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Le Pignon Bleu : 30 ans d’insertion sociale par la cuisine

 
10 mai 2021 | Par Thibault Carron
Crédit photo: Le Pignon Bleu

C’est suite à une étude révélant qu’un enfant sur deux de la Basse-Ville de Québec arrivait à l’école le ventre vide qu’une poignée de citoyens décide en 1991 de fonder le Pignon Bleu, un organisme communautaire aux trois chapeaux : sécurité alimentaire, socio-éducation et insertion sociale.

« On n’avait pas de lieu physique à l’époque, on se rassemblait dans les cuisines de l’Hôpital général », précise Roseline Roussel, directrice générale de l’organisme. Les bénévoles du Pignon Bleu préparent alors de simples galettes, distribuées comme collation aux élèves de l’école Marguerite-Bourgeoys, dans le quartier Saint-Sauveur. Puis, dès la première année, l’organisme étend son offre et fait l’acquisition d’une petite maison surplombée d’un oriel bleu ciel. La « maison pour grandir » est née.

« C’est la dynamique du poisson : il y a un besoin, l’alimentation, il faut donc fournir le poisson, mais également apprendre à pêcher. Ce sont les deux grands axes de l’organisation », souligne la directrice. Employés et bénévoles veillent ainsi à la sécurité alimentaire des populations défavorisées de la Capitale-Nationale, alors que chaque jour l’organisme nourrit plus de 8 000 enfants dans 17 écoles primaires. Son restaurant populaire offre également à plus d’une centaine d’enfants et leurs familles des ateliers de cuisine et des activités éducatives.

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90% de taux de placement

« La cuisine, c’est extrêmement convivial, et on sait que c’est également un lieu de rassemblement qui brise l’isolement », affirme Roseline Roussel. À travers trois cohortes, l’organisme forme chaque année une trentaine d’aides-cuisiniers rémunérés qui parcourent huit plateaux de travail différents en 28 semaines, de la ligne de service du restaurant populaire à la livraison en passant par la préparation et l’emballage. Plus de 700 personnes sans emploi ont ainsi pu être insérées sur le marché du travail depuis sa création.

« On a un taux de placement de 90 % depuis plus de dix ans. Évidemment on les accompagne aussi dans le choix de l’entreprise vers laquelle on souhaite les diriger par rapport à leurs intérêts », ajoute la directrice. Plus d’une centaine de partenaires de l’organisme sont ouverts à recevoir les aides-cuisiniers, comme Restos Plaisirs ou encore Restos Bégin. Ils sont ensuite suivis et soutenus pendant deux ans afin de s’assurer que les liens avec leurs employeurs sont solides.

« Oui il y a une pénurie de main-d’œuvre, ceci étant dit il y a des gens qui sont à la maison et qui souhaitent travailler et mettre la main à la pâte et qui ont plus de difficultés que d’autres. Les entreprises d’insertion donnent aussi un soutien psycho-social assez important pour la remise en marche d’un individu, ce qu’une organisation ou un restaurant n’a pas le temps d’apporter à chacun de leurs employés », souligne Roseline Roussel. La francisation en milieu de travail est également un atout selon elle.

« Changer le monde un repas à la fois »

Au-delà du milieu scolaire, le volet traiteur de l’organisme fournit aussi la centrale de police de Québec ou encore l’Assemblée nationale lors de certaines occasions. Son offre variée l’a donc poussé au fil des années à étendre ses activités dans trois bâtiments différents, au point de louer une cuisine de production à l’École hôtelière Fierbourg. Entièrement rénovée l’été dernier, la « maison pour grandir » s’est pourtant faite de la place, mais elle se trouve encore bien trop petite pour répondre aux besoins de la population.

Le Pignon Bleu espère maintenant lever un million de dollars pour faire l’acquisition d’un bâtiment lui permettant d’installer une cuisine de production majeure. « On sait que plus de 2 500 enfants attendent nos services présentement », précise la directrice, en référence à la hausse de 20% des demandes alimentaires constatée depuis deux ans, notamment en raison de la pandémie. Dans ce contexte sanitaire et économique, l’organisme cherche également à accroître son nombre d’employés en formation pour être prêt à répondre à l’évolution du milieu de la restauration.

Pour suivre Le Pignon Bleu :

Mots-clés: 03 Capitale Nationale (Québec)
Formation
HRI - Général

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