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Le Lab-École dévoile sa publication

 
28 avril 2023 | Par Sophie Poisson
Crédit photo: Le chef Ricardo Larrivée, l'un des trois membres fondateurs avec Pierre Thibault et Pierre Lavoie. Crédit photo :Vincent Morreale

Le Lab-École, organisme sans but lucratif qui s’est donné comme mission de rassembler une expertise multidisciplinaire pour concevoir les écoles de demain, a dévoilé hier sa publication Cultiver, Cuisiner et Manger ensemble à l’école. Le partage de son regard sur l’alimentation et l’agriculture scolaires au Québec vise à inspirer et outiller les milieux scolaires québécois, bâtir des écoles où les enfants pourront acquérir des outils qui leur serviront toute leur vie, et ultimement, offrir la sécurité alimentaire à tous les enfants.

La publication rappelle que l’insécurité alimentaire touche près d’un million de Québécois et qu’un enfant sur six vit dans une famille en situation d’insécurité alimentaire. Elle souligne aussi que le Canada est le seul pays membre du G7 à ne pas avoir de programme universel d’alimentation à l’école et que chaque dollar investi dans un tel programme offre un retour sur investissement variant entre 3 $ et 10 $, notamment avec une réduction des frais de santé à l’âge adulte.

Quatre recommandations sont ainsi faites. La sécurité alimentaire est une priorité, c’est-à-dire qu’il devrait y avoir un accès à des repas quotidiens à l’école, le matin et le midi, en plus d’environnements favorables, par exemple le développement de compétences culinaires. Les ressources dédiées à l’intégration de l’alimentation et de l’agriculture à l’école doivent être perçues comme de réels investissements, entre autres les espaces consacrés à la prise de repas. L’alimentation et l’agriculture doivent être intégrées dans les intentions éducatives. Ainsi, l’école devrait être synonyme de premier choix pour la transmission des savoirs en matière de saines habitudes alimentaires. Enfin, toutes les parties prenantes doivent être impliquées activement dans ce changement de vision : des parents aux centres de services scolaires, en passant par les directions.

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Six projets en cours

Six projets Lab-École devraient être livrées d’ici deux ans à Québec, Shefford, Rimouski, Gatineau, Maskinongé et au Saguenay. Leurs témoignes se retrouvent dans la publication. Par exemple, le Lab-École Gatineau prévoit d’avoir une cuisine adaptée, un potager et une salle à manger favorisant les échanges et le plaisir. Son principal David McFall explique qu’il utilisera les espaces communs pour manger et créer des moments de partage et d’échanges. Les grands comptoirs permettront tant de servir des repas chauds que de cuisiner avec les classes et d’en apprendre davantage sur les aliments consommés. Ils serviront aussi à cultiver à l’intérieur comme à l’extérieur et permettre aux enfants d’être partie prenante de leur alimentation, de la terre au compost.

« On fait de l’accompagnement avec tous nos projets parce que sans ça, c’est très difficile, reconnaît le chef Ricardo Larrivée, l’un des trois membres fondateurs avec Pierre Thibault et Pierre Lavoie. C’est aussi pourquoi on réfléchit par la suite à la possibilité d’avoir des équipes volantes. » Une analyse universitaire est ainsi en cours dans cinq universités, dont deux françaises. L’objectif est d’analyser le projet pour que le gouvernement puisse décider comment répartir le budget en fonction de ce qui est le plus profitable pour les enfants.

Penser l’école autrement

« Il y a beaucoup de choses dedans qui peuvent être faites sans que ce soit une révolution économique, de manière très simple, mais en pensant l’école autrement, assure Ricardo Larrivée. Même une école en banlieue, qui n’est peut-être pas une belle école, a souvent beaucoup de terrain. Dehors, il y a peut-être des endroits abrités où l’on pourrait ajouter quelque chose pour y rester plus longtemps. Souvent, quand on demande aux jeunes ce qu’ils aiment le plus de leur école, ils répondent "être dehors". »

En plus de porteurs de projets, huit sources d’inspiration sont mentionnées. Par exemple, l’École Notre-Dame-de-Fatima à Lac-Mégantic qui a divisé la période du dîner en deux services, établi des règles pour éviter les longues files d’attente au comptoir, permis aux élèves de prendre tout le temps dont ils ont besoin pour manger et créé un comité cafétéria à qui les enfants peuvent faire part de leurs goûts et préférences alimentaires. Autre exemple : accueil, distribution des cabarets et des couverts, présentation des plats, répartition des portions et accompagnement des plus jeunes, les élèves de 5e et 6e année de l’École Saint-Denis à Saint-Denis-sur-Richelieu gèrent de façon autonome l’entièreté du service.

« C’est triste qu’une école comme Le Pavillon Au millénaire à La Baie qui est exactement où il faut être ne soit pas davantage connue dans le milieu scolaire. Si l’on peut déjà améliorer la communication dans le réseau, ça va permettre l’entraide. »

Pour lire la publication : Cultiver, Cuisiner et Manger ensemble à l’école

Mots-clés: Québec (province)
École
Services institutionnels

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