Le prix des céréales explose
Parmi les produits de base en pleine inflation, le prix des céréales dans le monde attire en particulier l’attention par sa hausse importante et soutenue. Le Wall Street Journal en a même fait sa une récemment, en soulignant que 2008 devrait être la troisième année consécutive où l’humanité consommera plus de céréales pour l’alimentation, l’énergie et le bétail que ce qu’elle produira. Selon le journal, un nombre croissant d’économistes et de gens d’affaires de l’industrie alimentaire croit en effet que ces hausses marquées pourraient durer jusqu’à une décennie, entraînant des prix plus élevés pour tous les types d’aliments. Des céréales comme l’orge, le sorgho, l’avoine et le riz, ainsi que d’autres aliments comme les oeufs, le fromage, les lentilles, les pois et le tournesol, sont notamment touchés.
Déjà, selon Statistique Canada, le prix du pain au pays aurait grimpé de 4,9 % entre juillet 2006 et juillet 2007, et de 6 % dans le cas des pâtes alimentaires. « Il y a une autre hausse qui s’en vient en octobre, qui pourrait être plus importante que celle de l’an dernier », a d’ailleurs confié Manon Genest, porte-parole québécoise du Conseil canadien des distributeurs en alimentation, au journal La Presse. Liliane Colpron, présidente de la Boulangerie Première Moisson, a confié au quotidien qu’elle doit vendre son pain 5 % plus cher à ses clients grossistes en raison des hausses du prix du blé.
Le Wall Street Journal remarque que les compagnies d’approvisionnement en alimentation font des pieds et des mains pour reporter les coûts gonflés de ces céréales sur les supermarchés et les restaurants. Les entreprises se voient donc poussées à rechercher des sources d’approvisionnement moins dispendieuses, ce qui se révèle bien plus ardu pour les petites compagnies que les grandes chaînes.
Les raisons évoquées pour expliquer ces hausses sont multiples et complexes. Le journal évoque principalement les incitatifs gouvernementaux pour encourager les entreprises à transformer leur soja et leur maïs en éthanol, de même que les besoins grandissants des économies émergentes d’Asie et d’Amérique latine, où la demande en viande et en lait des nouvelles classes moyennes exige de plus en plus de ressources, entre autres pour nourrir des populations de bétail en expansion. Le quotidien La Presse soulignait en outre, dans un article paru le 13 septembre dernier, que les stocks mondiaux de blé sont à un creux de 26 ans, ce qui amplifie la pression sur les prix.
