industrie compte tenu de l’élargissement de la conscience populaire à l‘importance de poser des actions écoresponsables.
L’eau du robinet : une option valable
Il est démontré que la qualité de l’eau potable est très bonne de manière générale partout au Québec. Certaines villes se démarquent même par la qualité de l’eau qu’elles distribuent. Dans une récente évaluation de la qualité microbiologique de diverses eaux embouteillées faite par le magazine Protégez-vous, Montréal s’est d’ailleurs signalé.
Dans une entrevue accordée à TVA, Martine Ouellette, vice-présidente de l’organisme Eau Secours ! est formelle : « Les normes de qualité de l’eau au Canada sont strictes comme elles ne l’ont jamais été. L’eau qui provient des usines de filtration est traitée pour respecter des critères sanitaires et esthétiques (goût et odeur). Elle est en outre soumise à des analyses régulières afin de prévenir toute contamination microbiologique. Dans les usines de filtration de la Ville de Montréal, par exemple, des centaines d’analyses sont effectuées quotidiennement. »
Selon Mme Ouellette, lorsque l’eau potable provient de la municipalité ou d’une entreprise de services publics, le traitement additionnel que procure un filtre à eau est essentiellement d’ordre esthétique. « Les filtres à eau éliminent des particules en suspension ou des matières dissoutes et la rendent donc plus pure, mais pas meilleure. L’eau du robinet au Québec est saine. Le corps humain n’a pas besoin d’une eau pure à 100 %. » Pour les gens qui veulent tout de même avoir de l’eau pure, Eau Secours ! recommande de l’eau filtrée plutôt que de l’eau embouteillée pour éviter que des millions de bouteilles de plastique se retrouvent dans les dépotoirs.
Une approche innovatrice
Chez Pacini, on accorde beaucoup d’importance à l’eau. On sert aux clients une eau filtrée, fraîchement embouteillée dans une bouteille de verre réutilisable et gratuite. Les pratiques mises en place au cours des ans ont conduit à ce choix qui se révèle fort judicieux.
« En 2005, souhaitant nous rapprocher des pratiques européennes et offrir une eau de qualité, nous avons décidé d’offrir gratuitement à chaque client une eau en bouteille, explique Christian Champagne, vice-président exécutif chez Pacini. Lors d’une tournée dans nos restaurants, nos employés nous ont toutefois rapidement signifié leur inconfort à appliquer cette pratique qui engendrait une quantité importante de déchets. Installer des miniusines de filtration et d’embouteillage dans nos restaurants nous a permis de continuer à offrir un produit de qualité, d’éliminer un problème pour l’environnement en plus de réduire nos coûts ! » L’entreprise s’apprête d’ailleurs à ajouter l’eau gazeuse à son offre.
Dans le tout nouveau Commensal, situé à Boisbriand, l’eau est offerte en fût à même une tour à eau. Puisée dans le réseau d’approvisionnement public, elle est filtrée puis offerte en version plate ou gazeuse.
Dans le tout nouveau Commensal, situé à Boisbriand, l’eau est offerte en fût à même une tour à eau. Puisée dans le réseau d’approvisionnement public, comme chez Pacini, elle est filtrée puis offerte en version plate ou gazeuse. « L’eau est synonyme d’alimentation saine et de santé et les clients se soucient de la qualité de celle qu’ils consomment, ajoute M. Champagne. Quant aux employés, pour la plupart déjà vendus à l’idée de poser des actions respectueuses de l’environnement, ils ont facilement intégré cette pratique. Implanter cette nouvelle façon de faire a donc été facile ! » Commensal n’a toutefois pas éliminé l’eau en bouteille de ses établissements pour ceux qui préfèrent cette option. Tout le monde est content !
Vos clients sont de plus en plus soucieux de leur santé. Ils veulent manger des plats savoureux, certes, mais qui leur apportent aussi une valeur ajoutée sur le plan de la nutrition. À ce chapitre, les noix et les graines possèdent des atouts certains. Elles sont à la fois polyvalentes et nourrissantes. Elles permettent aussi d’ajouter de la variété au menu, de l’entrée au dessert, en offrant des plats énergisants et bourrés d’éléments nutritifs. Une véritable mine d’or pour la santé...
Mais quelle est la différence entre une noix et une graine ?
La noix est un fruit en soi, dont l ’enveloppe dure renferme une amande. La graine, pour sa part, est plutôt contenue dans un fruit et elle sert à la reproduction. Pour choisir une noix de qualité, il faut sélectionner celles qui sont exemptes de fissures ou de trous. Si la noix fait du bruit lorsqu’on la secoue, c’est qu’elle n’est plus fraîche. À l’achat de noix ou de graines déjà écalées, il est conseillé de les sentir et de les goûter pour détecter si elles sont rancies. En effet, certaines variétés se conservent moins longtemps que d’autres, comme la noix du Brésil ou les pignons (voir plus bas). Il faut donc s’approvisionner à un endroit qui a un roulement de marchandise important, et, si possible, les acheter emballées sous vide pour plus de fraîcheur.
Noix, vins et spiritueux
En collation ou en amuse-gueule, les noix se marient bien aux xérès, ou sherries, explique Jacques Benoit, chroniqueur de vins à La Presse et auteur du livre Bouquets et arômes – Savoir déguster le vin. Il suggère un xérès de type fino ou manzanilla (les plus légers), ou encore un amontillado ou un oloroso, nettement plus corsés. On peut aussi accompagner les noix d’un porto de type tawny pour ceux qui aiment le sucré, par exemple, le Cobburn’s 10 ans ou le Graham’s 10 ans.
Le saviez-vous ?
L’arachide et la noix de coco ne sont pas des noix.
Bien des gens croient, à tort, que l’arachide est une noix. Elle appartient en fait à la famille des légumineuses. Ce terme vient de l’espagnol c acahuate, qui signifie « cacao de terre ». La noix de coco n’est pas non plus une noix, mais le noyau du fruit du cocotier. On l’appelle noix en raison de sa dureté.
Amandes nature : jusqu’à deux ans dans un contenant hermétique au réfrigérateur ou au congélateur.
Amandes rôties : protéger de l’oxygène. L’emballage sous vide est recommandé.
Pâte d’amande : se conserve au réfrigérateur de 2 à 3 ans.
CUISSON*
Blanchir : immerger dans l’eau bouillante 2-3 minutes, égoutter et laisser refroidir. Peler avec les doigts.
Griller : au four pendant 10 minutes ou dans un poêlon sec à feu moyen de 2 à 5 minutes.
Noisettes (avelines)
USAGES
Huile, beurre, salades, sauces, pilaf, pain, gâteaux, plateaux de fromages
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur, un mois avec la coque, trois semaines décortiquée.
CUISSON*
Griller : au four environ 10 minutes ou dans un poêlon environ 2 minutes, ou jusqu’à ce que les noisettes soient colorées.
Noix d’acajou (ou de cajou)
USAGES
Mélanges de noix et fruits séchés, amuse-gueules, salades, gâteaux, cuisine indienne, cari d’agneau, riz, beurre
CONSERVATION
Au réfrigérateur dans un contenant hermétique jusqu’à 6 mois, au congélateur jusqu’à 1 an.
CUISSON*
Griller : au four environ 10 minutes ou dans un poêlon environ 2 minutes, ou jusqu’à ce que les noix soient colorées
Ajouter les noix à la fin de la cuisson des plats, car elles ramolissent facilement
Noix de gingko
USAGES
Cuisine orientale et surtout japonaise, avec poisson, fruits de mer, volaille, porc, soupes
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur
CUISSON*
Bouillir : Plonger quelque secondes dans l’eau bouillante pour peler plus facilement.
Griller : au four environ 10 minutes ou dans un poêlon environ 2 minutes, ou jusqu’à ce que les noix soient colorées.
Noix de Grenoble
USAGES
Plats de légumes, sautés, pâtisseries, trempettes, plateaux de fromage, salades, garnitures de sandwichs, pesto, plats de riz, poissons et viandes en croûtes de noix
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur jusqu’à six mois ou au congélateur jusqu’à un an. Garder loin des aliments à odeur forte comme le chou et les oignons.
CUISSON*
Rôtir : au four de 5 à 7 minutes.
Au micro-ondes : étendre 3/4 de tasse de noix en une couche unique et chauffer à chaleur élevée de 5 à 6 minutes en brassant toutes les 2 minutes.
Griller : cuire dans un poêlon sec de 1 à 2 minutes.
Conservation et cuisson similaires à celles des noix de Grenoble
CUISSON*
Griller : au four environ 10 minutes ou dans un poêlon environ 2 minutes, ou jusqu’à ce que les noix soient colorées.
Noix du Brésil
USAGES
Gâteaux aux fruits, biscuits, mueslis, farces, crèmes glacées, chocolats
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur. Rancit très rapidement. Acheter sous vide de préférence. Se conservent deux mois. non écalées.
Astuce : faire prendre un bain de vapeur aux noix afin de les écaler plus facilement
CUISSON*
Griller : 7 à 8 minutes à 210°C
Pacanes
USAGES
Tartes, amuse-gueules, rôties avec légumes, farces pour la volaille, plateaux de fromages et de fruits, salades, glaces au sirop d’érable, huile
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur jusqu’à neuf mois ou au congélateur jusqu’à deux ans. Les pacanes congelées n’ont pas à être décongelées avant d’être utilisées.
CUISSON*
Rôtir : au four pendant 5 à 10 minutes
Pistaches
USAGES
Pâtisseries, terrines, sauces, nougats, glaces, liqueurs, flans, plats de viande, tajines, agneau, charcuteries
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur, trois mois en coquille, un an au congélateur. Écalées, elles se conservent trois mois au congélateur, mais ne se congèlent pas.
CUISSON*
Bouillir : plonger dans l’eau bouillante pendant 2 minutes
Astuce : ne pas cuire les pistaches colorées en rouge, sinon le colorant va s’étendre à toute la préparation.
Graines de citrouille
USAGES
Mélanges de noix, salades, rôties en amuse-gueules, riz sauvage, sablés
CONSERVATION
Sous vide ou peu de temps au réfrigérateur. Rancissent rapidement.
CUISSON*
Griller : au four environ 10 minutes ou dans un poêlon environ 2 minutes, ou jusqu’à ce que les graines soient colorées.
Graines de lin
USAGES
Barres tendres, moulues dans les pâtisseries, pains et muffins
CONSERVATION
Au congélateur jusqu’à un mois.
CUISSON*
Astuce : Avant d’incorporer à un mets, broyer les graines pour libérer les substances nutritives emprisonnées dans la coque.
Graines de sésame
USAGES
Pains, gâteaux, beurre de sésame (tahini), huile, pâte, halva (pâtisserie orientale)
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur ou au congélateur.
CUISSON*
Griller : au four environ 10 minutes ou dans un poêlon environ 2 minutes, ou jusqu’à ce que les graines soient colorées.
Graines de tournesol
USAGES
Plats végétariens, pâtisseries, salades, omelettes, sautés, trempettes
CONSERVATION
Se conservent plusieurs mois à la température ambiante. Écalées, elles doivent être conservées dans un contenant hermétique au congélateur pendant un an.
CUISSON*
Griller : au four en remuant de temps en temps ou dans un poêlon à feu moyen en remuant constamment.
Pignons (ou noix de pin)
USAGES
Pestos, sauces d’accompagnement pour viandes, farces, pâtisseries, salades
CONSERVATION
Contenant hermétique au réfrigérateur, un mois seulement. Congelé, écalé ou non, se conserve 2 à 3 mois.
CUISSON*
Griller : au four environ 10 minutes ou dans un poêlon environ 2 minutes, ou jusqu’à ce que les pignons soient colorés.
*Cuisson : à moins d’indication contraire, mettre à 180°C (350°F) au four ou au poêlon à feu moyen.
Dans la foulée du virage santé qui s’effectue au Québec, les tables à salades connaissent de plus en plus de popularité. Elles réunissent à la fois fraîcheur, légèreté et vitamines, tout pour répondre aux besoins des consommateurs de plus en plus sensibilisés par les liens établis entre l’alimentation et les problèmes de santé. Les tables à salades permettent ainsi de concocter des repas sains et nutritifs... au goût du moment ! Puisque le nouveau Guide alimentaire canadien pour manger sainement recommande maintenant aux adultes de consommer 7 à 10 portions par jour de fruits et de légumes, la consommation de salades par la clientèle est une façon idéale d’atteindre cette recommandation. Les gestionnaires de services alimentaires ont intérêt à « revamper » leurs tables à salades avant qu’elles ne soient délaissées parce qu’elles ne sont pas optimales ! Voici donc des informations utiles à la réalisation de cette tâche et des solutions pour ceux qui n’en ont pas.
Planifier d’abord...
La présence d’aliments en provenance des quatre groupes du Guide alimentaire canadien pour manger sainement est essentielle. Afin d’assurer une bonne variété aux consommateurs, il est conseillé d’établir un menu bien équilibré, planifié sur plusieurs jours. Pour éviter la monotonie de manger toujours les même salades la même journée, il serait intéressant d’opter pour un cycle de menus qui ne se répète pas tous les 5 ou 7 jours. Cette façon de faire évite que les mêmes salades reviennent de façon identique les mêmes jours de la semaine. Cette planification doit être effectuée en fonction de l’espace disponible dans la table à salades. Il faut de même planifier avec la grandeur des plats de chacune des catégories d’aliments présentes au menu.
Exemples :
Plat 1/4 [3] pour tous les fruits et légumes pré-coupés
Plat 1/3 pour les salades mélangées
Plat 1/6 pour les viandes et substituts
Plat 1/2 pour les salades feuillues
L’établissement d’un croquis de la table à salades avec l’emplacement
de chacune des catégories d’aliments attendues facilitera la tâche
de planification et assurera à la clientèle une variété d’aliments. Cette planification facilite également la gestion en termes d’approvisionnement et de production.
Que trouve-t-on dans une table à salades ?
Voyons maintenant ce qui peut être proposé pour chacun des quatre groupes d’aliments et comment faire en sorte que cette aventure culinaire soit réussie !
Légumes et fruits
Évidemment, les légumes doivent occuper une place prépondérante. L’aventure débute par une laitue ou un autre légume feuillu : laitue romaine, frisée, mesclun, épinards, roquette, sans oublier la laitue iceberg. Vient ensuite une variété de légumes croquants : carottes, céleri, concombres, tomates, champignons, poivrons, radis, brocolis, chou-fleurs, etc. Ces derniers sont présentés en dés, en julienne, râpés, en tranches, en quartiers, en bouquets et en salade. Les consommateurs apprécient aussi les maïs miniatures, les coeurs de palmier, les coeurs d’artichauts, les tomates séchées et les légumes germés. Il n’y a pas de gêne à les présenter à la clientèle, ils ajoutent de la variété. Quant aux fruits, ils sont habituellement placés à l’autre extrémité de la table en guise de dessert ou mélangés dans les diverses salades préparées.
Produits céréaliers
Les produits céréaliers peuvent être présents de plusieurs façons dans la table à salades, que ce soit dans les salades préparées telles que les salades de pâtes, de riz, de bulghur, d’orge ou de couscous, sous forme de petits pains d’accompagnement ou encore comme garnitures (croûtons, pitas séchés ou granola). Il est souhaitable de varier régulièrement les céréales, question d’éviter la monotonie : pain 12 céréales, pain de seigle, pain pumpernickel, pain de maïs, pain d’avoine, pain aux graines de lin, pain au pesto, pâtes de blé, pâtes de riz, etc. Riches en fibres et en nutriments, les grains entiers devraient être plus présents, puisqu’on leur reconnaît plusieurs bienfaits pour la santé. Bienvenue dans la table aux salades de pâtes de blé entier, au bulghur, à l’orge, au riz brun et pourquoi pas au quinoa...
Viandes et substituts
Faites honneur aux protéines dans les tables à salades. Une salade-repas devrait toujours en comporter une quantité suffisante pour éviter les baisses d’énergie et les fringales de mi-journée. Proposez les viandes froides variées, le poulet grillé, les crevettes, la goberge, le thon, le saumon, la salade de poulet, la salade aux oeufs, les oeufs à la coque... N’oubliez pas toutefois les protéines végétales : tartinade de pois chiches, végépâtés, tofu et légumineuses nature ou en salade. Les légumineuses et le tofu peuvent être intégrés aux salades à base de produits céréaliers pour aider les consommateurs à les adopter graduellement.
Avec leur petit côté craquant, les noix et les graines apportent également des protéines, en plus d’apporter des gras bénéfiques pour la santé cardiovasculaire. Ajoutez à votre table à salades des noix de Grenoble, des amandes, des graines de tournesol, des graines de citrouille, des noix de pin ou pignons, des graines de sésame, des arachides et des pacanes pour rehausser les salades. Faites attention de bien identifier la présence de noix afin d’avertir votre clientèle potentiellement allergique à ces produits.
Produits laitiers
Cheddar en cubes, mozzarella râpé, feta, cottage, bocconccini et parmesan pourront être servis nature et être intégrés aux salades préparées. La variété des fromages présentée à la clientèle sera fonction des prix demandés.
Les garnitures
Au tour maintenant des condiments et garnitures. Olives, bacon, croûtons, marinades et nouilles croustillantes ajouteront couleur, saveur et texture aux salades. On ne peut garder sous silence le fait que les salades préparées peuvent parfois contenir de grandes quantités de gras. Il faut donc porter une attention particulière aux sauces et aux vinaigrettes. Il est maintenant populaire d’offrir au moins une laitue ou un autre légume feuillu que le client accompagnera d’autres légumes et auquel il ajoutera la vinaigrette selon ses goûts... Quant aux choix de vinaigrettes et de sauces à salades, un assortiment est de mise et ce n’est pas le choix qui manque sur le marché. N’oubliez pas d’offrir des vinaigrettes allégées ainsi que des huiles et des vinaigres en complément.
Un « p’tit » dessert pour terminer ?
Quoi de mieux pour compléter un repas sain et nutritif que des fruits ! Pour compléter le tout, il serait également intéressant d’intégrer du yogourt à la table à desserts. Une combinaison gagnante avec des fruits frais ! Quant aux fruits séchés, ils agrémentent à merveille les salades grâce à leur couleur et à leur goût sucré. Faites place aux raisins secs, aux canneberges séchées et aux mélanges de fruits exotiques séchés (abricots, ananas, papayes ou bananes). Évidemment, tous les fruits séchés font bon ménage avec les noix et les graines.
Assiette finalisée en main, le client passera à la caisse, payera au poids ou à tarif fixe selon le format de l’assiette préparée.
La gestion de la circulation autour de la table à salades influence la rapidité avec laquelle les clients peuvent préparer leur assiette. Si celle-ci est très utilisée, il serait intéressant de la monter de façon à ce que les clients aient accès aux mêmes ingrédients des deux côtés de la table, ce qui leur éviterait de s’étirer et de tourner autour de la table pour se servir. La section centrale, pour sa part, pourrait être commune aux deux côtés. Cette façon de faire accélérerait de beaucoup le flux du service.
Solutions de rechange à la table à salades
Votre table à salades est trop petite, vous manquez d’espace, vos clients sont trop pressés ? Proposez-leur des assiettes « boîtes à lunch » ou encore des salades « étagées » comme le fait Services alimentaires Monchâteau à la polyvalente de L’Ancienne-Lorette. Ces salades sont composées de légumes et de viandes variés déposés de façon à créer des étages colorés. La vinaigrette est ajoutée par le client lors de l’achat et ce dernier brasse le tout pour obtenir sa salade qu’il dégustera sur le pouce !
Votre service alimentaire ne possède pas de table à salades ? Vous pouvez toujours offrir occasionnellement la possibilité à vos clients de se faire préparer une salade qu’un cuisinier mélangera expressément pour eux et qu’il présentera dans un bol original ou encore dans un wrap pour emporter.
L’engouement pour les fruits et les légumes croît à une vitesse vertigineuse. Il est très important que les restaurateurs ajustent leur offre afin d’augmenter la présence de fruits et de légumes dans leur menu. L’originalité de la présentation sera garante de leur succès !
Vous croyez que les évaluations de rendement ne servent à rien, particulièrement dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration où le taux de roulement est important ? Détrompez-vous ! Si l’efficacité
de ces évaluations est parfois douteuse dans leur forme actuelle, il y a moyen d’optimiser ces rencontres avec les employés.
« Alors que 95 % des entreprises affirment faire usage de modes formels d’évaluation de la performance, la majorité d’entre elles s’en déclarent insatisfaites », indiquait H.J. Bernardin, un des experts les plus reconnus dans ce domaine, cité dans le livre de Michel Tremblay La mobilisation des personnes au travail. Une étude effectuée par Psychological Associates présentée dans le même livre a révélé que 70 % des employés se disent aussi peu éclairés après l’entrevue d’évaluation qu’avant.
Puisque ni l’employé ni le gestionnaire ne reconnaissent les bienfaits de la fameuse évaluation de rendement annuelle, je vous propose de la remplacer par une rencontre formelle de suivi trimestriel. D’une durée d’environ une heure chacune (4 heures par année), l’essentiel des rencontres devrait se concentrer sur l’avenir et non pas sur le rendement passé. Les rencontres trimestrielles de suivi obligent l’employé et le gestionnaire à demeurer vigilants en plus de favoriser des échanges fréquents entre les deux.
ÉTAPE 1 : REVUE DE LA PERFORMANCE (10 MINUTES)
Actions entreprises par l’employé
Quels sont les changements effectués et de quel ordre sont-ils : attitude, structure, horaire, etc.?
Ces changements donnent-ils satisfaction ?
Y a-t-il d’autres ajustements à faire pour que l’employé sente qu’il s’accomplit dans son travail ?
Actions entreprises par le gestionnaire
Y avait-il des irritants à régler ou des promesses à tenir ?
Est-ce que ces actions ont été réalisées efficacement ?
Y a-t-il d’autres moyens à envisager pour mieux soutenir l’employé dans son travail ?
Découvertes faites par l’employé
Est-il satisfait de ses résultats ?
Qu’est-ce qui lui apporte de l’énergie et du plaisir ?
Après une dizaine de minutes, le gestionnaire devrait orienter la discussion vers le futur. En mettant l’accent sur l’avenir plutôt que sur le passé, on entre dans un mode proactif. L’employé consacre moins d’énergie à défendre son bilan et il concentre sa réflexion sur la façon dont il va relever les prochains défis. Cela permet au gestionnaire d’améliorer encore plus sa connaissance de l’employé.
ÉTAPE 2 : FOCALISATION SUR LE FUTUR (45 MINUTES)
Quoi
Sur quoi l’employé mettra-t-il l’accent ?
Qu’est-ce que lui seul peut accomplir mieux que personne ?
Qu’est-ce que l’employé aime faire ?
Comment
Comment va-t-il se structurer pour faire plus de ce qu’il aime faire (objectifs) ?
Quel est le chemin le plus rapide pour y arriver ?
Comment puis-je l’aider à titre de gestionnaire ?
Mesure des résultats
À quelle fréquence l’employé aimerait-il me rencontrer pour évaluer sa progression ?
Quels sont les indicateurs de succès (personnels et organisationnels) ? Ex. : Que l’employé obtienne au moins la note de 9/10 lors de la prochaine évaluation de la qualité de son service par un client-
mystère (indicateur personnel). Ex. : Maintenir une note moyenne de 95 % lors des inspections surprise de salubrité de la cuisine cette année (indicateur organisationnel). À cet effet, plusieurs établissements d’hôtellerie et de restauration
se tournent maintenant davantage vers des indicateurs axés sur
les performances collectives plutôt qu’individuelles.
La firme Watson Wyatt a récemment rendu publique son enquête WorkCanada 2006-2007 qui fait ressortir clairement le lien entre le rendement et l’évaluation de la performance. Après avoir sondé plus de 3100 travailleurs canadiens de tous les échelons occupant un poste à temps plein dans tous les grands secteurs d’activités, on a constaté que 73 % des employés vivement engagés affirment obtenir régulièrement des commentaires sur leur rendement, comparativement à 9 % dans le cas des employés peu engagés. Par ailleurs, 81 % des employés à engagement élevé sont d’avis que leur rendement est évalué avec exactitude, comparativement à un maigre 8 % dans le cas des employés peu engagés. D’où l’importance de bien évaluer le rendement.
Qu’en est-il alors de la rémunération et de son lien avec le rendement ?
Selon les employés sondés par Watson Wyatt, seulement 32 % considèrent que leur entreprise arrive à établir un lien clair de cause à effet entre la récompense et le résultat obtenu. Selon moi, les gestionnaires et chefs d’équipe doivent apprendre à communiquer clairement la valeur de la rémunération globale à leurs employés. Pour ce faire, il leur faudra, avec l’aide d’un spécialiste en ressources humaines au besoin, considérer non seulement les aspects monétaires, mais aussi les aspects reliés à l’équilibre travail-vie personnelle (horaire, congés, vacances), au développement de la carrière (budget de formation individuel) et aux autres avantages en milieu de travail.
En terminant, il est important de ne pas perdre de vue cette intéressante observation de Jim Collins, tirée de son livre Good to Great : « L’objectif d’un bon programme de rémunération n’est pas d’inciter les mauvaises personnes à adopter les bons comportements, mais bien d’attirer et de retenir les bonnes personnes. »
Stéphane Simard est auteur de Génération Y : Attirer, motiver et conserver les jeunes talents et président de ConneXion Y. Visitez www.ConneXionY.com pour découvrir comment ConneXion Y soutient les entreprises dans la mise en place de stratégies pour attirer, motiver et retenir les employés des générations X et Y.
Gratuit ! Visitez www.GenerationY.ca pour écouter une entrevue exclusive de 30 minutes avec Kazimir Olechnowicz, président-directeur général de CIMA+, dans laquelle il nous dévoile quelques-uns de ses secrets pour susciter l’engagement chez ses employés
Les ampoules fluo-compactes sont-elles si économiques ? Sont-elles si écologiques ? Quels sont leurs dangers pour la santé des exploitants et employés de l’hôtellerie et de la restauration en raison du mercure qu’elles contiennent ?
Les ampoules fluo-compactes, un déchet dangereux...
Bien peu de gens et d’entreprises prennent la peine de déposer les ampoules fluo-compactes et les néons dans les collectes des résidus dangereux. Pourtant, s’ils savaient à quel point ces sources d’éclairage peuvent dégager des substances nocives, ils y penseraient à deux fois avant de les jeter aux ordures.
Le mercure peut causer des dommages au cerveau, au système nerveux central, aux reins et aux poumons. S’il est libéré dans la nature, il peut se transformer en méthylmercure, un produit encore plus toxique qui peut se retrouver dans des organismes vivants. Par la suite, les poissons qui consomment ces organismes contaminés absorbent le méthylmercure. Lorsque ces poissons se font à leur tour manger par des prédateurs, la concentration de mercure monte dans la chaîne alimentaire jusqu’à atteindre notre assiette.
Une lueur d’espoir à l’horizon...
Jusqu’à maintenant, à part les rapporter dans des écocentres ou dans certains commerces de détail, peu d’options existaient pour ceux qui désiraient disposer correctement de leurs ampoules fluo-compactes et de leurs néons.
La Fédération québécoise des municipalités annonçait toutefois le 6 mars dernier un programme de récupération baptisé Recycfluo qui vise à recueillir les ampoules fluo-compactes et les néons. Pour l’instant, ce service de récupération est offert par les municipalités, qui déterminent des points de chute où les résidents peuvent déposer leurs ampoules brûlées.
Comme il n’existe pas encore d’entente globale avec les industries et les entreprises, il faut contacter votre municipalité et discuter avec elle des ententes et des modalités de collecte possibles. Si les points de collecte de ces ampoules sont plus ou moins accessibles pour votre communauté, rien ne vous empêche d’inviter vos clients à venir déposer leurs ampoules à votre établissement pour ensuite aller les porter au point
de collecte de la municipalité. En plus de participer à l’effort collectif en faveur de l’environnement, ce geste vous offrira une occasion de faire la promotion de votre commerce auprès des personnes qui viennent déposer leurs ampoules.
Les ampoules fluo-compactes : leur avenir dans l’hôtellerie
Regardons maintenant plus en détail cette étude dont nous vous parlions dans le dernier numéro. Celle-ci remettait en question l’affirmation du ministre des Ressources naturelles du Canada, Gary Lunn, qui disait que l’utilisation massive des ampoules fluo-compactes allait réduire les émissions canadiennes de gaz à effet de serre (GES) de 6 millions de tonnes par an, ce qui justifiait l’intention du gouvernement
du Canada de bannir les ampoules à incandescence.
Selon les chercheurs qui ont réalisé l’étude, la transition complète vers les ampoules fluo-compactes au Québec augmenterait les émissions de GES d’un volume équivalent à rajouter 40 000 voitures sur nos routes. Le jour où les ampoules traditionnelles disparaîtront, les ménages québécois devront en demander un peu plus à leur système de chauffage pour jouir de la même température, car l’apport des ampoules au chauffage est loin d’ être négligeable, conclut l’étude. Ainsi, les bâtiments chauffés au gaz ou au mazout seraient à l’origine de davantage d’émissions de GES. Ils ne devraient donc pas adopter les ampoules fluo-compactes, du moins durant l’hiver. Pour ceux qui chauffent à l’électricité, l’utilisation de ces ampoules ne change rien à leur émission de GES.
Il faut disposer des ampoules fluo-compactes comme des néons dans les collectes des résidus dangereux
Les chercheurs ne remettent toutefois pas en question les bénéfices de l’ampoule fluo-compacte, qui consomme moins d’électricité et dure beaucoup plus longtemps. Ils estiment même que son utilisation est globalement un atout pour le Canada. Ces ampoules demeurent donc un choix intéressant. Mais avant de les implanter dans votre entreprise,
il est important de considérer votre source de chauffage et votre consommation d’énergie.
Pour tout commentaire ou suggestion, n’hésitez pas à nous
contacter à l’adresse [email protected]
Avant d’implanter les fluo-compactes dans votre entreprise, il faut bien peser les pour et les contre
Les ampoules fluo-compactes ont un meilleur rendement énergétique que les ampoules traditionnelles.
À l’extérieur, il est plus économique et moins énergivore d’utiliser des ampoules fluo-compactes.
Si le chauffage de votre établissement provient de combustibles fossiles (mazout, gaz naturel, etc.), vous produirez plus de gaz à effet de serre si vous utilisez des ampoules fluo-compactes durant l’hiver.
Dans tous les cas, si vous décidez de faire le saut vers les ampoules fluo-compactes, n’oubliez pas de mettre en place un système de récupération des ampoules brûlées afin de pouvoir en disposer
correctement.
Alors qu’on croyait avoir tout vu, le restaurant Alinea a su repousser encore davantage les limites de la restauration. Petit tour d’horizon d’un des restaurants les plus reconnus et innovateurs aux États-Unis. Fondé en 2005 par le chef Grant Achatz et son associé, Nick Kokonas, Alinea est devenu l’un des restaurants les plus inventifs parmi ceux qui s’inspirent de la gastronomie moléculaire. On le surnomme même le elBulli américain.
Alinea
Situé dans la ville états-unienne la plus innovatrice en restauration en ce moment, Chicago, le restaurant Alinea joue sur le minimalisme. Les clients qui visitent l’établissement pour la première fois se demandent souvent s’ils sont au bon endroit. En effet, l’immeuble abritant le restaurant est très banal et aucune enseigne n’est visible. De surcroît, il est situé dans un quartier résidentiel. La confusion du client se poursuit à l’intérieur avec un long couloir étroit et peu éclairé conduisant à la salle à manger proprement dite qui possède un look épuré. Le restaurant ne possède ni bar, ni hall d’entrée, seulement 64 places et des tables sans nappe. On y voit plutôt des serviettes de table bien pliées.
Le visiteur, ayant réservé plusieurs mois à l’avance, fera bien de prévoir toute sa soirée pour son repas, car le service dure de trois à six heures. On y sert 12 ou 24 services, selon le choix du client. Le restaurant offre également une carte des vins gargantuesque contenant 650 sélections de vins. Lors du service, de 11 à 14 verres de vins par personne seront apportés à la table ainsi que huit pains différents en accord avec les plats. Les vins ne sont pas inclus dans le prix du repas.
FICHE TECHNIQUE
Chef exécutif : Grant Achatz Nombre de places : 64 Emplacement : Chicago, États-Unis Prix : 145 $ ou 225 $ US selon la formule choisie (n’inclut pas les vins) Code vestimentaire : Veston recommandé
Innovateur jusque dans les plus petits détails, Alinea sert à ses clients une gamme de contenants et d’accessoires pour le moins inusités. Utilisés en cuisine, ils permettent de fournir une présentation très originale qui impressionne le client et lui en donne pour son argent. À lui de trouver de quelle façon il va manger son plat entremêlé dans des fils de fer, déposé sur une fourchette appuyée sur un contenant en porcelaine, dans un verre ou sur une branche parsemée de feuilles brûlées à la torche ! Chacun des contenants est en vente à la boutique en ligne d’Alinea, Crucial Detail. Le chef utilise également des accessoires insolites, tel qu’un coussin parfumé déposé sous une assiette.
Grant Achatz, le magicien
Le jeune chef de 34 ans du restaurant Alinea, Grant Achatz, a déjà une longue histoire derrière lui. Il a entre autres reçu en 2006 le prix du meilleur restaurant des États-Unis par Gourmet Magazine. En 2007, Restaurant Magazine a également inscrit Alinea à la
36e position de sa liste des 50 meilleurs restaurants au monde. Cette année, le restaurant de Chicago est grimpé à la 21e position. Une autre récompense prestigieuse a été remise à Grant Achatz en 2008. Il a mérité le titre de meilleur chef décerné par la James Beard Foundation, une des plus importantes organisations culinaires aux États-Unis.
Grant Achatz a très tôt baigné dans le milieu. Travaillant d’abord dans le restaurant de ses parents au Michigan, il s’inscrit ensuite au Culinary Institute of America, à New York. Dès la fin de ses études, il joint la brigade de Thomas Keller au renommé The French Laundry, en Californie. Il y passe quatre années d’apprentissage intensif et atteint le statut de
sous-chef. En 2001, il déménage à Chicago pour devenir le chef exécutif du restaurant Trio, à Evanston, en Illinois. À son arrivée, le restaurant était classé quatre étoiles par Mobil Travel Guide. En 2004, l’établissement est coté cinq étoiles, un honneur que détiennent seulement 13 restaurants aux États-Unis. Grant Achatz quitte ensuite Trio pour fonder son propre établissement, Alinea. Comme The French Laundry et Trio, Alinea adopte le principe des repas composés de bouchées de dégustation. Deux ans après son ouverture, Mobil Travel Guide décerne cinq étoiles à Alinea.
La maladie frappe
En 2007, le jeune chef vit une période très difficile. En effet, il souffre d’un cancer de la bouche qui lui fait perdre le sens du goût. Une dure épreuve pour un cuisinier ! À la suite de séances intensives de chimiothérapie, il annonce à la fin de l’année une rémission de son cancer, qui lui permet de goûter à nouveau. Depuis, le travail se poursuit au rythme fou de 17 heures par jour. Il peut ainsi continuer d’offrir des repas mémorables à ses convives, pour leur plus grand plaisir.
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