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Le début de la fin du timbrage des bouteilles

 
18 mai 2018 | Par Alexandra Duchaine

Le gouvernement libéral suggère de mettre fin au système de marquage par timbres de la Société des alcools du Québec (SAQ) d’ici trois ans.

« On est plus qu’heureux de voir que l’abolition devient réalité », a confié le conseiller en communication et affaires publiques de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) Martin Vézina à HRImag.

Du côté de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), même manifestation de joie. « Nous sommes contents de voir que le gouvernement a écouté nos plaintes », nous a indiqué la vice-présidente principale et porte-parole nationale du regroupement, Martine Hébert.

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Ce n’est pas une nouvelle, le gouvernement québécois veut moderniser la loi sur les permis d’alcool. Il a déposé un projet de loi en février qui propose notamment la création de permis de saison et de livraison. Révolution majeure, les restaurateurs seraient même autorisés à vendre vins, bières, spiritueux et cocktails à la clientèle qui ne commande pas à manger.

L’abolition du timbrage n’était toutefois pas au programme, au grand dam des propriétaires, qui ont partagé leur mécontentement en commission parlementaire. Cette semaine, l’amendement au projet de loi 170 déposé par le ministre des Affaires municipales, de l’Occupation du territoire et de la Sécurité publique, Martin Coiteux, qui prévoit la mise en place d’un nouveau système de traçage des bouteilles d’ici trois ans, a été adopté. « Le résultat d’un combat de longue haleine », soutient l’ARQ.

Révolu
« Dépassé, démodé, archaïque, inefficace » : quand vient le temps d’aborder le système de timbrage québécois, les acteurs du milieu de la restauration ont en bouche les mêmes expressions.

« On parle de bouts de papier collés sur des bouteilles. Des bouteilles qu’on doit d’ailleurs manipuler, puis frotter, mouiller, laver pour ne pas attirer des mouches à fruit. Ça ne fait pas de sens », souligne Martin Vézina.

« C’est risible que la SAQ, une société d’État, utilise des autocollants. Tous les commerçants du Québec fonctionnent avec des codes à barres. On est en 2018 », rappelle, ironique, Martine Hébert.

Les commerçants membres des deux organisations partagent leurs aventures à la Régie des alcools, des courses et des jeux. À l’ARQ et à la FCEI, les anecdotes de bouteilles non étiquetées foisonnent. Plusieurs gestionnaires ont reçu des amendes ou ont dû se défendre devant le tribunal administratif pour des bouteilles non marquées, pourtant légalement achetées à la SAQ.

« Le personnel de la Société des alcools peut oublier de mettre des timbres. Et un autocollant, ça se décolle », fait valoir Martin Vézina.

Remplaçable
Pour lui, la solution est à portée de main. Les caissiers des succursales de la SAQ réservées aux professionnels de l’alimentation ont déjà accès à quelques informations, comme aux numéros de permis associés à des noms d’entreprises. Enregistrer les transactions, répertorier les factures sur cette plateforme serait envisageable, met-il de l’avant.

Trois ans semble un délai raisonnable pour l’ARQ comme pour la FCEI. Le projet de loi pourrait par ailleurs être mis à l’épreuve s’il n’est pas adopté avant les élections provinciales du mois d’octobre, qui approchent à grands pas avec l’arrivée des vacances et l’arrêt des travaux parlementaires à la mi-juin.

Au Québec, on estime à six millions de dollars par an le coût d’apposition des timbres par les salariés de la SAQ.

L’ARQ regroupe plus de 5 600 membres restaurateurs, alors que la FCEI en représente des centaines.

Mots-clés: Québec (province)
Alcool
Lois, règlements et permis
Restauration

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