LE COMMERCE DE L’ALIMENTATION ET DE LA RESTAURATION ALIMENTAIRE
Le modèle d’affaires… un outil incontournable lorsqu’on est à la recherche de financement
LE MODÈLE D’AFFAIRES... La « ONE-PAGER »
Le modèle d’affaires est un outil dont on ne peut pas se passer lorsque l’on est à la recherche de financement, que ce soit pour la création ou pour l’amélioration d’une entreprise de restauration alimentaire. Il s’agit en fait d’un outil de présentation très efficace pour convaincre des partenaires « d’embarquer » financièrement dans votre affaire.
LE MODÈLE D’AFFAIRES… UN OUTIL PRISÉ PAR LES INVESTISSEURS
Le terme modèle d’affaires est en fait devenu un lieu commun dans la communauté des investisseurs. Plusieurs financeurs et investisseurs ont même établi comme critère absolu d’éligibilité lors d’une demande de financement le fait d’avoir, ou non, un modèle d’affaires réaliste dans lequel le porteur de projet doit être en mesure de démontrer une très grande maîtrise de son projet d’affaires.
« Un bon modèle d’affaires peut se révéler utile au niveau du financement des projets en permettant aux gestionnaires de justifier le capital financier nécessaire afin de réaliser le modèle et en définissant le chemin que doit prendre l’entreprise afin de croître. » — Chesbrough et Rosenbloom, 2002
DE PLUS EN PLUS LES ENTREPRISES AFFICHENT LEUR MODÈLE D’AFFAIRES POUR ATTIRER DES INVESTISSEURS
Il est devenu assez courant (de plus en plus même) pour des entreprises à la recherche permanente de partenaires financiers d’afficher, leurs modèles d’affaires (en totalité ou en partie), à l’avant-plan sur leurs sites internet.
C’est le cas par exemple des entreprises qui ont choisi d’assurer leur progression dans le marché en utilisant le franchisage [1].
« Nombre de sites d’entreprises comportent une rubrique « business model » dans la présentation de l’entreprise ou dans la partie consacrée aux relations avec les investisseurs. » — Demil et al. (2004)
COMMENT UTILISER VOTRE MODÈLE D’AFFAIRES POUR ATTIRER DES INVESTISSEURS ?
En fait, selon Servantie et Vertraete, (2012, p. 61-62), ce que les possesseurs de ressources financières veulent absolument savoir… c’est :
- (1) Comment allez vous faire pour GÉNÉRER DE LA VALEUR appréciée par les marchés ?
- (2) Quelle sera LA RÉMUNÉRATION que vous êtes en mesure de recevoir pour cette VALEUR ?
- (3) Comment sera fait LE PARTAGE DE LA VALEUR avec votre réseau (le partage de la réussite) ?
(1) Comment allez vous faire pour GÉNÉRER DE LA VALEUR appréciée par les marchés ?
Il s’agit donc d’expliquer :
- (a) la pertinence de la proposition de valeur que vous avez développée pour satisfaire vos clients cibles. En d’autres termes, il s’agit de la pertinence de votre offre (produits-services-expériences), laquelle représente la promesse que vous faites aux consommateurs ;
- (b) La capacité du (des) porteur(s) de projet à tenir cette promesse (il est question ici des compétences du (des) porteur(s) de projet), car on sait bien que si un partenaire potentiel du projet ne croit pas au porteur (qu’il s’agisse d’un individu ou d’une équipe), il ne se lancera évidemment pas en affaires avec lui ;
- (c) Comment allez vous vous y prendre pour fabriquer cette valeur, ce qui nous renvoie directement aux capacités organisationnelles relatives au processus d’affaires : capter les ressources (et les compétences nécessaires), agencer les ressources (et les compétences nécessaires) et délivrer votre offre à vos clients cibles (en déployant les activités et les compétences nécessaires).
(2) Quelle sera LA RÉMUNÉRATION que vous êtes en mesure de recevoir pour cette VALEUR ?
La rémunération de la valeur concerne les revenus générés grâce à votre proposition de valeur.
La rémunération de la valeur comporte trois rubriques :
- (a) Les sources par lesquelles les revenus parviendront à l’entreprise (on se souviendra que pour les entreprises faisant des affaires sur l’internet, il n’est pas rare que l’utilisateur d’un service ne soit pas le payeur, il a donc fallu pour ces entreprises imaginer d’autres sources de revenus, par exemple la vente de bandeaux publicitaires sur internet, et, etc.) ;
- (b) Le volume des revenus (la question est ici de savoir combien vous êtes en mesure d’encaisser de revenus en utilisant les différents modes de génération de revenu que vous avez prévu dans votre modèle d’affaires) ;
- (c) La performance, notamment en termes de profitabilité. En fait, il ne s’agit pas seulement de faire entrer des revenus (gestion stratégique des revenus), il faut de plus démontrer que vous êtes en mesure de gérer stratégiquement les coûts de votre affaire, de façon à obtenir à la fois un profit et un rendement sur les capitaux investis. Ce profit et ce rendement sur les capitaux investis doivent être satisfaisants pour l’ensemble des parties prenantes impliqué dans votre affaire.
(3) Comment sera fait LE PARTAGE DE LA VALEUR avec votre réseau (le partage de la réussite) ?
Le modèle d’affaires est un outil qui permet de décrire comment vont se dérouler les relations d’échange (avec les différents partenaires) au sein du réseau de valeur, c’est-à-dire tous les acteurs nécessaires et participants à la proposition de valeur faite au marché.
La relation gagnant-gagnant avec les acteurs faisant partie prenante de votre réseau de valeur implique un partage acceptable des résultats obtenus suite aux efforts consentis (financiers ou autres) par chacun.
VOTRE MODÈLE D’AFFAIRES… UN OUTIL DE CONVICTION INCONTOURNABLE
Sans ressources financières, un projet reste un projet. Autant pour le démarrage d’une entreprise de restauration alimentaire que pour sa pérennité, les ressources financières sont absolument essentielles. Pour convaincre des possesseurs de ressources financières d’adhérer à votre projet, il est clair (de plus en plus) que les modèles d’affaires sont en train de devenir à la fois un prérequis et un outil de conviction incontournables.
Médiagraphie spécifique
Demil, B., Lecocq, X. et Warnier, V. (2013). Stratégie et Business Model. Paris ; Pearson Éducation.
Osterwalder, A, Pigneur, Y. (2011). Business Model : Nouvelle génération. Paris : Éditions Pearson.
Servantie, V. et Verstraete, T. (2012). Lecture des entreprises à internationalisation précoce et rapide par le Business Model. Revue de l’entrepreneuriat 3(11). P. 55-83.
⬅️ La page : MODÈLE D’AFFAIRES des entreprises de restauration alimentaire
Manuel de gestion-réflexion / Christian Latour
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Notes
[1] Jean H. Gagnon (1986, p. 8) définit la franchise comme étant : une relation contractuelle à long terme entre deux entreprises juridiquement indépendantes l’une de l’autre par laquelle l’une d’entre elles (le « franchiseur ») accorde à l’autre (appelée le « franchisé ») le droit de faire affaire d’une manière particulière, développée et probablement expérimentée avec succès par le franchiseur, dans un territoire délimité sous les normes uniformes et définies et sous une ou des marques de commerce ou enseigne donnée, pour une période limitée, contre rémunération. De plus, par cette entente, le franchiseur accorde au franchisé certains services additionnels notamment au niveau de la gestion des affaires du franchisé et de la mise en marché de son entreprise et le franchiseur s’oblige à contrôler l’uniformité des méthodes définies et les améliorer constamment en fonction des besoins du marché.